Trump gracie Michael Flynn, les démocrates dénoncent un «abus de pouvoir»

L'ancien général de 61 ans Michael Flynn avait plaidé coupable en 2017 d'avoir menti à la police fédérale au sujet de ses contacts avec un diplomate russe (Photo, AFP)
L'ancien général de 61 ans Michael Flynn avait plaidé coupable en 2017 d'avoir menti à la police fédérale au sujet de ses contacts avec un diplomate russe (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 novembre 2020

Trump gracie Michael Flynn, les démocrates dénoncent un «abus de pouvoir»

  • Le président américain a finalement décidé d'y mettre un terme définitif, en usant de son droit de grâce avant son départ de la Maison Blanche
  • La clémence du président « met un terme à des poursuites politiques et sans relâche d'un homme innocent »

WASHINGTON : Donald Trump a annoncé mercredi avoir accordé une grâce à son ancien conseiller à la Sécurité nationale Michael Flynn, le premier de ses proches mis en cause dans le cadre de l'enquête russe, un geste qualifié d'« abus de pouvoir » par les démocrates. 

L'ancien général de 61 ans avait plaidé coupable en 2017 d'avoir menti à la police fédérale au sujet de ses contacts avec un diplomate russe. Sa peine n'avait jamais été prononcée en raison de nombreux rebondissements dans cette affaire extrêmement politisée.

Le président américain a finalement décidé d'y mettre un terme définitif, en usant de son droit de grâce avant son départ de la Maison-Blanche, le 20 janvier. « C'est mon grand honneur d'annoncer que le général Michael Flynn a bénéficié d'une grâce complète », a-t-il tweeté, alors que la presse spéculait depuis quelques jours à ce sujet.

« Donald Trump a régulièrement abusé de son pouvoir pour récompenser ses amis ou protéger ceux qui l'ont couvert », a immédiatement dénoncé l'élu démocrate Adam Schiff, qui dirige la Commission du renseignement de la Chambre des représentants. « Sans surprise, Trump s'en va comme il est venu: corrompu jusqu'à la moelle », a-t-il encore assené.

La clémence du président « met un terme à des poursuites politiques et sans relâche d'un homme innocent », a au contraire justifié la porte-parole de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, en présentant Michael Flynn comme « victime » d'une tentative « coordonnée de renverser l'élection de 2016 ».

Donald Trump, qui refuse aujourd'hui de reconnaître la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre, a toujours accusé les démocrates d'avoir orchestré l'enquête sur les soupçons d'entente entre Moscou et son équipe de campagne parce qu'ils n'avaient pas, selon lui, digéré leur défaite en 2016.

Abandon des charges

Cette enquête tentaculaire a empoisonné les deux premières années de son mandat avant de se conclure sur une absence de preuves de collusion, mais six de ses collaborateurs ont été inculpés pour des charges diverses par les enquêteurs.

Parmi eux, le général Flynn avait participé à la campagne victorieuse du républicain et avait ensuite eu des échanges confidentiels avec l'ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kisliak en décembre 2016.

Devenu conseiller à la Sécurité nationale, il avait été interrogé le 24 janvier 2017 par la police fédérale, mais il avait dissimulé ces contacts. Il avait rapidement dû démissionner pour avoir également menti au vice-président Mike Pence.

En 2017, Michael Flynn avait accepté de plaider coupable de parjure et de coopérer avec l'enquête russe. 

Menacé d'une peine de six mois de prison, il avait changé d'avocats et de stratégie de défense en 2019. Il demandait depuis l'annulation de la procédure, en se disant victime d'une manipulation.

En mai, le ministère de la Justice, dirigé par Bill Barr, un des plus solides défenseurs de Donald Trump, avait décidé d'abandonner les poursuites contre lui, un geste rarissime quand l'accusé a reconnu ses torts. 

Celles-ci auraient pu être rouvertes par l'administration de Joe Biden, mais le pardon présidentiel referme définitivement le dossier.

« PAS un agent russe »

« Cette grâce est injustifiée, contraire aux principes et laisse une tache supplémentaire » sur le bilan de Donald Trump, a également critiqué l'élu démocrate Jerry Nadler, qui préside la Commission judiciaire de la Chambre des représentants. 

Il avait promis cette grâce pour inciter Michael Flynn à ne pas coopérer avec les enquêteurs fédéraux parce que cela aurait « pu exposer ses propres méfaits », a-t-il ajouté, en dénonçant « un abus de pouvoir qui affaiblit l'État de droit ».

À l'inverse, son homologue au Sénat, le républicain Lindsey Graham, a félicité Donald Trump pour « son très bon usage de son pouvoir de grâce ». « Le général Flynn n'était PAS un agent russe, mais la victime d'une enquête politique », a-t-il tweeté.

En juillet, Donald Trump avait déjà commué la peine d'un autre proche, son ami de longue date et ex-conseiller Roger Stone, condamné pour avoir tenté d'influencer des témoins et pour avoir menti au Congrès dans le cadre de l'enquête russe.


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".