Le premier navire de marchandises accoste au port de Hodeidah sous le contrôle des Houthis

Un bateau des garde-côtes devant un porte-conteneurs commercial amarré au port de Hodeidah, sur la mer Rouge, contrôlé par les Houthis (Photo, Reuters).
Un bateau des garde-côtes devant un porte-conteneurs commercial amarré au port de Hodeidah, sur la mer Rouge, contrôlé par les Houthis (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Lundi 27 février 2023

Le premier navire de marchandises accoste au port de Hodeidah sous le contrôle des Houthis

  • Les Houthis tentent de transformer le processus de paix en une guerre économique pour aggraver le sort du peuple yéménite
  • Les troupes gouvernementales ont repoussé la milice sur une chaîne de montagne stratégique reliant Hareb et Juba

AL-MUKALLA: Un navire commercial, transportant 724 conteneurs de marchandises variées, a accosté à Hodeidah, ville portuaire de l'ouest du Yémen, pour la première fois depuis sept ans, a indiqué samedi la milice houthie, soutenue par l'Iran, qui contrôle le port.
Le ministre houthi des Transports, Abdel Wahab al-Durra, a déclaré aux journalistes que des navires transportant des conteneurs, du carburant et d'autres marchandises avaient commencé à entrer dans les ports depuis Djibouti, où ils ont été examinés dans le cadre du mécanisme de vérification et d'inspection des Nations unies au Yémen.  
«Les quais des ports de Hodeidah, Saleef et Ras Issa sont remplis de navires, et des navires attendent de décharger leur cargaison», a déclaré M. Al-Durra, ajoutant que 18 autres navires sont actuellement en route.
Les médias houthis ont publié des vidéos montrant des employés déchargeant le Shebelle, un cargo et porte-conteneurs sous pavillon éthiopien.
Le mécanisme de vérification et d'inspection des Nations unies au Yémen, établi à Djibouti, a été créé en 2016 à la demande du gouvernement yéménite pour vérifier que les navires se dirigeant vers les ports contrôlés par les Houthis ne livrent pas d'armes à ces derniers.
Un responsable du gouvernement yéménite a indiqué dimanche à Arab News que la coalition arabe avait donné son feu vert à la mise en route des navires vers les ports occupés par les Houthis. Cette démarche vise à pousser la milice à renouveler le cessez-le-feu négocié par l'ONU et à poser les jalons d'un accord de paix plus durable.
Rashad al-Alimi, président du Conseil présidentiel du Yémen, a déclaré la semaine dernière que des responsables saoudiens avaient informé le Conseil des échanges et des communications tenus en coulisse avec les Houthis. Ces efforts visent à amener les Houthis à signer un accord avec le gouvernement yéménite pour mettre fin à la guerre.
L'arrivée des nouveaux navires à Hodeidah, qui est sous contrôle des Houthis, coïncide avec l'appel lancé par le gouvernement yéménite aux commerçants locaux et aux compagnies maritimes internationales, leur demandant d'importer des marchandises via les ports contrôlés par le gouvernement, promettant de réduire les frais de transport et d'assurance, et de les protéger des menaces houthies.
Le gouvernement yéménite a accusé samedi les Houthis de mener une guerre économique en donnant pour instruction aux commerçants des régions sous leur contrôle d'importer des produits via Hodeidah au lieu des ports contrôlés par le gouvernement.
«Les tentatives des Houthis de transformer le processus de paix en une guerre économique visant à aggraver le sort du peuple yéménite échoueront, et le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour combattre toute action illégale», a déclaré le cabinet yéménite, selon l'agence de presse officielle SABA.
Sur le terrain, neuf soldats du gouvernement yéménite et un nombre inconnu de Houthis ont été tués dans des combats dans la région de Hareb, dans la province centrale de Marib.
Un responsable a indiqué à Arab News que les Houthis avaient mené une attaque contre les troupes gouvernementales sur la montagne de Bawareh à Hareb, samedi à minuit. De violents combats et un échange de tirs nourris ont eu lieu. Les Houthis ont finalement battu en retraite après s'être heurtés à une résistance farouche et n'ont pas réussi à prendre le contrôle de la montagne.
«L'attaque des Houthis sur la chaîne de montagnes stratégique reliant Hareb et Juba a été repoussée», a annoncé le responsable, qui a requis l'anonymat.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Israël doit empêcher une famine «pour des raisons diplomatiques» affirme Netanyahu

