Syrie: à Alep, la solidarité s'organise après le séisme

Au milieu des effluves de riz au poulet, des dizaines de bénévoles préparent sans relâche des repas chauds à l'intention des rescapés du séisme qui campent dans des centres d'accueil et des rues d'Alep, dans le nord de la Syrie. (AFP)
Au milieu des effluves de riz au poulet, des dizaines de bénévoles préparent sans relâche des repas chauds à l'intention des rescapés du séisme qui campent dans des centres d'accueil et des rues d'Alep, dans le nord de la Syrie. (AFP)
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Publié le Jeudi 23 février 2023

Syrie: à Alep, la solidarité s'organise après le séisme

  • Dans un local situé dans un jardin public, les volontaires de tout âge se relaient dans la cuisine commune pour préparer des repas, dont près de 70 000 personnes ont bénéficié jusque-là
  • La cuisine alépine, aux influences à la fois arabes, arméniennes et turques, est réputée dans la région

ALEP: Au milieu des effluves de riz au poulet, des dizaines de bénévoles préparent sans relâche des repas chauds à l'intention des rescapés du séisme qui campent dans des centres d'accueil et des rues d'Alep, dans le nord de la Syrie.

Depuis le tremblement de terre du 6 février qui a fait près de 46.000 morts en Turquie et en Syrie, les initiatives solidaires se multiplient à Alep, déjà durement éprouvée par la guerre.

Dans un local situé dans un jardin public, les volontaires de tout âge se relaient dans la cuisine commune pour préparer des repas, dont près de 70.000 personnes ont bénéficié jusque-là.

"Nous distribuons majoritairement nos repas dans des centres d'accueil (...) en plus de maraudes à la rencontre de personnes vivant à la rue ou dans des parcs" à cause du séisme, explique à l'AFP Issam Habbal, de l'association Saed.

Des bénévoles cuisent le riz dans d'énormes chaudrons, d'autres réceptionnent les denrées alimentaires envoyées par les donateurs, tandis que leurs camarades emballent des repas chauds.

"Nous sommes dans la ville d'Alep, célèbre pour sa gastronomie", explique M. Habbal. "Nous n'acceptons pas que nos repas soient de moins bonne qualité que ceux qui sont habituellement servis" aux Alépins.

La cuisine alépine, aux influences à la fois arabes, arméniennes et turques, est réputée dans la région.

Selon les chiffres officiels, le séisme a fait 3.600 morts en Syrie, dont 432 à Alep, considérée comme la capitale économique du pays avant le déclenchement du conflit en 2011.

Cinquante-quatre bâtiments s'y sont effondrés, la plupart dans les quartiers de l'est de la ville, déjà durement touchés par des combats entre 2012 et 2016, avant que l'armée syrienne, aidée par les forces russes, ne reprenne le contrôle total d'Alep.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait environ 500.000 morts, dévasté les infrastructures du pays et déplacé des millions de personnes.

Coupes gratuites 

Le séisme du 6 février a provoqué la panique à Alep et de nombreuses familles se sont réfugiées dans des centres d'accueil, leurs maisons ayant été détruites ou endommagées.

Des correspondants de l'AFP ont vu aux premiers jours des dizaines de familles dormir dans des parcs et des places publiques, ou se réfugier avec leurs enfants terrifiés dans des voitures, malgré le froid.

Bien que les murs de sa maison tiennent encore debout, Sarkis Hagopian, un coiffeur de 21 ans, s'est réfugié avec ses parents dans un centre dépendant d'un monastère.

Dès son arrivée, il a commencé à offrir des coupes gratuites aux rescapés.

"Je suis barbier et je ne sais rien faire d'autre, j'ai donc proposé ce service", dit-il à l'AFP.

Depuis le séisme, il se déplace d'un abri à l'autre avec son équipement, ce qui lui vaut le surnom de "Sako le barbier", et la gratitude des habitants.

"Dans une situation pareille, on doit se serrer les coudes (...), c'est comme ça qu'on surmonte la catastrophe", dit-il.

«Hors du temps»

Sona Slokjian, qui organise des spectacles pour enfants, fait elle aussi le tour des centres d'accueil, accompagnée d'un clown, dans l'espoir de leur faire oublier le souvenir traumatique du séisme.

"Je vois la peur dans leurs yeux, mais au bout de quinze minutes de spectacles, ils oublient", affirme cette blonde de 38 ans, vêtue d'une robe en vichy rouge et blanc, des rubans assortis dans les cheveux.

Depuis environ deux semaines, chaque après-midi, elle se déplace de centre en centre avec ses deux filles et d'autres bénévoles afin de se produire, accompagnée d'un clown.

"Un enfant a besoin de manger et boire, mais il veut aussi jouer et oublier", estime-t-elle.

"C'est le moins qu'on puisse offrir (...) les enfants ne sont pas les seuls à se réjouir, j'ai l'impression d'être hors du temps, je me sens en sécurité", confie-t-elle avec émotion.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.