Arrestation de défenseurs de droits humains en Egypte: l'ONU «très préoccupée»

 L'Égyptien Mohamed Lotfy, directeur exécutif de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés (ECRF), lors d'un entretien au Caire le 18 novembre 2020 (Photo, AFP)
L'Égyptien Mohamed Lotfy, directeur exécutif de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés (ECRF), lors d'un entretien au Caire le 18 novembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 25 novembre 2020

Arrestation de défenseurs de droits humains en Egypte: l'ONU «très préoccupée»

  • Amnesty International avait dénoncé plus tôt une aggravation de la répression en Egypte contre ces militants
  • Deux des collaborateurs de Gasser Abdel-Razek, Mohamed Bachir et Karim Ennarah, ont également été arrêtés quelques jours avant lui

NATIONS UNIES : L'ONU est « très préoccupée » par les informations sur les arrestations survenues en Egypte de défenseurs de droits humains, jugeant qu'il ne « devrait pas y avoir de prisonniers de conscience au 21e siècle », a déclaré mardi le porte-parole de l'organisation.

« Nous sommes très préoccupés par ces informations sur des arrestations et le traitement réservé à ces défenseurs des droits humains, incluant les trois membres de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels » (EIPR), a affirmé Stéphane Dujarric, interrogé lors de son point-presse quotidien.

Dans un communiqué, Amnesty International avait dénoncé plus tôt une aggravation de la répression en Egypte contre ces militants. Selon l'organisation internationale, le directeur exécutif de l'EIPR, Gasser Abdel-Razek, arrêté jeudi, a reçu un « traitement inhumain et cruel » en prison.

« Il ne devrait pas y avoir de prisonniers de conscience au 21e siècle. Personne ne devrait être arrêté pour avoir une opinion politique » et ces « personnes ne devraient pas être détenues pour avoir exprimé leurs vues politiques », a insisté Stéphane Dujarric.

Deux des collaborateurs de Gasser Abdel-Razek, Mohamed Bachir et Karim Ennarah, ont également été arrêtés quelques jours avant lui. Tous trois sont accusés notamment d' « appartenance à un groupe terroriste » et de « diffusion de fausses informations ».

Les interpellations sont intervenues à la suite d'une réunion organisée par l'EIPR avec plusieurs ambassadeurs étrangers début novembre dans ses locaux au Caire et plusieurs responsables étrangers et diplomates ont dénoncé ces arrestations.

Selon des ONG, quelque 60.000 détenus en Egypte sont des prisonniers politiques. 


Elections municipales au Liban, premier scrutin après la guerre Israël-Hezbollah

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (04h00 GMT) pour les électeurs du district du Mont-Liban, une zone très peuplée incluant la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah très endommagé par les frappes israéliennes de l'automne. (AFP)
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (04h00 GMT) pour les électeurs du district du Mont-Liban, une zone très peuplée incluant la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah très endommagé par les frappes israéliennes de l'automne. (AFP)
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  • Le Liban a commencé dimanche à voter pour des élections municipales longtemps retardées, lors du premier scrutin tenu depuis la guerre entre Israël et le Hezbollah et après la formation d'un nouveau gouvernement
  • Ces élections, qui au départ auraient dû se tenir en 2022, ont été retardées dans le contexte de crise économique et politique frappant le pays, puis lors du conflit entre Israël et le Hezbollah, en marge de la guerre à Gaza

BEYROUTH: Le Liban a commencé dimanche à voter pour des élections municipales longtemps retardées, lors du premier scrutin tenu depuis la guerre entre Israël et le Hezbollah et après la formation d'un nouveau gouvernement.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (04h00 GMT) pour les électeurs du district du Mont-Liban, une zone très peuplée incluant la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah très endommagé par les frappes israéliennes de l'automne.

"Nous sommes venus exercer notre droit et faire entendre notre voix", a déclaré Hashem Shamas, 39 ans, partisan du mouvement libanais pro-iranien après avoir voté dans ce secteur.

