Tunisie: l’enseignement, eldorado prometteur des investisseurs privés

Des élèves se rassemblent dans la cour de récréation de l'internat de Makhtar avant de retourner en classe le 29 septembre 2022, dans la région du centre-ouest tunisien du même nom. (Photo, AFP)
Des élèves se rassemblent dans la cour de récréation de l'internat de Makhtar avant de retourner en classe le 29 septembre 2022, dans la région du centre-ouest tunisien du même nom. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 février 2023

Tunisie: l’enseignement, eldorado prometteur des investisseurs privés

  • Le pays compte aujourd’hui quatre-vingt-quatre universités privées pour un total de trente-deux mille étudiants, dont près de quatre mille étrangers
  • Le développement de l’enseignement privé est entravé non seulement par l’hostilité des syndicats, mais aussi par l’attitude frileuse et tatillonne des autorités

TUNIS: Le malheur des uns fait le bonheur des autres. En l’occurrence, ce sont les lacunes du système éducatif public qui profitent à l’enseignement privé. Hassouna Fedhila n’est pas le premier et ne sera certainement pas le dernier investisseur à tirer profit des nombreuses faiblesses des écoles, lycées, collèges et universités publics. 

Cet universitaire s’apprête à lancer le chantier de la construction – à Utique, dans le gouvernorat de Bizerte, au nord de Tunis, la capitale – d’un nouvel établissement universitaire, l’American University in North Africa (Auna), «la première et meilleure école de commerce américaine de Tunisie», d’après son site Internet.

Le jaillissement des privés dans ce secteur a commencé bien avant l’essoufflement du système public. Le pionnier en est Mohamed Boussairi Bouebdelli, qui, en 1973, a créé l’Institut des technologies avancées et des études commerciales (Intac). Cinquante ans plus tard, cet institut de formation professionnelle fait partie d’un groupe qui propose un cursus d’enseignement complet, de la maternelle à l’université.

D’après M. Slaheddine Hellara, fondateur et président du groupe qui a pour fer de lance l’Institut des hautes études (IHE), le pays compte aujourd’hui quatre-vingt-quatre universités privées pour un total de trente-deux mille étudiants, dont près de quatre mille étrangers.

La plupart des groupes privés connaissent une croissance soutenue. Fort de quatre établissements, le groupe IHE, fondé en 1998 par un groupe d’universitaires, s’apprête à élargir son périmètre au secondaire avec la création d’un collège. D’autres étendent leur activité au primaire qui, selon M. Hellara, constitue le segment le plus important de l’enseignement privé.

 

De plus en plus d’investisseurs, tunisiens, et même un étranger, profitent de l’effondrement du système éducatif public pour s’implanter dans tous ses segments, du primaire à l’université.

 

Même les investisseurs étrangers commencent à s’intéresser à ce secteur. Le premier – et le seul à ce jour – à avoir planté son drapeau en Tunisie est le fonds d’investissement britannique. Il a racheté en 2014 le groupe Université centrale. Depuis, ce groupe, qui fait partie aujourd’hui du réseau Honoris United Universities (HUU) créé en 2017 par Actis et présent dans huit autres pays africains, est devenu le numéro 1 de son secteur en Tunisie avec plus 50% de l’offre.

La branche tunisienne de HUU compte poursuivre son «shopping» dans le pays. Après s’être offerte, en décembre 2020, le groupe Esprit – bâti autour de la célèbre École supérieure privée d'ingénierie et de technologies – pour près de 50 millions d’euros, elle compte continuer sur sa lancée en investissant dans le rachat d’écoles et de collèges.

La composante privée de l’éducation pourrait même se révéler beaucoup plus importante, dans la mesure où la demande ne cesse de croître. Les familles qui peuvent se permettre un tel investissement sont de plus en plus nombreuses à tourner le dos au public en raison de ses nombreux inconvénients: dégradation de la qualité de l’enseignement et comportement inacceptable des enseignants, qui multiplient les grèves. Souvent, les élèves sont contraints de suivre des cours particuliers.

Toutefois, le développement de l’enseignement privé est entravé non seulement par l’hostilité des syndicats, mais aussi par l’attitude frileuse et tatillonne des autorités. Certes, le gouvernement a fait sauter un double verrou en 2019 en permettant aux établissements existants d’en créer d’autres et en autorisant les investissements étrangers à contrôler plus de 35% du capital, limite alors en vigueur.

En revanche, l’enseignement de la médecine reste inaccessible aux investisseurs privés qui veulent s’y développer en raison de l’hostilité des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé ainsi que celle de l’Ordre des médecins, déplore Ghazi Mejbri, un entrepreneur qui est cofondateur et actionnaire du groupe IHE.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com