2023, le temps de l'incertitude sur les marchés céréaliers

Le vraquier battant pavillon maltais M/V Rojen transportant des tonnes de céréales en provenance d'Ukraine navigue le long du détroit du Bosphore à Istanbul le 7 août 2022, après avoir été officiellement inspecté. (Photo, AFP)
Le vraquier battant pavillon maltais M/V Rojen transportant des tonnes de céréales en provenance d'Ukraine navigue le long du détroit du Bosphore à Istanbul le 7 août 2022, après avoir été officiellement inspecté. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 février 2023

2023, le temps de l'incertitude sur les marchés céréaliers

  • Alors que le président russe Vladimir Poutine promet de poursuivre « méthodiquement» son offensive, « les craintes d'une réduction significative des livraisons de blé de la mer Noire refont surface»
  • La guerre en Ukraine, super-puissance agricole, a rebattu les cartes. Le pays a perdu un quart de sa surface cultivée, avec une production céréalière en repli de 40% en 2022

PARIS: Un an après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, les cours mondiaux des céréales sont retombés à leur niveau d'avant le conflit, un point d'équilibre précaire dans une "ambiance de guerre froide".

Alors que le président russe Vladimir Poutine promet de poursuivre "méthodiquement" son offensive, "les craintes d'une réduction significative des livraisons de blé de la mer Noire refont surface", alerte Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Dans le même temps, la profusion de blé promise par des récoltes record en Russie et en Australie tempère la hausse des prix, dans un marché très concurrentiel où les grains russes, vendus nettement moins chers que les blés français ou américains, dominent les échanges.

«Atténuation relative»

De la Bourse de Chicago à Euronext, les prix des céréales sont globalement revenus à leur niveau d'avant-guerre, sous les 300 euros la tonne, le maïs passant même devant le blé mardi sur les marchés européens, signe d'une résistance du grain jaune dans un contexte d'incertitudes en Europe.

Cette "atténuation relative" des chocs inflationnistes de 2022 - qui avaient vu les prix du blé doubler et ceux des engrais tripler - aboutit à une situation "artificiellement rassurante", pour le chercheur Sébastien Abis, directeur général du club de réflexion sur l'agriculture Déméter et auteur de "Géopolitique du blé".

Il n'y a certes pas eu de grandes émeutes du pain mais la facture mondiale des importations alimentaires a bondi pour des pays comme l'Egypte, le Nigeria ou le Soudan. "Il y a beaucoup de pays dans le monde où la nourriture coûte aujourd'hui plus cher, où les stocks sont plus bas et où les difficultés structurelles sont encore plus graves qu'il y a un an", souligne le chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

La guerre en Ukraine, super-puissance agricole, a rebattu les cartes. Le pays a perdu un quart de sa surface cultivée, avec une production céréalière en repli de 40% en 2022.

L'ouverture de nouvelles routes terrestres vers l'Europe et surtout d'un corridor maritime - qui a permis de sortir plus de 20 millions de tonnes de produits agricoles des ports ukrainiens depuis le 1er août - a soulagé les Etats importateurs, mais la poursuite des combats et la crainte d'une récession mondiale ont maintenu une forte volatilité sur les marchés.

Pour 2023, "on baigne dans l'incertitude pour le blé et le maïs", souligne Dax Wedemeyer, de US Commodities. La production de maïs notamment est scrutée dans un contexte de baisse de l'offre mondiale du fait d'un "temps très sec" dans le Midwest américain et en Argentine et des incertitudes sur les capacités de production de l'Ukraine (4e exportateur avant la guerre).

«Salaire de la peur»

Le fragile point d'équilibre trouvé par le marché pourrait être remis en cause si l'accord sur le corridor maritime, signé par Kiev et Moscou sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, n'était pas renouvelé le 18 mars prochain.

Ce mécanisme se prolonge par tacite reconduction, sauf s'il est dénoncé par une des parties. Or Moscou multiplie les déclarations hostiles et l'ONU juge la situation "plus difficile" qu'à l'automne, lors du premier renouvellement.

Dans les prochains mois, trois éléments seront essentiels, selon Sébastien Abis. Premièrement, le rôle de la Turquie "qui a été essentiel pour l'accord sur le corridor mais qui pourrait recentrer ses priorités sur son agenda intérieur" après le séisme et avant les élections prévues en mai.

Deuxième point d'attention, "le comportement de la Chine", qui rouvre son économie et pèsera sur la demande mondiale, et enfin le risque climatique. "Si nous étions confrontés à un accident climatique dans un grand pays exportateur, nous aurions mécaniquement encore plus de besoin de la Russie, qui possède aujourd'hui 30% des stocks mondiaux de blé", souligne-t-il.