Ces élections, qui au départ auraient dû se tenir en 2022, ont été retardées dans le contexte de crise économique et politique frappant le pays, puis lors du conflit entre Israël et le Hezbollah, en marge de la guerre à Gaza.

Les électeurs du nord du Liban voteront le 11 mai, ceux de Beyrouth et de l'est du pays le 18 mai, et ceux du sud, une région très endommagée par le récent conflit, le 24 mai.

Le président libanais, Joseph Aoun, a souligné l'importance du scrutin pour "donner confiance au peuple et à la communauté internationale" dans la relance du pays.

Son élection, en janvier, puis la formation du gouvernement de Nawaf Salam ont mis fin à une vacance de plus de deux ans à la tête du pays, après l'affaiblissement du Hezbollah qui a modifié l'équilibre des pouvoirs au Liban.


Les Émirats arabes unis lèvent l'interdiction de voyager au Liban le 7 mai, Nawaf Salam s'en félicite 

"Le Liban et le peuple libanais sont impatients d'accueillir leurs frères émiratis, ainsi que les visiteurs du Golfe et du monde arabe", a ajouté M. Salam. (AFP)
"Le Liban et le peuple libanais sont impatients d'accueillir leurs frères émiratis, ainsi que les visiteurs du Golfe et du monde arabe", a ajouté M. Salam. (AFP)
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  • Les Émirats arabes unis lèvent l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban à compter du 7 mai 2025
  • Cette décision fait suite à une déclaration commune publiée jeudi, annonçant que le président libanais Joseph Aoun et le président des Émirats arabes unis Cheikh Mohamed bin Zayed ont convenu de mettre en œuvre des mesures visant à faciliter les voyages

DUBAI : Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a annoncé dimanche qu'il lèvera l'interdiction pour ses citoyens de voyager au Liban à partir du 7 mai 2025, à la suite d'une visite du chef d'État libanais la semaine dernière, selon l'agence de presse WAM.

Cette décision fait suite à une déclaration commune publiée jeudi, annonçant que le président libanais Joseph Aoun et le président des Émirats arabes unis Cheikh Mohamed bin Zayed ont convenu de mettre en œuvre des mesures visant à faciliter les voyages et à améliorer les déplacements entre les deux pays.

Les Émirats arabes unis ont interdit à leurs citoyens de se rendre au Liban en 2021. Les citoyens libanais n'ont pas été interdits de voyager aux Émirats arabes unis.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a déclaré que cette décision témoignait des liens étroits entre Beyrouth et Abou Dhabi et qu'elle "méritait tous les remerciements et l'appréciation" des Émirats arabes unis et de leur président, a rapporté l'agence de presse nationale (National News Agency).

"Le Liban et le peuple libanais sont impatients d'accueillir leurs frères émiratis, ainsi que les visiteurs du Golfe et du monde arabe", a ajouté M. Salam.


Frappes américaines sur le Yémen, Israël menace les Houthis de représailles

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  • Les Houthis ont accusé lundi à l'aube les Etats-Unis d'une dizaine de frappes sur la capitale du Yémen et ses environs, quelques heures après un tir de missile revendiqué par les rebelles pro-iraniens contre l'aéroport de Tel-Aviv
  • "Quatorze citoyens ont été blessés dans l'attaque américaine sur la rue d'Arbaeen dans (le quartier de) Saawan" de Sanaa, a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant leur ministère de la Santé

TEL-AVIV: Les Houthis ont accusé lundi à l'aube les Etats-Unis d'une dizaine de frappes sur la capitale du Yémen et ses environs, quelques heures après un tir de missile revendiqué par les rebelles pro-iraniens contre l'aéroport de Tel-Aviv, auquel Israël a promis de riposter.

A l'aube lundi, les Houthis, des rebelles soutenus par Téhéran qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé qu'une dizaine de frappes attribuées à Washington avaient visé Sanaa.

"Quatorze citoyens ont été blessés dans l'attaque américaine sur la rue d'Arbaeen dans (le quartier de) Saawan" de Sanaa, a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant leur ministère de la Santé.

