Pakistan: Au moins quatre morts dans l'attaque d'un complexe de la police à Karachi

Des policiers prennent position après l'attaque d'un immeuble de bureaux de police par des hommes armés à Karachi, au Pakistan, le 17 février 2023 (Photo, Reuters).
Des policiers prennent position après l'attaque d'un immeuble de bureaux de police par des hommes armés à Karachi, au Pakistan, le 17 février 2023 (Photo, Reuters).
Un policier monte la garde après une attaque contre un poste de police à Karachi (Photo, Reuters).
Un policier monte la garde après une attaque contre un poste de police à Karachi (Photo, Reuters).
Des policiers et des agents de sécurité se rassemblent autour du corps d'un agresseur à l'intérieur d'un complexe de police à la suite d'une attaque à Karachi, le 17 février 2023 (Photo, AFP).
Des policiers et des agents de sécurité se rassemblent autour du corps d'un agresseur à l'intérieur d'un complexe de police à la suite d'une attaque à Karachi, le 17 février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 février 2023

Pakistan: Au moins quatre morts dans l'attaque d'un complexe de la police à Karachi

  • Pendant plus de trois heures, de violents échanges de coups de feu et explosions de grenades ont été entendus
  • Les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) ont revendiqué l'assaut

KARACHI : Au moins quatre personnes ont été tuées dans une attaque menée vendredi soir par un commando suicide des talibans pakistanais contre un important complexe de police à Karachi, la plus grande ville du Pakistan et sa capitale économique et financière.

Trois hommes armés et munis de vestes explosives ont attaqué vers 19h30 locales (14h30 GMT) un complexe constitué de plusieurs bâtiments officiels de la police et de résidences hébergeant des centaines de policiers et leurs familles.

Pendant plus de trois heures, de violents échanges de coups de feu et explosions de grenades ont été entendus, avant que les forces de sécurité ne parviennent à reprendre le contrôle de l'immeuble, l'attaque se soldant par la mort des assaillants.

"Quatre personnes ont été tuées dans l'attaque, ce qui inclut deux policiers, un ranger (paramilitaire) et un agent d'entretien", a déclaré à l'AFP Murtaza Wahab Siddiqui, le porte-parole du gouvernement de la province du Sindh, dont Karachi est la capitale.

"L'opération s'est conclue par la mort des trois terroristes", a-t-il ajouté. "Les constatations préliminaires suggèrent que trois terroristes étaient impliqués dans l'attaque".

Celle-ci est survenue quelques semaines après un attentat suicide le 30 janvier contre une mosquée située dans le quartier général de la police de Peshawar (nord-ouest), dans lequel 83 policiers et une civile avaient trouvé la mort.

Les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) ont revendiqué l'assaut. "Des moujahidine ont attaqué le bureau de la police de Karachi", a déclaré sans plus de détails un porte-parole du TTP, dans un message WhatsApp transmis à l'AFP.

Détérioration de la sécurité 

L'attaque a débuté lorsque les assaillants ont tiré "une roquette sur le portail" d'entrée du complexe, a déclaré à la chaîne Samaa TV le ministre de l'Intérieur Rana Sanaullah.

Elle s'est terminée vers 22h30 locales (15H30 GMT), un correspondant de l'AFP ayant alors entendu deux fortes explosions suivies de plusieurs salves de coups de feu.

Ce journaliste avait auparavant vu des dizaines d'ambulances et de véhicules de police se ruer sur le site de l'attaque.

Karachi, dans le sud, est une mégapole de 20 millions d'habitants et le principal point d'accès commercial du pays avec son port donnant sur la mer d'Arabie.

Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en août 2021, à une détérioration de la sécurité.

Après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle, menés surtout par le TTP et par l'EI-K, la branche régionale du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Pendant l'année qui a suivi la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, les attentats ont augmenté de 50% au Pakistan, selon l'institut pakistanais PIPS.

Haute alerte 

Le TTP est un mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage avec lui des racines communes.

En novembre, le groupe a dénoncé un cessez-le-feu fragile avec Islamabad et promis de mener des attentats dans tout le Pakistan. Depuis, il a multiplié les attaques ciblant les forces de sécurité.

Les autorités avaient attribué l'attentat de Peshawar à Jamaat-ul-Ahrar, une faction plus radicale, tantôt affiliée tantôt dissidente, du TTP, qui s'est lui-même dissocié de cette attaque.

Le pays avait été placé sous haute alerte après cet attentat, des forces de sécurité supplémentaires étant déployées et les postes de contrôle multipliés.