Pour toutes ces raisons, le marché "reste fébrile", estime Edward de Saint-Denis, courtier chez Plantureux & Associés. "Depuis la guerre froide, on n'a pas connu une telle tension. Si le corridor n'est pas renouvelé, cela aura un impact modéré sur les approvisionnements pour le moment, mais le marché pourrait s'emballer. On revivrait alors le scénario du salaire de la peur qu'on a connu au printemps dernier".


«Les villes de demain seront construites pour les visiteurs, pas seulement pour les résidents», déclare le ministre saoudien du tourisme

 Ahmed Al-Khateeb a déclaré que la durabilité serait le principe directeur du rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain. (X/@AhmedAlKhateeb)
Ahmed Al-Khateeb a déclaré que la durabilité serait le principe directeur du rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain. (X/@AhmedAlKhateeb)
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  • Pour Ahmed Al-Khateeb, la durabilité sert de principe directeur au rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain
  • "Les gens avaient l'habitude de voyager en groupe. Aujourd'hui, ils voyagent en plus petits groupes. Les hôtels tiraient l'essentiel de leurs revenus des chambres ; aujourd'hui, ce sont les salons et les restaurants qui leur rapportent le plus

RIYAD: L'Arabie saoudite se positionne à l'avant-garde de l'évolution du tourisme mondial en concevant des destinations qui cibleront les touristes du futur, a déclaré le ministre du tourisme du Royaume.

Ahmed Al-Khateeb a ajouté que la durabilité servirait de principe directeur au rôle de l'Arabie saoudite dans le paysage touristique mondial de demain.

Les habitudes des voyageurs et les sources de revenus de l'industrie du tourisme ont radicalement changé ces dernières années, a-t-il déclaré lors d'une interview accordée à Arab News.

"Les gens avaient l'habitude de voyager en groupe. Aujourd'hui, ils voyagent en plus petits groupes. Les hôtels tiraient l'essentiel de leurs revenus des chambres ; aujourd'hui, ce sont les salons et les restaurants qui leur rapportent le plus.

Al-Khateeb ajoute que les jeunes générations, aidées par la technologie, redéfinissent également la façon dont les voyages sont planifiés et vécus. "Elles définissent leurs propres itinéraires en déplacement, ce qui met la pression sur les agences de voyage traditionnelles qui organisaient autrefois des voyages en groupe. Nous assistons à de grands changements sur le marché mondial du voyage.

La Chine et l'Inde, qui comptent parmi les marchés touristiques à la croissance la plus rapide au monde, sont en train de remodeler les flux de voyages internationaux. "La Chine est devenue le marché source le plus important pour les voyageurs sortants, tandis que l'Inde devrait doubler le nombre de ses voyageurs dans les années à venir", a déclaré le ministre. "Le Moyen-Orient, et l'Arabie saoudite en particulier, ont ainsi l'occasion de devenir une destination de choix pour les touristes internationaux.

Depuis 2019, l'Arabie saoudite a enregistré la croissance touristique la plus rapide de tous les pays du G20, a déclaré Al-Khateeb. "Nous avons un marché intérieur très fort et un marché religieux très fort. Maintenant, nous avons ouvert nos portes aux voyageurs de loisirs, d'affaires et de vacances - qu'ils recherchent la côte de la mer Rouge, les montagnes du sud, nos grandes villes ou nos magnifiques îles."

Il a ajouté que la vision à long terme du Royaume en matière de tourisme va bien au-delà du présent et que les destinations sont construites pour servir les visiteurs et les résidents de manière durable.

"Dans les années 1950 et 1960, les villes étaient construites pour les résidents", a déclaré M. Al-Khateeb. "Aujourd'hui, dans des pays comme la Grèce, les visiteurs sont trois fois plus nombreux que les résidents. Les villes du futur doivent être conçues pour les visiteurs également - et c'est ce que nous faisons en Arabie saoudite.

La durabilité est devenue un élément non négociable de tout développement touristique dans le Royaume, a-t-il ajouté. "Au cours des deux dernières décennies, la durabilité est devenue extrêmement importante. Lorsque nous construisons de nouvelles destinations comme la mer Rouge, nous nous alignons totalement sur les réglementations en matière de durabilité. Tout ce que nous construisons aujourd'hui est respectueux de l'environnement, garantissant ainsi une durabilité non seulement environnementale, mais aussi sociale et économique."

Ce principe est au cœur de la transformation du tourisme dans le cadre de la Vision 2030 : "La durabilité est au premier plan chaque fois que nous construisons ou exploitons une nouvelle destination", a-t-il ajouté.


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.