L'Ukraine s'apprête à entrer dans sa deuxième année de guerre contre les forces russes

Cette photographie prise le 22 février 2023 montre une maison détruite dans le village de Terny, dans la région de Donetsk, au milieu de l'invasion militaire de la Russie en Ukraine. (Photo, AFP)
Cette photographie prise le 22 février 2023 montre une maison détruite dans le village de Terny, dans la région de Donetsk, au milieu de l'invasion militaire de la Russie en Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 février 2023

L'Ukraine s'apprête à entrer dans sa deuxième année de guerre contre les forces russes

  • «Nous n'avons pas craqué, nous avons surmonté de nombreuses épreuves et nous triompherons. Nous demanderons des comptes à tous ceux qui ont apporté ce mal, cette guerre sur notre terre», a affirmé Volodymyr Zelensky
  • La Finlande a annoncé l'envoi de trois chars Leopard 2 dans le cadre de la coopération internationale pour fournir à l'Ukraine des armes lourdes

KIEV: L'Ukraine qui "n'a pas craqué" s'apprête à entrer dans sa deuxième année de guerre contre les forces d'occupation russes, redoutant de nouvelles attaques à la veille du premier anniversaire de l'invasion du pays par l'armée de Vladimir Poutine.

"Nous n'avons pas craqué, nous avons surmonté de nombreuses épreuves et nous triompherons. Nous demanderons des comptes à tous ceux qui ont apporté ce mal, cette guerre sur notre terre", a affirmé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

A Moscou, le président Poutine est, lui, allé déposer des fleurs sur la tombe du soldat inconnu à l’occasion de la Journée du défenseur de la patrie, avant d’aller s’entretenir sous un ciel bleu et par -10°C avec des militaires sur la Place rouge.

"C’est l’obligation sacrée de l’Etat de s’occuper de ceux qui défendent le pays", a-t-il dit.

"Les occupants (russes) préparent" des provocations à une grande échelle, très probablement, a indiqué de son côté le renseignement ukrainien qui a détecté un mouvement de convois transportant du matériel militaire près de la frontière avec la région de Tchernihiv (nord).

"Ils prévoient une frappe de missile mineure les 23 et 24 [février], ils ont deux dates. Croyez-moi, nous avons déjà survécu à cela plus de 20 fois", a déclaré pour sa part Kyrylo Budanov, le chef de la principale direction du renseignement du ministère de la Défense à Ukrainiska pravda.

« Pire année » 

Déjà éprouvés par "la pire année de leur vie, des Ukrainiens qui ont été notamment plongés dans le noir et le froid après la destruction par des bombardements russes d'une bonne partie de l'infrastructure énergétique du pays, espèrent que la "victoire est devant eux".

En cette fin février, les pénuries de courant sont largement surmontées mais la guerre déclenchée le 24 février 2022 par Moscou demeure dans les esprits.

"Je suis sûre que la victoire est devant nous, mais nous ne savons pas combien de temps nous devrons attendre et combien de victimes il y aura encore avant que ce genre de chose n'arrive. C'est la seule chose qui préoccupe tous les Ukrainiens maintenant", confie Diana Chestakova, 23 ans, employée dans une maison d'édition.

Un artiste suisse a lui projeté mercredi soir sur des bâtiments publics de Lviv (ouest) des images à la gloire de l’Ukraine : champ de tournesols, colombes de la paix, emblème ukrainien et le chiffre 365. Un spectacle dominé par les couleurs jaune et bleue de l’Ukraine.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'est rendu jeudi en Ukraine pour manifester son soutien, après le président américain Joe Biden lundi et la Première ministre italienne Giorgia Meloni mardi.

"Je suis de retour à Kiev, un an après le début de la guerre. Nous serons aux côtés de l'Ukraine et de son peuple jusqu'à ce que la paix soit de retour en Europe", a-t-il tweeté. La veille, Madrid avait annoncé le don de six chars Leopard 2A4 à l'Ukraine.

La Finlande a annoncé l'envoi de trois chars Leopard 2 dans le cadre de la coopération internationale pour fournir à l'Ukraine des armes lourdes.

A New York, l'Assemblée générale de l'ONU doit adopter jeudi une résolution réclamant une paix "juste et durable" en Ukraine, texte que Kiev et ses alliés espèrent voir recueillir le soutien le plus large face à Moscou.

De leur côté, les ministres des Finances du G7 vont essayer de s'entendre jeudi à Bangalore, en Inde, sur un nouveau paquet de sanctions économiques contre Moscou, avant une réunion vendredi et samedi du G20 pour aborder des mesures face aux effets économiques de la guerre et un éventuel allègement de la dette des pays les plus pauvres. L'Inde, pays organisateur du G20, n'a pas condamné l'invasion.

« Temps de la guerre froide » 

Le président Poutine a juré cette semaine de poursuivre "méthodiquement" son offensive en Ukraine, dans un discours à la rhétorique anti-occidentale rappelant la Guerre froide.

Son ambassadeur à l'ONU Vassili Nebenzia s'en est également pris aux Occidentaux mercredi à l'Assemblée générale. "Dans leur désir d'infliger une défaite à la Russie de toutes les manières possibles, ce n'est pas seulement l'Ukraine qu'ils peuvent sacrifier, ils sont prêts à plonger le monde entier dans les abysses de la guerre", a-t-il accusé.

De son côté, le chef de la marine italienne a averti jeudi que la marine russe a fortement accru sa présence en Méditerranée depuis le début de la guerre en Ukraine et a une "attitude agressive", entraînant "un risque d'incident".

"Un tel niveau" de présence de navires russes "n'a pas été observé même aux temps de la Guerre froide", a-t-il souligné.

Sur le plan militaire, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a annoncé jeudi l'envoi de munitions à ses hommes en Ukraine, après avoir accusé l'armée de le priver de son ravitaillement, témoignant de son conflit avec la hiérarchie militaire.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.