L'UA annonce l'organisation d'une conférence de réconciliation nationale sur la Libye

Moussa Faki Mahamat, président de l'Union africaine (Photo, AFP).
Moussa Faki Mahamat, président de l'Union africaine (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 février 2023

L'UA annonce l'organisation d'une conférence de réconciliation nationale sur la Libye

  • La Libye est plongée dans une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011
  • L'UA, qui a conclu dimanche son sommet annuel à Addis Abeba

ADDIS ABEBA: L'Union africaine (UA) a annoncé travailler à l'organisation prochaine d'une conférence de réconciliation nationale sur la Libye, dimanche à l'issue de son 36e sommet au cours duquel elle a maintenu la suspension de quatre pays dirigés par des militaires.

"Nous avons réuni les différentes parties et nous sommes en train de travailler avec eux sur la date et le lieu de la conférence nationale" sur la Libye qui se tiendra "sous l'égide du comité de haut niveau de l'Union africaine", présidé par le chef de l'Etat congolais Denis Sassou Nguesso, a déclaré à l'AFP Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA.

La Libye est plongée dans une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Le pays est miné par les divisions entre l'Est et l'Ouest et par les ingérences étrangères. Deux gouvernements rivaux se disputent aujourd'hui le pouvoir, l'un installé à Tripoli - et reconnu par l'ONU -, l'autre à Syrte (centre). L'est et une partie du sud sont contrôlés de facto par le maréchal Khalifa Haftar.

Un double scrutin présidentiel et législatif, initialement prévu en décembre 2021 pour stabiliser le pays, a été reporté sine die, en raison de divergences sur la base juridique des élections et la présence de candidats controversés.

"Une réunion préparatoire a eu lieu il y a quelques semaines à Tripoli", la capitale libyenne, a affirmé M. Faki, avant de conclure: "Le départ des mercenaires a été demandé, (...) il faut nécessairement que les Libyens se parlent, je crois que c'est une condition préalable pour aller à des élections dans un pays apaisé".

Protéger la démocratie

L'UA, qui a conclu dimanche son sommet annuel à Addis Abeba, siège de l'organisation continentale, a réaffirmé sa "tolérance zéro" face aux "changements anticonstitutionnels" de gouvernement et a maintenu la suspension de ses rangs du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Soudan.

Le Mali, la Guinée et le Soudan avaient été suspendus par l'Union africaine en 2021, le Burkina un an plus tard, après la prise de pouvoir par des militaires.

La démocratie doit être "protégée" et "s'enraciner" et l'Union africaine "demeure intransigeante contre toute accession non démocratique au pouvoir", a martelé Bankole Adeoye, le commissaire de l'UA aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité.

Le sommet a également été marqué samedi par l'expulsion d'une diplomate israélienne, l'Etat hébreu accusant l'Iran d'être derrière cette "grave" mesure avec la complicité de l'Algérie et de l'Afrique du Sud.

En 2022, l'UA n'était pas parvenue à clore ses discussions sur l'accréditation controversée d'Israël en tant que pays observateur. L'Algérie et l'Afrique du Sud avaient en particulier plaidé contre.

Moussa Faki Mahamat a déclaré dimanche que l'accréditation était pour l'instant "suspendue" et que l'UA n'avait "pas invité d'officiels israéliens" au sommet.

Système financier «injuste»

Les dirigeants africains ont également annoncé l'objectif d'accélérer la mise ne place de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), qui doit réunir 1,3 milliard de personnes.

Tous les pays de l'UA y ont adhéré, à l'exception de l'Erythrée, mais les discussions achoppent sur le calendrier des réductions des droits de douane, notamment pour les pays les moins développés.

La tâche à venir est "ambitieuse mais elle est atteignable", a affirmé Azali Assoumani, président des Comores, petit archipel de l'océan Indien d'environ 850.000 habitants, qui a pris la présidence tournante de l'UA à la suite de Macky Sall, le chef de l'Etat sénégalais.

Moussa Faki Mahamat a affirmé que cet accord était "stratégique", tout en pointant du doigt les défis, sur un continent où 600 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité.

Samedi, devant l'assemblée plénière du sommet, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a dénoncé un système financier international "dysfonctionnel et injuste" qui voit les pays africains emprunter de l'argent à des taux d'intérêts "exorbitants".

Pour M. Guterres, l'Afrique est confrontée "à des défis énormes (...) sur à peu près tous les fronts", subissant les conséquences de crises pour lesquelles elle n'est en rien responsable.

Antonio Guterres a également annoncé que le Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF) allait débloquer 250 millions de dollars pour venir en aide aux populations qui ont besoin d'une aide humanitaire.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".