Une victoire de Kiev, «pré-condition» d'une transition démocratique à Moscou

Garry Kasparov, président de la Fondation des droits de l'homme (Photo, AFP).
Garry Kasparov, président de la Fondation des droits de l'homme (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Une victoire de Kiev, «pré-condition» d'une transition démocratique à Moscou

  • M. Kasparov a appelé les Occidentaux à poursuivre leur aide: «aucune dépense n'est excessive pour l'Ukraine»
  • «Pour un éventuel futur démocratique russe, il faut parler à la société russe»

MUNICH: Des opposants russes au régime de Vladmir Poutine ont jugé samedi qu'une victoire de l'Ukraine était la "pré-condition", selon les termes de Garry Kasparov, d’une transition démocratique à Moscou.

Une victoire des troupes ukrainiennes est "la pré-condition de la démocratie en Russie", a expliqué l'ancien champion du monde d'échecs et opposant à M. Poutine, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich (Allemagne).

M. Kasparov participait à une table ronde consacrée au "futur démocratique" russe avec l'ex-oligarque déchu Mikhaïl Khodorkovski, Ianna Nemtsova, journaliste et fille de Boris Nemtsov, un opposant assassiné à Moscou en 2015, ainsi que l'historienne Irina Scherbakova, co-fondatrice de l'ONG Memorial, prix Nobel de la paix 2022.

"La libération du fascisme de Poutine passe par l'Ukraine. Les Russes vivent dans une bulle. Ça ne peut pas être brisé, à moins que l'idée d'empire s'effondre, grâce à une défaite militaire", a martelé M. Kasparov, qui a quitté la Russie il y a une dizaine d'années.

Selon lui, "la guerre sera perdue quand ils auront conscience qu'ils perdent la guerre", et non en fonction de gains et pertes de territoires.

Il a ainsi appelé les Occidentaux à poursuivre leur aide: "aucune dépense n'est excessive pour l'Ukraine".

"Ce qui est à craindre, c'est une désescalade" et que les alliés de Kiev relâchent leurs efforts, a abondé M. Khodorkovski, emprisonné entre 2003 et 2013 après avoir été un des hommes les plus riches de Russie.

Mme Scherbakova, dont l'ONG Memorial, qui visait notamment à documenter les crimes du stalinisme, a été dissoute fin 2021, a dit, elle aussi, partager cette vision d'une victoire ukrainienne indispensable au changement démocratique.

"C'est une période tragique, c'est douloureux à entendre pour les Ukrainiens, car ils payent de leur sang, mais (...) pour aller dans la rue en Russie, il faut être très courageux", a-t-elle fait valoir.

Elle mit en garde contre la "pure manipulation" en cours selon elle en Russie. "Il y a une réécriture de l'histoire" car les Russes ne "ressentent pas le besoin d'affronter les crimes commis dans le passé", à l'époque de l'URSS.

"Une des erreurs après la chute de l'URSS, c'est qu'il n'y a pas eu assez d'efforts pour expliquer aux gens ce que signifie la démocratie", a de son côté expliqué Mme Nemtsova.

"Pour un éventuel futur démocratique russe, il faut parler à la société russe: la majorité d'entre eux sont neutres, ne s'intéressent pas à l'Ukraine, pensent qu'ils ne peuvent pas avoir d'influence, ils baissent donc les bras", a-t-elle décrit. "Notre plus grande mission est de les aider à réfléchir aux atrocités commises en Ukraine".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.