Dans les ruines de Turquie, le cauchemar sanitaire

Des gens marchent près des décombres de la ville historique d'Antakya, dans le sud du pays, le 12 février 2023. (Photo, AFP)
Des gens marchent près des décombres de la ville historique d'Antakya, dans le sud du pays, le 12 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 février 2023

Dans les ruines de Turquie, le cauchemar sanitaire

  • Une rangée de quinze toilettes portatives bleues et blanches a ainsi été alignée sur un pont du centre de la ville d'Antakya (sud), qui comptait près de 400 000 habitants avec sa périphérie avant le séisme
  • Un petit message laissé sur la porte d'un de ces WC supplie les usagers «d'utiliser les toilettes comme des humains» afin d'éviter qu'elles ne se salissent trop vite

ANTAKYA: "On n'est pas mort dans les ruines, mais on risque de mourir de maladies": dans les villes réduites en ruines et en poussière, se doucher et trouver des toilettes est une obsession pour les rescapés qui craignent l'apparition d'épidémies. 

Les premiers jours, les survivants du terrible tremblement de terre du 6 février qui a dévasté le sud de la Turquie et la Syrie ont été contraints de se soulager dans les décombres ou dans des toilettes débordant d'excréments. 

Depuis, des toilettes portatives - comme on en voit sur les chantiers - ont été installées çà et là dans les grandes villes touchées, mais celles-ci sont très loin de suffire. 

Des millions de personnes n'ont désormais plus de toit. 

Une rangée de quinze toilettes portatives bleues et blanches a ainsi été alignée sur un pont du centre de la ville d'Antakya (sud), qui comptait près de 400 000 habitants avec sa périphérie avant le séisme. 

Leur évacuation se fait directement sur la chaussée. 

"C'est notre principal problème. On se débrouille pour y aller tôt le matin mais c'est quand même vraiment pas terrible, elles sont dans un état désastreux. Il n'y a pas d'eau", indique Nurhan Turunc, 42 ans. 

« Comme des humains » 

Sedef, 18 ans, est venue quand même, car celles de l'école où elle a trouvé refuge sont pires encore. 

"On n'est pas mort dans les ruines, mais on risque de mourir de maladies", dit-elle, refusant de préciser son patronyme. 

Un petit message laissé sur la porte d'un de ces WC supplie les usagers "d'utiliser les toilettes comme des humains" afin d'éviter qu'elles ne se salissent trop vite. 

Plus au nord, à Kahramanmaras, proche de l'épicentre du séisme, Husne Duz, une habitante de 53 ans, se plaint également du manque de lieux d'aisance. 

"Il n'y a pas de toilettes, il faudrait en installer dans des tentes: les gens pissent juste à l'extérieur. Il nous faut des toilettes et des douches. Il faut aussi qu'on puisse laver nos affaires", se plaint-elle. 

Erdal Lale, 44 ans, a trouvé une solution à la mosquée située au centre de la ville et toujours miraculeusement debout, quand tant d'autres se sont effondrées. 

"Il n'y a que ces toilettes qu'on peut utiliser, j'ai marché 5 km pour arriver jusqu'ici. On a un problème. Et encore nous sommes des hommes, mais les femmes?", relève-t-il. 

Hacer Yildirim, une volontaire venue des Pays-Bas, dresse la liste des besoins: "Les gens demandent des lingettes, des savons, du shampoing et des douches. Ici il y a de l'eau mais nulle part où se doucher". 

Poussières d'amiante 

"Les conditions d'hygiène sont mauvaises, il y aura évidemment des maladies contagieuses", prévient Sedat Akozcan, le représentant de la Chambre des pharmaciens de la province d'Hatay, celle d'Antakya. 

Lui et ses confrères ont installé plus d'une douzaine de pharmacies de fortune sous des tentes rouges et blanches à Antakya, devant lesquelles se sont formées de longues files d'attente. 

Une trentaine de pharmaciens s'y relaient pour accueillir chaque jour plus d'un millier de patients incapables de se rendre dans leur dispensaire habituel. 

Nurhan Turunc, forcé de dormir avec une vingtaine de personnes dans un abri de fortune, est prêt à patienter encore. "L'aide viendra", croit-il. 

Mais M. Akozcan rappelle aussi que les températures qui tombent à 0°C la nuit à Antakya - pire encore dans les zones montagneuses autour de Kahramanmaras avec des -15°C par endroit - créent un risque pour les enfants en bas âge. 

"L'hiver est très froid et on voit beaucoup d'infections respiratoires chez les petits", dit-il, même s'il n'y a pas à ce stade d'épidémies en cours ni de maladies contagieuses, insiste-t-il. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.