Se contenter de «retrouver les corps»: après le séisme, la résignation des proches

Des résidents locaux attendent des nouvelles de leurs proches, assis près d'un feu près des décombres d'immeubles effondrés à Hatay, le 14 février 2023, après qu'un séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud-est du pays. (AFP)
Des résidents locaux attendent des nouvelles de leurs proches, assis près d'un feu près des décombres d'immeubles effondrés à Hatay, le 14 février 2023, après qu'un séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud-est du pays. (AFP)
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Publié le Mercredi 15 février 2023

Se contenter de «retrouver les corps»: après le séisme, la résignation des proches

  • «Nous comprenons qu'on privilégie les personnes en vie, mais nous avons le droit de réclamer les dépouilles de nos proches», renchérit Husein
  • A Kahramanmaras, plus au nord, l'épicentre du séisme, une femme s'indigne qu'aucun secouriste ne s'intéresse aux ruines de l'immeuble sous lequel gisent ses proches : un bébé de vingt jours, sa maman et sa grand-mère

ANTAKYA: "Filmez ici ! Il y a 35 corps ! Les secours sont repartis. Qu'allons-nous faire maintenant ?" Assise près d'un brasero avec d'autres parents dans la ville sinistrée d'Antakya, dans le sud de la Turquie, Selva crie sa frustration.

L'immeuble où sont ensevelis ses proches n'est plus qu'un énorme tas de gravats. Plusieurs équipes de secouristes turques et internationales s'y sont succédé ces derniers jours.

Mais neuf jours après le séisme, aucun signe de vie n'ayant été détecté, toutes en sont reparties.

Pour Selva, un petit bout de femme de 48 ans au visage serré dans un fichu, comme pour ses compagnons d'infortune, la vie se résume désormais à une interminable attente. Dont nul ne sait quand, ni surtout si, elle sera couronnée de succès.

"Les équipes qui sont venues fouiller ici ont clairement expliqué qu'elles recherchaient des vivants. Elles ont travaillé pendant deux jours sans en trouver aucun", se désole Cengiz, un soldat bientôt quinquagénaire dont cinq proches sont enfouis sous les décombres.

"Nous comprenons qu'on privilégie les personnes en vie, mais nous avons le droit de réclamer les dépouilles de nos proches", renchérit Husein, qu'une capuche verte protège du froid. Il espérait retrouver la femme de son frère et leurs quatre enfants. Seul un corps lui a été remis.

Partout dans Antakya, l'une des villes les plus dévastées par le séisme du 6 février, les mêmes scènes se répètent : les personnes endeuillées se regroupent autour d'un feu et attendent, en vain souvent, qu'on leur rende leurs proches.

Autour d'elles, les excavatrices retournent et brassent de gigantesques tas de gravats. Aux moins six personnes ont été sauvées mardi dans les zones turques frappées par le sinistre, notamment un homme et une jeune femme en fin de journée à Antakya, dont l'AFP a assisté à l'extraction.

Mais le nombre de ces survivants s'amenuise de jour en jour, plus de 200 heures après la secousse d'une magnitude de 7,8.

«Personne n'est venu»

Les équipes de secours, après avoir effectué leurs recherches, repartent en abandonnant les sites à la colère générale.

A Kahramanmaras, plus au nord, l'épicentre du séisme, une femme s'indigne qu'aucun secouriste ne s'intéresse aux ruines de l'immeuble sous lequel gisent ses proches : un bébé de vingt jours, sa maman et sa grand-mère.

Lundi, "ils nous ont donné de l'espoir en nous disant que le bébé et sa mère étaient vivants et qu'ils les sortiraient. Mais, aujourd'hui, personne n'est venu !", tempête-t-elle.

Les commentaires dévient contre l'Etat et le gouvernement, accusés d'avoir apporté une réponse tardive, y compris le président Recep Tayyip Erdogan au pouvoir depuis 2003 et qui brigue un nouveau mandat si les élections présidentielle et législatives sont maintenues pour le 14 mai.

Selva, malgré sa frustration, ne masque pas son soutien au chef de l'Etat qui "a beaucoup fait pour nous, même maintenant". Un sentiment partagé par le petit groupe qui l'entoure, dont aucun n'accepte toutefois d'être nommément cité par l'AFP.