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a expliqué lundi qu'Israël devait empêcher une famine à Gaza "pour des raisons diplomatiques", après l'annonce d'une reprise limitée de l'aide humanitaire à destination du petit territoire palestinien. (AFP)
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a expliqué lundi qu'Israël devait empêcher une famine à Gaza "pour des raisons diplomatiques", après l'annonce d'une reprise limitée de l'aide humanitaire à destination du petit territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • Mis sous pression à l'étranger pour le blocus qui affame les Palestiniens de Gaza, Israël a annoncé dimanche autoriser une reprise limitée de l'aide humanitaire, parallèlement au lancement d'"opérations terrestres de grande envergure" à Gaza
  • La décision de faire entrer de l'aide dans le territoire palestinien, plus de deux mois après le blocus imposé par Israël à Gaza depuis le 2 mars, est "difficile mais nécessaire" selon M. Netanyahu

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a expliqué lundi qu'Israël devait empêcher une famine à Gaza "pour des raisons diplomatiques", après l'annonce d'une reprise limitée de l'aide humanitaire à destination du petit territoire palestinien.

"Nous ne devons pas laisser la population sombrer dans la famine, ni pour des raisons pratiques, ni pour des raisons diplomatiques", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur son compte Telegram, précisant que des "amis" d'Israël lui avaient dit qu'ils ne pourraient plus soutenir la poursuite de la guerre si des "images de famine de masse" dans le territoire palestinien étaient diffusées.

Mis sous pression à l'étranger pour le blocus qui affame les Palestiniens de Gaza, Israël a annoncé dimanche autoriser une reprise limitée de l'aide humanitaire, parallèlement au lancement d'"opérations terrestres de grande envergure" à Gaza.

La décision de faire entrer de l'aide dans le territoire palestinien, plus de deux mois après le blocus imposé par Israël à Gaza depuis le 2 mars, est "difficile mais nécessaire" selon M. Netanyahu.

Les Nations unies, comme les organisations d'aide internationale opérant dans la bande de Gaza dénoncent les pénuries depuis des semaines.

Le territoire côtier est confronté à un "risque critique de famine", selon le rapport IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) publié le 12 mai.

La reprise de l'entrée de l'aide est critiquée par certaines personnalités d'extrême droite israéliennes, notamment Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure.


Nucléaire: «L'enrichissement en Iran se poursuivra, avec ou sans accord» avec les Etats-Unis

L'Iran va continuer à enrichir de l'uranium "avec ou sans accord" avec les puissances mondiales, a affirmé dimanche le chef de la diplomatie iranienne, au moment où Téhéran mène des discussions avec Washington et les puissances européennes sur le programme nucléaire iranien. (AFP)
L'Iran va continuer à enrichir de l'uranium "avec ou sans accord" avec les puissances mondiales, a affirmé dimanche le chef de la diplomatie iranienne, au moment où Téhéran mène des discussions avec Washington et les puissances européennes sur le programme nucléaire iranien. (AFP)
Short Url
  • Des négociations sont en cours sous la médiation d'Oman entre l'Iran et les Etats-Unis depuis le 12 avril, visant à conclure un nouvel accord pour encadrer le programme nucléaire de Téhéran
  • "Si les Etats-Unis souhaitent garantir que l'Iran ne possède pas d'armes nucléaires, un accord est à portée de main", a indiqué dimanche le ministre iranien des Affaires, Abbas Araghchi sur son compte X

TEHERAN: L'Iran va continuer à enrichir de l'uranium "avec ou sans accord" avec les puissances mondiales, a affirmé dimanche le chef de la diplomatie iranienne, au moment où Téhéran mène des discussions avec Washington et les puissances européennes sur le programme nucléaire iranien.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations, défendant un droit au nucléaire à des fins civiles.

