Le retour de la cagoule, ou quand l'anonymat devient un luxe

Un mannequin présente une création lors du défilé Marine Serre dans le cadre de la semaine de la mode Prêt-à-porter masculin automne-hiver 2023-2024 à Paris, le 21 janvier 2023. (Photo : Emmanuel Dunand / AFP)
Un mannequin présente une création lors du défilé Marine Serre dans le cadre de la semaine de la mode Prêt-à-porter masculin automne-hiver 2023-2024 à Paris, le 21 janvier 2023. (Photo : Emmanuel Dunand / AFP)
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Publié le Dimanche 26 février 2023

Le retour de la cagoule, ou quand l'anonymat devient un luxe

  • Après les podiums et comptes Instagram des influenceuses, la cagoule est partout
  • «Le rapport au visage, à l'identité et à l'anonymat a beaucoup évolué avec le port du masque pendant le Covid», analyse Marie-Laure Gutton, responsable du département accessoires du palais Galliera, musée de la mode de Paris

PARIS : Avec seul le regard bleu apparent, les top modèles Bella et Gigi Hadid font du ski encagoulées tandis qu'Aya Nakamura pose en cagoule sur la pochette de son dernier album. L'accessoire des années 1980 revient en force à l'ère des selfies, où l'anonymat devient un luxe.

Après les podiums et comptes Instagram des influenceuses, la cagoule est partout: dans les looks d'invités des Fashion Weeks ou couvrant la tête d'artistes pour les vernissages.

Les marques à l'esthétique plutôt sobre comme COS et Max Mara ont misé sur la cagoule dans leurs défilés et campagnes publicitaires et les Galeries Lafayette l'ont intégrée dans la ligne de leurs propres accessoires.

Cette pièce forte séduit des publics de 7 à 77 ans par la multitude de messages qu'elle dégage.

«La cagoule, c'est un signe revendicateur, c'est facile pour les stories Instagram, c'est un gros +statement+ (une affirmation) de cacher le visage. D'un autre côté, l'accessoire qui vient de l'armée et des grands froids parle de la protection», résume Lucie Jeannot, cheffe des produits mode du salon Première Vision.

«Le rapport au visage, à l'identité et à l'anonymat a beaucoup évolué avec le port du masque pendant le Covid», analyse Marie-Laure Gutton, responsable du département accessoires du palais Galliera, musée de la mode de Paris, interrogée par l'AFP.

- «Nouvelle féminité» -

Le contexte, des vagues de froid à la guerre en Ukraine où la cagoule est très présente, a contribué à ce que l'accessoire revienne «dans le paysage collectif» avant d'être réapproprié par la mode, ajoute-t-elle.

Elle distingue deux types de cagoules: fonctionnelle et protectrice, alliance d'un bonnet et d'une écharpe ou «intégrale» qui fait référence «aux gangs, aux paramilitaires, à certains rappeurs un peu extrêmes et a une notion de contestation».

Pour Nathalie Bluet, directrice des marques propres des Galeries Lafayette, le port de la cagoule traduit une «nouvelle féminité»: dissimuler le visage en dénudant le corps.

La chanteuse Aya Nakamura joue sur ce contraste pour son album DNK sorti en janvier: la cagoule-casquette blanche couvrant la bouche est portée sur le buste nu, faisant ressortir des cils XXL et de longs ongles manucurés.

«Quand on est dans la surexposition, l'anonymat devient un luxe. Le fait de pouvoir savoir qui on est même sans se montrer, c'est la célébrité ultime», souligne Lucie Jeannot.

Un peu à la manière de ce qu'avait fait Kim Kardashian, intégralement masquée dans un look noir Balenciaga au gala du Met en 2021.

«C'était une étape ultime de sa communication autour de son corps, de ses fesses qu'elle a utilisées pour marquer son image. Elle est plus reconnaissable par ses lignes que par les traits de son visage», souligne Marie-Laure Gutton.

- Statut social -

Autre élément d'explication: le ski, auquel est naturellement associé la cagoule, est «redevenu quelque chose de très luxueux après le Covid» comme en témoignent les campagnes avec les influenceuses «invitées à tous les chalets de Chamonix et à Megève», souligne Lucie Jeannot. «La cagoule est devenue un marqueur social» surtout si elle est griffée Jacquemus ou d'une autre marque en vogue.

«D'un objet vintage, cela devient un objet tendance qui se prête à pas mal de déclinaisons, des versions avec une visière, soit près du visage, soit très lâche, porté comme un fichu», souligne Marie-Laure Gutton.

Les puristes pourraient protester, mais Anthony Vaccarello, directeur artistique de Saint Laurent, a déclaré avoir développé le thème de la «cagoule» dans sa dernière collection masculine en janvier après avoir couvert en septembre les femmes des pieds la tête de robes fluides et transparentes.

Chez l'homme, elle s'est déclinée en des cols montants couvrant la bouche ou des capuches fluides.

Jacquemus propose lui une cagoule-casquette, tandis que Marine Serre a habillé hommes et femmes de combinaisons avec des cagoules couvrant entièrement le visage.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com