La vérité se trouve du côté de la Russie

Le président russe, Vladimir Poutine, dépose des fleurs devant un mémorial dédié aux villes héroïques de la Grande Guerre patriotique. (Reuters)
Le président russe, Vladimir Poutine, dépose des fleurs devant un mémorial dédié aux villes héroïques de la Grande Guerre patriotique. (Reuters)
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Publié le Mardi 28 février 2023

La vérité se trouve du côté de la Russie

La vérité se trouve du côté de la Russie
  • Au cours des huit dernières années, les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk ont vécu sous le coup d'une agression non dissimulée
  • La Russie n'est pas en guerre contre le peuple ukrainien, qui a toujours été non seulement notre plus proche voisin, mais littéralement un peuple frère

Lors de son discours devant l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie mardi, le président Vladimir Poutine a souligné que, «il y a un an, pour protéger les habitants de nos terres historiques, pour assurer la sécurité de notre pays et éliminer la menace provenant du régime néonazi qui s'était installé en Ukraine après le coup d'État de 2014, il a été décidé de commencer l'opération militaire spéciale. Étape par étape, avec soin et cohérence, nous nous occuperons des tâches qui nous incombent».

Au cours des huit dernières années, les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk ont vécu sous le coup d'une agression non dissimulée, d'un blocus et de tentatives d'asphyxie forcée et économique. Des milliers de civils sont devenus les victimes des néonazis ukrainiens, des dizaines de milliers sont devenus handicapés, des centaines de milliers ont été contraints de fuir leurs maisons. La Russie ne pouvait que réagir au génocide de la population de ces régions, vouées à la destruction physique. 

Comme l'a noté Poutine: «Nous faisions tout ce qui était en notre pouvoir pour résoudre ce problème par des moyens pacifiques, et nous avons patiemment mené des pourparlers pour trouver une solution pacifique à ce conflit dévastateur. Dans notre dos, un plan très différent était en train d'éclore. Comme nous pouvons le constater aujourd'hui, les promesses des dirigeants occidentaux, leurs assurances qu'ils s'efforçaient d'instaurer la paix au Donbass se sont révélées une imposture et des mensonges purs et simples.»

C'est un fait bien connu que la Russie a toujours été ouverte à un dialogue constructif avec toute personne intéressée par la paix. À la fin de l'année 2021, nous avons formulé des propositions raisonnables et équilibrées aux États-Unis et à l'Otan sur les garanties de sécurité. Cependant, tous les points essentiels pour nous ont été directement rejetés.

En outre, les dirigeants russes disposaient d'informations fiables selon lesquelles, en février 2022, les sbires ukrainiens de Washington étaient prêts pour une nouvelle opération sanglante et punitive dans le Donbass. Ils avaient également connaissance de plans qui visaient à frapper la Crimée et Sébastopol russes. Sans aucun doute, nous ne pouvions pas permettre que cela se produise. À cet égard, posez-vous une question: «Qui a initié le conflit?» Je répondrai par les mots du président Poutine: «Ce sont eux qui ont commencé cette guerre, tandis que nous avons utilisé la force et l'utilisons pour arrêter la guerre.» 

Un autre point important est que l'opération militaire spéciale se déroule conformément aux dispositions fondamentales de la charte des Nations unies, qui donne aux États le droit à la légitime défense en cas de menace de recours à la force, ce que nous avons exercé. Comme vous pouvez le constater, la Russie suit le véritable esprit du droit international, et non une sorte d’«ordre fondé sur des règles» introduit arbitrairement par l'Occident et ses sbires.
 

Il est notoire que la Russie a toujours été ouverte à un dialogue constructif avec toute personne intéressée par la paix. 