Les Houthis avaient auparavant revendiqué une attaque inédite visant l'aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv, dimanche.

Ce tir de missile est survenu quelques heures avant que l'armée israélienne ne confirme le rappel de dizaines de milliers de réservistes en vue d'élargir son offensive contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

"Nous avons visé l'aéroport Ben-Gourion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès", ont annoncé les Houthis, qui tirent régulièrement des missiles sur Israël au nom de la défense des Palestiniens de Gaza.

Ils ont assuré qu'ils comptaient à nouveau "cibler les aéroports israéliens", en particulier Ben-Gourion.

"Les attaques des Houthis émanent de l'Iran. Israël répondra à (cette) attaque des Houthis (...) en temps voulu et en un lieu choisi par nous, à leurs maîtres terroristes iraniens", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Nous avons agi contre (les Houthis) par le passé et nous agirons dans l'avenir (...). Ca ne se passera pas en un seul boum mais il y aura beaucoup de boums", a-t-il martelé.

"C'est la première fois" qu'un missile frappe directement à l'intérieur du périmètre de l'aéroport, a indiqué à l'AFP un porte-parole militaire israélien.

"On l'a échappé belle" 

L'armée a confirmé que l'impact ayant causé un cratère à quelques centaines de mètres seulement de l'aérogare principale avait été causé par le missile tiré du Yémen et non par un des missiles intercepteurs tirés sans succès par les systèmes de défense israéliens.

Après enquête, l'armée a précisé qu'il n'y avait eu "aucune défaillance de détection et d'interception" mais un "problème technique de l'intercepteur".

Selon un photographe de l'AFP, le missile est tombé dans une zone plantée d'arbres à côté d'une bretelle d'accès aux parkings du terminal 3.

Les secours israéliens ont fait état de six blessés légers.

Alliés du Hamas, les Houthis ont revendiqué des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël, dont des tirs en direction de l'aéroport, depuis le début de la guerre à Gaza. La quasi-totalité de ces tirs ont été interceptés.

"Ce qui est arrivé ce matin ne s'était pas produit de longue date. Il y a plusieurs mois, nous avons eu des roquettes (tirées par le Hamas) tombées près de l'aéroport, mais aujourd'hui on l'a échappé belle", a dit à l'AFP un cadre israélien travaillant pour une compagnie aérienne étrangère.

Une forte détonation a été entendue à l'intérieur du Terminal 3, selon un journaliste de l'AFP.

Le trafic aérien a repris après une brève interruption. Lufthansa et Air India ont néanmoins suspendu leurs vols vers Tel-Aviv jusqu'au 6 mai et British Airways jusqu'au 7 mai. Air France a annulé ses vols de dimanche.

Les Houthis ont appelé dimanche soir "l'ensemble des compagnies aériennes internationales" à prendre au sérieux leurs menaces de nouvelles frappes "en annulant leurs vols vers les aéroports de l'ennemi" israélien.

Après une suspension de deux mois, les Houthis ont repris leurs tirs de missiles sur Israël et leurs attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen avec la rupture de la trêve dans la bande de Gaza le 18 mars, tandis que les Etats-Unis ont intensifié depuis le retour de Donald Trump au pouvoir la campagne aérienne les visant.

"Vaincre le Hamas" 

Les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont salué cette attaque "déjouant les systèmes de défense les plus avancés au monde et frappant ses cibles avec précision".

Selon les médias israéliens, la réunion du cabinet de sécurité, dont les décisions ne sont en général pas rendues publiques, doit aussi examiner une expansion de l'offensive à Gaza, où des frappes israéliennes ont tué dimanche 16 Palestiniens selon les secours.

L'objectif est "de ramener nos (otages) et de vaincre le Hamas (dont) nous (...) détruirons toutes les infrastructures, à la surface comme sous terre", a déclaré le lieutenant-général Eyal Zamir, chef d'état-major.

L'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 52.535 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.