Des négociations sont en cours sous la médiation d'Oman entre l'Iran et les Etats-Unis depuis le 12 avril, visant à conclure un nouvel accord pour encadrer le programme nucléaire de Téhéran.

Ces négociations représentent le plus haut niveau d'engagement entre les deux parties depuis le retrait unilatéral de Washington en 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt.

"Si les Etats-Unis souhaitent garantir que l'Iran ne possède pas d'armes nucléaires, un accord est à portée de main", a indiqué dimanche le ministre iranien des Affaires, Abbas Araghchi sur son compte X, une semaine après de nouvelles discussions en vue d'un nouvel accord.

"Nous sommes prêts à engager un dialogue sérieux pour parvenir à une solution qui garantira durablement ce résultat", a encore dit M. Araghchi.

Les responsables américains ont affiché à plusieurs reprises leur opposition à l'enrichissement de l'uranium par Téhéran, qui ne cesse de répéter que son programme nucléaire n'a pas de visée militaire.

"L'enrichissement en Iran se poursuivra, avec ou sans accord", a assuré M. Araghchi dimanche.

"Dissonance" 

Les Etats-unis, ainsi que la France, le Royaume-Uni, et l'Allemagne mais aussi la Chine et la Russie, sont parties prenantes de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu avec Téhéran en 2015.

Vendredi, l'Iran a mené des discussions en Turquie avec les puissances européennes sur son programme nucléaire, après un 4e cycle de pourparlers sous médiation omanaise le 11 mai entre l'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont pas annoncé de percée mais affiché un optimisme prudent.

Les pourparlers irano-américains visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.

Dimanche sur X, M. Araghchi a critiqué "la dissonance actuelle entre les déclarations publiques et privées" des responsables américains.

Il avait d'autre part indiqué plus tôt que son pays était prêt à "ouvrir un nouveau chapitre" avec les pays européens au moment où ces derniers menacent de réimposer des sanctions contre Téhéran.

"Nous voulons que l'Europe joue son rôle (dans les discussions sur le nucléaire), même si elle-même a minimisé son rôle", avait-il ajouté.

Le ministre iranien a abordé les discussions sur le nucléaire iranien avec le chef de la diplomatie omanaise, Badr al-Boussaïdi, et le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, en marge d'un forum diplomatique à Téhéran.

Les entretiens ont porté sur "des propositions liées aux pourparlers irano-américains visant à parvenir à un accord" entre les deux parties, a indiqué le chef de la diplomatie omanaise dans un communiqué.

Les ministres iranien et qatari ont discuté des moyens de parvenir à "l'accord souhaité entre les Etats-Unis et l'Iran", a pour sa part indiqué la diplomatie qatarie.

"Nous espérons que les discussions entre l'Iran et les Etats-Unis aboutiront à un accord équitable qui garantira une stabilité durable dans la région", a pour sa part affirmé le président iranien, Massoud Pezeshkian, lors d'une rencontre avec le ministre omanais, selon l'agence de presse officielle Irna.


Israël va «prendre le contrôle de toute» la bande de Gaza, annonce Benjamin Netanyahu

Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a annoncé lundi la mort de 22 personnes dans des bombardements israéliens, signalant des "frappes aériennes violentes à Khan Younès, notamment autour de l'hôpital Nasser", dans le sud du territoire. (AFP)
Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a annoncé lundi la mort de 22 personnes dans des bombardements israéliens, signalant des "frappes aériennes violentes à Khan Younès, notamment autour de l'hôpital Nasser", dans le sud du territoire. (AFP)
Short Url
  • Parallèlement, Israël mène des pourparlers indirects pour un cessez-le-feu avec le Hamas, dont l'attaque dans le sud d'Israël, le 7 octobre 2023, a déclenché la guerre dans le territoire palestinien
  • Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a annoncé lundi la mort de 22 personnes dans des bombardements israéliens, signalant des "frappes aériennes violentes à Khan Younès, notamment autour de l'hôpital Nasser", dans le sud du territoire

GAZA: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré lundi qu'Israël allait "prendre le contrôle de toute" la bande de Gaza, où l'armée a intensifié son offensive, et attribué à des pressions diplomatiques sa décision d'autoriser une reprise limitée de l'aide humanitaire dans le territoire dévasté et affamé.

"Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire de la bande", a affirmé lundi M. Netanyahu, qui avait dévoilé un plan en ce sens début mai. "Nous ne devons pas laisser la population sombrer dans la famine, ni pour des raisons pratiques, ni pour des raisons diplomatiques", a-t-il ajouté, mis sous pression à l'international, y compris par les Etats-Unis pour lever son blocus de l'aide humanitaire à Gaza en vigueur depuis le 2 mars.

Parallèlement, Israël mène des pourparlers indirects pour un cessez-le-feu avec le Hamas, dont l'attaque dans le sud d'Israël, le 7 octobre 2023, a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.

Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a annoncé lundi la mort de 22 personnes dans des bombardements israéliens, signalant des "frappes aériennes violentes à Khan Younès, notamment autour de l'hôpital Nasser", dans le sud du territoire.

Des témoins ont rapporté à l'AFP que des combats avaient eu lieu à proximité de cet établissement de santé, lourdement endommagé. L'un d'eux, Raed, a aussi fait état d'une intervention des forces spéciales israéliennes au domicile d'un combattant palestinien, retrouvé mort.

Dans le nord de la bande de Gaza, au moins deux personnes sont mortes dans une frappe de drone sur une tente abritant des personnes déplacées, selon cet organisme de premiers secours. Des personnes ont aussi été tuées "dans la cour de l'hôpital indonésien", encerclé par les troupes israéliennes depuis plusieurs jours à Beit Lahia, a précisé son porte-parole, Mahmoud Bassal, à l'AFP.

L'armée a annoncé avoir frappé dimanche "plus de 160 cibles terroristes" à travers tout le territoire, dont "des postes de lancement de missiles antichars" et des "infrastructures souterraines".

"Quantité de base de nourriture" 

M. Netanyahu a annoncé dimanche soir qu'Israël allait autoriser l'entrée d'une "quantité de base de nourriture destinée à la population, afin d'éviter le développement de la famine dans la bande de Gaza". Il a précisé lundi que des pays "amis" lui avaient dit ne plus pouvoir soutenir la poursuite de la guerre si des "images de famine de masse" dans le territoire palestinien se répandaient.

Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, l'a accusé de commettre "une sérieuse erreur", en donnant ainsi "de l'oxygène" au Hamas.

M. Netanyahu s'est aussi dit dimanche ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive militaire, mais sous condition de l'"exil" du Hamas et de son "désarmement". Jusque-là, le Hamas a rejeté de telles exigences, se disant prêt à libérer tous les otages enlevés le 7- Octobre dans le cadre d'un accord global mettant fin à la guerre et prévoyant un retrait total israélien de Gaza.

Le chef de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a déclaré pour sa part que l'armée, qui a annoncé dimanche le lancement d'"opérations terrestres de grande envergure" dans le territoire palestinien, allait "offrir une marge de manœuvre à l'échelon politique pour faire avancer tout accord sur les otages".

"Arrêter le massacre" 

Israël a repris le 18 mars ses opérations militaires à Gaza, rompant une trêve de deux mois, et dévoilé début mai une plan prévoyant la "conquête" de Gaza et le déplacement de la plupart de ses 2,4 millions d'habitants vers l'extrême sud du territoire.

Mais la pression s'accentue à l'international sur le pays: il faut "arrêter le massacre à Gaza", a dit ce week-end le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, "Ca suffit", a fait écho le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.

"Nous sommes favorables à la fin du conflit, à un cessez-le-feu. Nous ne voulons pas que les gens souffrent comme ils l'ont fait, et nous blâmons le Hamas pour cela, mais il n'en reste pas moins qu'ils souffrent", a aussi affirmé le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, après s'être entretenu samedi, pour la deuxième fois en trois jours, avec M. Netanyahu.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.339 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.