Sergei Kozlov 


Le Moyen-Orient connaît bien l’«engagement» occidental envers le droit international: les exemples de l'Irak, de la Libye et d'autres pays de la région qui ont gravement souffert des exercices de démocratisation des Occidentaux en sont la preuve tangible. Ceux qui ont soutenu les horribles atrocités commises contre des nations arabes souveraines versent désormais des larmes de crocodile sur les prétendues «actions illégales et non provoquées» de la Russie tout en introduisant des sanctions absolument illégitimes contre notre pays et son peuple, destinées – et cela est même ouvertement formulé – à «mettre en place» ou, en d'autres termes, à détruire la Russie en tant qu'État souverain. 

Tout en accusant la Russie d'une agressivité exagérée, l'Occident occulte que les guerres déclenchées au cours du présent millénaire par son leader – les États-Unis – ont fait près de neuf cent mille morts et plus de trente-huit millions de réfugiés. Je souligne que ce sont les Américains eux-mêmes qui fournissent ces chiffres. De quel genre d'humanité ou de légalité les auteurs de ces tragédies massives peuvent-ils parler? 

La Russie n'est pas en guerre contre le peuple ukrainien, qui a toujours été non seulement notre plus proche voisin, mais littéralement un peuple frère. Malheureusement, la population de ce pays fraternel est devenue l'otage du régime criminel de Kiev et de ses maîtres occidentaux. Les aider à se libérer de cette «tutelle» maléfique est notre devoir et notre responsabilité sacrés – et cette approche des dirigeants russes est pleinement partagée par le peuple russe. 

La Fédération de Russie a toujours soutenu les aspirations des nations du Moyen-Orient à obtenir une indépendance et une souveraineté véritables. Notre politique a toujours été axée sur la coexistence pacifique de l’ensemble des pays et des nations, que nous ne divisons pas entre le «milliard d'or» et les autres. Nous ne pensons pas que certaines régions sont un «paradis sur terre» et que d'autres parties du monde sont des «jungles». Au contraire, l'égalité de tous les membres de la communauté internationale est un principe impératif de la politique étrangère russe. 

Nous apprécions particulièrement les relations multiformes et prometteuses avec l'Arabie saoudite, notre bonne amie et partenaire. Nous sommes unis au peuple saoudien par une compréhension commune de la suprématie des lois universelles, et non de «règles» inventées, des valeurs traditionnelles, des normes religieuses et culturelles, et du respect des droits de l'homme véritables, non ceux qui sont interprétés de manière vague. Le Royaume est l'un des États qui ont leur propre voix et le droit de prendre des décisions souveraines. Cela est particulièrement précieux dans ce monde moderne turbulent, avec sa lutte permanente et sans compromis pour l'avenir de notre civilisation, où la voix de chacun, en particulier celle qui est raisonnable, doit être prise en compte. 

Pour la Russie, un pays qui a sacrifié la vie de millions de ses citoyens en combattant l’inhumanité du nazisme allemand, le désir de paix et de bon voisinage avec toutes les nations est organiquement inhérent. Nous n'avons jamais rejeté le dialogue, même avec nos principaux adversaires, mais nous ne sommes pas prêts à succomber aux diktats et aux pressions brutales. Je pense qu'une telle vision est également proche de nos partenaires saoudiens. 

Riyad adopte une approche équilibrée au sujet de la crise ukrainienne, et nous apprécions beaucoup cette position. Nous avons conscience de la proposition de nos amis saoudiens de servir de médiateurs dans le règlement du conflit par des moyens politiques et diplomatiques. De tels gestes de bonne volonté pourraient être requis en temps voulu. 

Je tiens à souligner que l'histoire de nos relations officielles avec le Royaume remonte aux années 1920. En 1926, notre pays a été le premier à reconnaître l'État saoudien uni, créé par le roi Abdelaziz. Je suis convaincu que notre capital commun, accumulé au cours du siècle dernier, constitue une base solide pour continuer à progresser vers un partenariat stratégique avec l'Arabie saoudite dans l'intérêt de nos nations amies. 

 


Sergei Kozlov est l'ambassadeur de Russie en Arabie saoudite.
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com