Les nouvelles tendances des réseaux sociaux dans la région Mena

Cette photo prise le 05 octobre 2020 montre les logos des réseaux sociaux américains Facebook, Instagram et le service de messagerie mobile WhatsApp. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 05 octobre 2020 montre les logos des réseaux sociaux américains Facebook, Instagram et le service de messagerie mobile WhatsApp. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 juin 2021

Les nouvelles tendances des réseaux sociaux dans la région Mena

  • Depuis l’émergence de la Covid-19, la consommation de médias sociaux a augmenté partout dans le monde, mais c’est dans la région Mena que la croissance a été la plus élevée
  • Les réseaux sociaux plus récents et plus portés sur le visuel (Instagram, Snapchat…) sont très populaires, notamment dans les pays du Golfe, où la pénétration des smartphones et les revenus sont plus élevés

ALGER: Les habitants de la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) sont de plus en plus friands des différentes plates-formes de réseaux sociaux, et cette tendance semble s’accentuer depuis la crise sanitaire du coronavirus.

En effet, l'utilisation des réseaux sociaux a augmenté au cours de l’année 2020. Les gouvernements, les acteurs de la société civile, ainsi que les professionnels ont cherché à exploiter les réseaux sociaux pour promouvoir des messages de santé publique, et vulgariser les mesures préventives, mais aussi pour lutter contre la désinformation liée à la crise sanitaire.

C’est ce qu’affirme un rapport produit par Damian Radcliffe (professeur en journalisme à l’université d’Oregon), en partenariat avec la New Media Academy de Dubaï. Il fournit les dernières statistiques relatives à l’adoption des médias sociaux par les consommateurs dans la région Mena.

Le rapport publié en mars 2021, et intitulé «Comment le Moyen-Orient a utilisé les médias sociaux en 2020», détaille les principales tendances de l’utilisation des réseaux sociaux dans les pays de la région, en s’appuyant sur différentes études distinctes.

Un plus grand engouement pour les réseaux sociaux depuis la pandémie

Le rapport affirme que les habitants de la région passent plus de temps en ligne depuis l’émergence de la Covid-19. Cette tendance croissante existe dans le monde entier, mais c’est dans la zone Mena qu’elle serait la plus forte. En effet, selon cette même étude les utilisateurs passent en moyenne plus de trois heures et demie par jour sur les réseaux sociaux, et 57% d’entre eux ont déclaré en mai 2020 que cela s’expliquait par la pandémie.

De même, dans une étude distincte, 71% des personnes interrogées au Moyen-Orient ont déclaré que leur utilisation de WhatsApp et d'autres applications de messagerie avait augmenté depuis le déclenchement de la Covid-19. Pour une grande majorité d’utilisateurs (75%), la consommation des médias sociaux comme Facebook, Instagram, Twitter et TikTok a été amplifiée  par les règles de la distanciation sociale.

Une étude de GlobalWebIndex (GWI) révèle que les internautes du Moyen-Orient ont en moyenne 8,4 comptes de réseaux sociaux. Les Émirats arabes unis, avec une moyenne de 10,5 comptes, disposent du «plus grand nombre de comptes de réseaux sociaux par habitant dans le monde», rapporte Forbes.

Percée des réseaux sociaux portés sur le visuel

Les réseaux sociaux plus récents et plus portés sur le visuel (Instagram, Snapchat…) sont très populaires, en particulier dans les pays du Golfe, où la pénétration des smartphones et les revenus sont plus élevés. 

Selon le rapport, quatre pays de la région Mena – l'Arabie saoudite (17,9 millions d'utilisateurs), la Turquie (9,7 millions), l'Irak (9,6 millions) et l'Égypte (8,9 millions) figurent dans le Top 13 des plus grands marchés pour Snapchat dans le monde. L’application compte désormais 67 millions d'utilisateurs uniques dans la région chaque mois, soit une hausse de 38 % d'une année sur l'autre (données d’octobre 2020).

Pae ailleurs, trois pays de la zone Mena figurent en outre dans le Top 20 des plus grandes audiences par pays pour Instagram dans le monde. La Turquie arrive 6 (44 millions d’utilisateurs), et est suivie de l’Arabie saoudite, 16 (15 millions), et de l’Égypte, qui figure à la 20 place (14 millions). Plus de la moitié des internautes au Koweït (66%), en Turquie (66%), à Bahreïn (61%) et en Israël (56%) utilisent Instagram.

Les premiers réseaux sociaux se maintiennent

Les réseaux plus anciens, comme Facebook et Twitter, continuent de renforcer leur présence, notamment en Afrique du Nord et en Turquie.

En octobre 2020, avec 44 millions d'utilisateurs, l'Égypte se hisse à la 9e place des utilisateurs de Facebook dans le monde. L’Égypte, le Maroc et l'Algérie sont classés dans le Top 10 des territoires, où le nombre d'utilisateurs de Facebook a connu la croissance la plus rapide.

Par ailleurs, la Libye (100%), les Émirats arabes unis (93%) et le Qatar (90%) figurent parmi les pays où les ratios d’utilisation par habitant de Facebook sont les plus élevés, selon les données des plates-formes We Are Social et Hootsuite.

Redéfinition des comportements

La consommation de l’information, et l’utilisation des réseaux sociaux comme source d'information ont radicalement changé au cours des cinq dernières années. Les données de l'Arab Youth Survey montrent que le changement s’est opéré à partir de 2018, lorsque les personnes ont commencé à s’informer sur les réseaux sociaux, avant de solliciter d'autres sources en ligne, telles que les agrégateurs et les moteurs de recherche.

Plus des trois quarts (79 %) des ressortissants arabes âgés entre 18 à 24 ans déclarent s'informer sur les réseaux sociaux, contre 25% en 2015, affirme le rapport de Damian Radcliffe.

Les réseaux sociaux façonnent également d'autres activités. Les utilisateurs au Maroc (60 %), en Égypte (60 %), en Arabie saoudite (59 %), en Turquie (56 %), en Israël (52 %), et aux EAU (49 %) sont plus susceptibles d'utiliser les réseaux sociaux pour effectuer des recherches sur des marques, avant d’effectuer leurs achats. La tendance continue à croître en raison de la pandémie de Covid-19.

Montée des influenceurs de la région

Les réseaux sociaux constituent une tribune exceptionnelle pour les influenceurs de la région Mena. L'artiste pop libanaise, Elissa, est la personne la plus influente du monde arabe sur Twitter, et la seule figure arabe à intégrer une liste des 50 influenceurs internationaux les plus puissants sur le réseau social, a révélé un rapport publié par Brandwatch.

Les principaux influenceurs TikTok des pays du Golfe ont augmenté le nombre de leurs abonnés en moyenne de 65% entre février et août 2020. Anavizio Data Solutions rapporte que cela  a été particulièrement le cas à Bahreïn, à Oman et en Arabie saoudite.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.