Organisation du culte musulman: Macron demande de «redoubler d'efforts»

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion plénière du Forum français de l'islam (FORIF) à l'Elysée, le 16 février 2023 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion plénière du Forum français de l'islam (FORIF) à l'Elysée, le 16 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Organisation du culte musulman: Macron demande de «redoubler d'efforts»

  • «En un an, beaucoup de travaux ont été conduits, avec des résultats exemplaires», a déclaré le chef de l'Etat lors d'une réunion à l'Elysée
  • Le forum, qui travaille sur quatre thèmes depuis un an, a rendu compte de ses travaux, à travers les synthèses de quatre porte-parole

PARIS: En recevant jeudi le Forif, jeune instance de dialogue avec le culte musulman, Emmanuel Macron a salué les "solutions concrètes" avancées sur l'organisation de l'islam en France mais a demandé de "redoubler d'efforts" notamment sur la question des financements.

"En un an, beaucoup de travaux ont été conduits, avec des résultats exemplaires", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une réunion à l'Elysée marquant le premier anniversaire du Forum de l'islam de France (Forif)

Cette structure d'une soixantaine de membres, composée d'acteurs de terrain désignés par les préfets (associatifs, religieux, juristes, membres de la société civile), a été lancée en février 2022 par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le sillage du discours de 2020 du président Macron aux Mureaux (Yvelines), où il avait énoncé sa politique contre l'islam radical.

Elle a permis un "dialogue de qualité" avec l'Etat, aboutissant à du "pragmatisme" et des "solutions concrètes", a estimé le président, se félicitant d'avoir mis "fin au Conseil français du culte musulman (CFCM) l'instance de dialogue précédente, qui n'est toutefois à ce jour pas dissoute. Elle se réunit dimanche prochain en assemblée générale.

Le forum, qui travaille sur quatre thèmes depuis un an, a rendu compte de ses travaux, à travers les synthèses de quatre porte-parole.

Sur le premier thème - la sécurité des lieux de culte et les actes anti-musulmans - deux guides pratiques ont été réalisés. L'un d'eux détaille par exemple les procédures possibles "pour accompagner les victimes". L'idée d'une association capable d'apporter "conseil juridique et psychologique" a été évoquée.

Un autre groupe a examiné le projet de créer un "conseil national de l'aumônerie musulmane", qui aura pour prérogative la nomination des aumôniers nationaux et régionaux (prisons, armée, hôpitaux).

Le Forif a par ailleurs travaillé avec la Fédération bancaire française, pour lever plusieurs difficultés rencontrées (fermetures de comptes bancaires, difficultés à déposer des espèces) par les associations gérant les mosquées.

Un «tournant»

Enfin un dernier groupe, qui a planché sur la professionnalisation des imams, a appelé les pouvoirs publics à leur donner un "cadre professionnel" (en droit du travail et protection sociale) et à aider à définir un statut.

M. Macron a demandé que ces "propositions concrètes" se traduisent, "dans les prochains mois", dans la pratique, par des "actes", sur le plan "législatif", "règlementaire", et "organisationnel".

Mais il a surtout a appelé à "redoubler d'efforts" pour sortir des "mécanismes opaques", des "interférences", souvent étrangères et des "jeux d'influence" qui existent "encore sur le terrain" et qui nuisent selon lui au développement d'un "islam des Lumières" en France.

D'abord en clarifiant "le financement", avec "de la pérennité" et "de la transparence", ce dans le "respect" de la laïcité, a expliqué le chef de l'Etat, sans entrer dans le détail des pistes de travail.

Ensuite, "nous devons homologuer des formations universitaires, construire un système de gouvernance qui fait que des gens dont c'est la compétence sur le terrain pourront dire : 'cette personne est imam, n’est pas imam'", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a aussi dit vouloir une "plus grande transparence" du financement du pèlerinage à la Mecque. Il a enfin promis de "réinvestir massivement" dans les études d'islamologie, en recréant des chaires et des postes de doctorants.

"C'est une page symboliquement tournée vers une nouvelle tentative de représentativité" du culte musulman, a salué, à la sortie Tareq Oubrou, imam de Bordeaux. Le Forif "est un lieu de réflexion pour aboutir à des résultats" concrets, "c'est un tournant et il faut qu'il réussisse", a-t-il dit.

"On avance sur des questions pratiques", s'est réjoui Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon. "A l'Etat de nous aider à les mettre en place!", a-t-il lancé.

Le chef de l'Etat n'a toutefois n'a pas mentionné la Fondation de l'islam de France (FIF), une fondation laïque à vocation éducative et culturelle, à qui il avait promis 10 millions d'euros aux Mureaux. Son président a dit à l'AFP n'avoir reçu que 780 000 euros à ce stade.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.