Mais alors qu'en ville, de nombreux habitants affirment avoir été abandonnés à eux-mêmes dans les deux jours ayant suivi le sinistre, de nombreuses autres voix se font entendre. Toujours de façon anonyme, de crainte de représailles.

"Nous en sommes arrivés à un point où nous sommes déjà heureux de retrouver des cadavres", se plaint une fonctionnaire qui craint que ses critiques ne lui coûtent son emploi.

"Nous sommes tellement désespérés que c'est tout ce qui nous reste", poursuit cette femme, qui a perdu son frère et sa belle-sœur.


La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa s'associent pour des travaux archéologiques

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. (SPA)
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  • L’accord stratégique prévoit notamment des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles
  • Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites

DUBAÏ: La Commission saoudienne du patrimoine et l’université japonaise de Kanazawa vont collaborer à des travaux archéologiques sur deux sites préhistoriques.

L’accord de coopération scientifique qui a été conclu mardi porte sur des travaux de prospection à Jouf et à Tabouk. Il témoigne de l’engagement de la commission à étendre son travail de terrain et ses prospections archéologiques à l’ensemble du Royaume ainsi qu’à renforcer ses partenariats scientifiques avec des universités et des centres spécialisés dans le monde entier.

L’accord stratégique prévoit des études scientifiques sur le terrain, l’élargissement de la diffusion des résultats des prospections et des fouilles ainsi que l’attraction d’experts scientifiques de renom. Il se traduira également par un plus grand nombre de données et de rapports scientifiques qui permettront de repérer les modèles ruraux sur les deux sites.

La signature, qui a eu lieu à Riyad, s’est déroulée en présence de Jasser al-Harbash, président de la Commission saoudienne du patrimoine, et de Fumio Iwai, ambassadeur du Japon en Arabie saoudite.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Conditions climatiques extrêmes attendues aux EAU, le pays en état d’alerte

Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
Des voitures sur une autoroute inondée à Dubaï, le 20 avril 2024. (AFP)
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  • Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays
  • Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire

DUBAÏ: Des conditions climatiques extrêmes sont à nouveau attendues aux Émirats arabes unis (EAU). Des vents violents sont prévus sur certaines parties de la côte est du pays.

L’Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes (NCM) a déclaré que des rafales qui peuvent atteindre 40 km/h risquent de s’abattre sur la région jeudi.

Bien que le NCM prévoie des conditions moins sévères qu’en avril, elle a averti les habitants qu’ils devaient s’attendre à des pluies et à des orages au cours des deux prochains jours. Des chutes de grêle pourraient se produire dans les régions de l’est et s’étendre à certaines régions de l’intérieur et de l’ouest.

Vendredi et samedi, la nébulosité devrait diminuer, avec la possibilité de pluies légères à moyennes qui pourraient être plus fortes dans certaines régions du sud et de l’est.

Les agences gouvernementales se coordonnent avec l’Équipe d’évaluation conjointe des conditions météorologiques et tropicales afin de suivre l’évolution de la situation, selon un communiqué du NCM.

Les équipes évalueront l’impact potentiel des conditions météorologiques et mettront en œuvre des mesures proactives si nécessaire.

Le gouvernement de Dubaï a annoncé que toutes les écoles privées des EAU passeraient à l’enseignement à distance jeudi et vendredi par mesure de précaution.

Les autorités ont invité la population à faire preuve de prudence, à respecter les normes de sécurité et les lignes directrices, à s’abstenir de faire circuler des rumeurs et à ne se fier qu’aux sources d’information officielles.

Les EAU se remettent encore des tempêtes du mois dernier, qui ont provoqué de graves inondations, submergeant les rues et perturbant les vols à l’aéroport international de Dubaï.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Autorité saoudienne du tourisme organise son premier salon du voyage en Indonésie

L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
L'Autorité saoudienne du tourisme inaugure son exposition au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
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  • Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023
  • L’exposition de l’Autorité saoudienne du tourisme à Jakarta se tiendra jusqu’au 5 mai

JAKARTA: L’Autorité saoudienne du tourisme (STA) a inauguré mercredi sa première exposition en Indonésie. L’objectif est de présenter les destinations de culture et d’aventure du Royaume aux visiteurs du plus grand pays à majorité musulmane du monde.

Le secteur du tourisme est en plein essor depuis le lancement de la Vision 2030. Le Royaume se positionne en effet comme une destination et un marché touristique dynamique, diversifié et attirant tout au long de l’année, qui contribuera à hauteur de 10% au PIB d’ici à 2030.

