Entre tensions et incompréhensions: Macron-Erdogan, une relation compliquée

Entre tensions et incompréhensions: Macron-Erdogan, une relation compliquée
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Publié le Samedi 25 juillet 2020

Entre tensions et incompréhensions: Macron-Erdogan, une relation compliquée

  • La politique turque en Libye et en Méditerranée orientale préoccupe vivement Emmanuel Macron
  • La France est peu satisfaite du manque de solidarité européenne face aux agressions turques

Il y a quelques jours, en présence du président Chypriote Nicos Anastasiades, Emmanuel Macron a déploré que « la Méditerranée orientale soit l’enjeu de luttes de puissances, en particulier de la Turquie et de la Russie ». Il a également exprimé la solidarité de la France avec Chypre et la Grèce face aux violations de leur souveraineté par la Turquie, en soulignant qu’il n’accepterait pas qu’un espace maritime d’un membre de l’Union européenne soit menacé. 

Une prise de position contre ces deux pays qui n’est pas nouvelle. Pour rappel, fin juin, le président français avait accusé la Turquie d’avoir « une responsabilité historique et criminelle » dans le conflit libyen, et de ne pas respecter ses engagements pris lors de la conférence de Berlin (organisée en janvier), accroissant sa présence en Libye et « réimportant massivement des combattants djihadistes depuis la Syrie ». Emmanuel Macron avait également pointé du doigt la Russie qui jouait sur « l’ambivalence » de la présence d’une milice privée russe en Libye, la milice Wagner.

Le 10 juin, un incident naval entre la marine turque et la marine française, à 200 km des côtes libyennes - lorsque la frégate française « Courbet » avait été empêchée d’approcher le cargo « Cirkin », suspecté de livrer du matériel militaire en Libye malgré l’embargo sur les armes - avait poussé la France début juillet à se retirer temporairement des opérations de l’Otan en Méditerranée. Une manière de protester contre l’attitude de la Turquie. 

Depuis un certain temps, la France se montre peu satisfaite du manque de solidarité européenne face à l’agressivité turque. Sur les 27 pays européens, seuls huit pays de l’UE ont soutenu la France contre la Turquie. « Fâché », Emmanuel Macron a senti que les Italiens étaient plus ou moins complices avec les Turcs, et que les Allemands  n’avaient pas critiqué ouvertement la Turquie, afin de préserver leurs relations très développées.

Désireux de corriger ce manque de solidarité auprès de ses homologues européens et ce signe de « faiblesse » de la France au sein de l’Europe et de l’Otan, Macron a vite réagi. C’est ainsi qu’est née la déclaration commune des trois pays, la France, l’Italie et l’Allemagne, qui ont demandé à toutes les parties libyennes et à leurs soutiens étrangers de cesser immédiatement les combats, et de mettre un terme à l’escalade militaire en cours à travers le pays.

Une discussion téléphonique importante s’est également déroulée entre Macron et Trump sur la Libye, Macron exposant le point de vue français sur « l’invasion turque en Libye », avec l’arrivée de milliers de combattants syriens importés par les Turcs. Beaucoup d’entre eux sont considérés comme des djihadistes et représentent une menace pour l’Europe.

La France soutient, par ailleurs, la position égyptienne en Libye et essaye d’encourager les Egyptiens à être plus actifs en Libye. Le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian se rendra probablement au Caire pour discuter du dossier libyen.

Cependant la dynamique sur le terrain, en Libye, est à l’avantage des Turcs et des Russes.  Aucun des trois européens la France, l’Allemagne ou l’Italie, n‘est actif sur le terrain en Libye, et la présence française y reste marginale. 

Des informations font état de 300 vols d’Iliouchine russes vers le pays en un mois. Les forces russes se sont installées sur la base d’Al Joufra, une oasis dans le centre de la Libye. Les Russes auraient également investi une importante base militaire de Syrte, afin de repousser une éventuelle poussée turque vers l’est. La présence turque en Libye et la constante campagne anti-kurde de la Turquie en Syrie, ajoutées à la décision d’Erdogan de modifier le statut de musée de Sainte Sophie - vivement critiquée par Le Drian - contribuent à alimenter davantage les tensions entre la France et la Turquie. Dans ce contexte, il est peu probable que le vœu d’Erdogan d’adhérer à l’Union européenne soit exaucé. 


 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.