Pendant les vingt années d'occupation américaine en Afghanistan, après la chute du précédent régime taliban en 2001, les groupes armés à l'oeuvre le long de la frontière entre les deux pays devaient se dissimuler aux yeux des drones.

Mais les analystes estiment qu'ils ont retrouvé leur liberté de manoeuvre avec le retour des talibans au pouvoir. Le Pakistan reproche à ceux-ci de laisser ces groupes utiliser le sol afghan pour planifier leurs attaques, ce que nie Kaboul.

Karachi a déjà connu plusieurs attaques d'ampleur ces dernières années, principalement revendiquées par les groupes séparatistes baloutches.

"Un fois encore les terroristes ont attaqué Karachi. De tels actes de lâcheté ne peuvent pas briser la volonté et la détermination de la police et des forces de l'ordre. La nation entière se tient aux côtés de la police et des organes de sécurité", a dénoncé dans un communiqué le Premier ministre, Shehbaz Sharif.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.


L'ONU fustige l'«apathie» du monde en lançant son appel humanitaire 2026

L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
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  • Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026
  • Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars

NATIONS-UNIES: L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre.

"C'est une époque de brutalité, d'impunité et d'indifférence", s'est emporté lors d'une conférence de presse à New York le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, dénonçant la "férocité et l'intensité des tueries", le "mépris total du droit international "et les "niveaux terrifiants de violences sexuelles".

"Une époque où notre sens de la survie a été engourdi par les distractions et corrodé par l'apathie, où nous mettons plus d'énergie et d'argent pour trouver de nouveaux moyens de nous entretuer, tout en démantelant les moyens durement gagnés de nous protéger de nos pires instincts, où les politiciens se vantent de couper les aides", a-t-il accusé, en présentant le plan humanitaire 2026.

Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026 à Gaza, au Soudan, en Haïti, en Birmanie, en RDC ou en Ukraine.

Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars pour sauver au moins 87 millions des personnes les plus en danger.

Ce plan "hyperpriorisé", qui passe également par des réformes pour améliorer l'efficacité du système humanitaire, est "basé sur des choix insoutenables de vie ou de mort", a commenté Tom Fletcher, espérant qu'avoir pris ces "décisions difficiles qu'ils nous ont encouragés à prendre" convaincra les Américains de revenir.

"Le plus bas en une décennie" 

En 2025, l'appel humanitaire de plus de 45 milliards de dollars n'a été financé qu'à hauteur d'un peu plus de 12 milliards, "le plus bas en une décennie". Permettant d'aider seulement 98 millions de personnes, soit 25 millions de moins que l'année précédente.

Selon les chiffres de l'ONU, les Etats-Unis sont restés en 2025 le premier pays donateur des plans humanitaires dans le monde, mais avec une chute majeure: 2,7 milliards de dollars, contre 11 milliards en 2024.

En haut des crises prioritaires en 2026, Gaza et la Cisjordanie pour lesquels l'ONU réclame 4,1 milliards de dollars pour aider 3 millions de personnes, ainsi que le Soudan (2,9 milliards pour 20 millions de personnes) où le nombre de déplacés par le conflit sanglant entre généraux rivaux ne cesse d'augmenter.

Parmi ces déplacés, cette jeune mère que Tom Fletcher a récemment rencontrée au Darfour, à Tawila, où affluent les survivants des combats dans la grande ville voisine d'El-Facher.

Elle a vu son mari et son enfant tués sous ses yeux, avant de s'enfuir, avec le bébé affamé de ses voisins morts eux-aussi, puis d'être attaquée et violée "sur la route la plus dangereuse du monde" qui la conduira enfin à Tawila, a-t-il raconté.

"Est-ce que quiconque, quel que soit d'où vous venez, ce que vous pensez, pour qui vous votez, pense qu'on ne devrait pas l'aider!".

L'ONU va désormais frapper à la porte des gouvernements de la planète, pendant les 87 prochains jours, un jour pour chaque million de vie à sauver.

Et s'il y a toujours un trou, Tom Fletcher prévoit une campagne plus large vers la société civile, les entreprises et les gens normaux qu'il estime abreuvés par de fausses informations surestimant la part de leurs impôts destinés à l'aide à l'étranger.

"Nous ne demandons qu'à peine un peu plus de 1% de ce que le monde dépense en armes et en programmes de défense. Je ne demande pas aux gens de choisir entre un hôpital à Brooklyn ou un hôpital à Kandahar. Je demande au monde de dépenser moins en défense et plus en humanitaire".