Accueillis avec des dattes et du qahwa, le café arabe traditionnel, les Indonésiens se sont rendus en masse à l’exposition de la STA, inaugurée par Tawfiq al-Rabiah, ministre saoudien du Hajj et de l’Omra, et par Alhasan Aldabbagh, président de la STA pour les marchés d’Asie-Pacifique, au centre commercial Kota Kasablanka, dans le sud de Jakarta.

«L’Arabie saoudite et l’Indonésie sont de bons pays qui entretiennent des relations sociales et économiques depuis très longtemps. Nous recevons et nous accueillons de nombreux voyageurs indonésiens qui se rendent à l’Omra et au Hajj», a précisé M. Aldabbagh à la presse.

«Nous voulons attirer encore plus d’Indonésiens, non seulement pour accomplir l’Omra, mais aussi pour découvrir d’autres endroits. [...] L’Indonésie est un marché spécial pour nous en raison de cette relation étroite.»

Plus d’1,5 million d’Indonésiens ont visité le Royaume en 2023, mais la plupart d’entre eux ont voyagé pour accomplir l’Omra et se sont concentrés sur les sites de pèlerinage. Les autorités saoudiennes espèrent donc qu’ils commenceront à explorer également la richesse de l’histoire et du patrimoine du pays.

M. Aldabbagh s’attendait à recevoir environ 10 000 visiteurs par jour à l’exposition de Jakarta, qui se tiendra jusqu’au 5 mai.

«Nous voulons que les gens découvrent toutes les attractions dont nous disposons en Arabie saoudite [...], qu’ils viennent en famille pour profiter du pays et le découvrir», a-t-il expliqué, donnant pour exemples Djeddah et AlUla.

 

Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)
Alhasan Aldabbagh, président de l’Autorité saoudienne du tourisme pour les marchés d’Asie-Pacifique, prend la parole à Jakarta, en Indonésie, le 1er mai 2024. (Photo AN)

 

Ville historique située sur la rive orientale de la mer Rouge, Djeddah est, depuis le viie siècle, un port important pour les routes commerciales de l’océan Indien, et constitue la porte d’entrée des pèlerins musulmans à La Mecque.

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Djeddah se caractérise par une tradition architecturale particulière influencée par les anciennes routes commerciales.

AlUla, autre site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, est une ancienne oasis au milieu du désert et l’un des berceaux culturels les plus importants de la péninsule Arabique.

Les anciens royaumes ont prospéré dans la vallée d’AlUla entre 800 et 100 avant J.-C. et ils ont été suivis par Hégra, une ville importante de la civilisation nabatéenne – premier site saoudien inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Sa capitale, Pétra, est située dans l’actuelle Jordanie.

Le Salon du voyage saoudien, à Jakarta, a déjà suscité l’intérêt de visiteurs potentiels qui se sont dits étonnés par la variété des destinations qu’offre le Royaume.

«C’est une bonne chose pour nous d’obtenir davantage d’informations, car nous n’avons jamais connu cela auparavant; c’est rare. D’habitude, nous sommes informés par les agences de voyages, mais là, les informations viennent directement des autorités saoudiennes», a confié Yudi Prasetyo, un habitant de Jakarta.

Une autre visiteuse, Linda Wardani, explique qu’elle éprouve de la curiosité à l’idée d’explorer les sites anciens du Royaume, qu’elle ne connaissait jusqu’à présent que par les réseaux sociaux.

«Nous sommes curieux de découvrir AlUla, qui est vraiment magnifique», a-t-elle lancé. «Nous sommes encore plus curieux de découvrir d’autres destinations en Arabie saoudite, car, lorsqu’il s’agit de l’Omra, les destinations sont connues de tous. Par ailleurs, nous assistons à la croissance de l’Arabie saoudite et il y a d’autres sites touristiques à admirer.»

Halid Umar Bakadam, PDG de l’agence de voyages Dream Tour, a observé un intérêt croissant pour les voyages en Arabie saoudite qui ne sont pas liés à l’Omra. Son agence propose désormais des circuits étendus, qui permettent aux visiteurs de découvrir d’autres destinations dans le Royaume.

«Ils accueillent davantage de touristes», a-t-il précisé. «De nombreuses personnes manifestent de l’intérêt au sujet des nouvelles destinations.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com