Les projets «gigantesques» saoudiens passionnants pour le monde, selon un expert des villes intelligentes

Le Moyen-Orient, en particulier l'Arabie saoudite, a retenu l'attention de Leading Cities pour son approche du développement tournée vers l'action. (Fichier/AFP)
Le Moyen-Orient, en particulier l'Arabie saoudite, a retenu l'attention de Leading Cities pour son approche du développement tournée vers l'action. (Fichier/AFP)
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Publié le Lundi 27 février 2023

Les projets «gigantesques» saoudiens passionnants pour le monde, selon un expert des villes intelligentes

  • Le Royaume changera notre vision du développement urbain, a affirmé Michael Lake, PDG de Leading Cities
  • Les dirigeants du Moyen-Orient ont poursuivi une «pensée révolutionnaire» en matière de planification, de construction et de vie de l'humanité», a-t-il expliqué à Arab News

LONDRES: Depuis l'annonce de la Vision 2030, l'Arabie saoudite est propulsée dans le futur avec d'ambitieux projets «gigantesques», de Qiddiyah à Neom, qui devraient changer la façon dont les villes fonctionnent.

Pour Michael Lake, PDG du groupe de réflexion à but non lucratif Leading Cities, ils ne sont pas seulement amenés à changer la face du Royaume, mais constituent de toute évidence «des développements vraiment passionnants pour le monde».

Dans une interview accordée à Arab News, Lake a félicité les dirigeants du Moyen-Orient pour avoir poursuivi une «pensée révolutionnaire» en matière de planification, de construction et de vie de l'humanité».

«La seule limite en est l'imagination... pour la plupart d'entre nous, nous fixons nos propres limites», a-t-il dit, ajoutant que beaucoup de personnes se regardent dans un miroir et ne peuvent aller au-delà de ce qu'ils voient. «Ce qui est si impressionnant chez les dirigeants visionnaires qui se trouvent dans des pays comme l'Arabie saoudite, c'est que le miroir devient du verre.»

Le Moyen-Orient, en particulier l'Arabie saoudite, a retenu l'attention de Leading Cities pour son approche du développement tournée vers l'action. «Le nouveau projet et le plan de la Vision 2030 repoussent les limites et ne se contentent pas du statu quo. Ils constituent une source d'inspiration pour Leading Cities», a affirmé Lake.

«Notre organisme est plein d’enthousiasme pour  apporter ses solutions, son savoir-faire, ses cadres et ses modèles de politiques en vue d’aider à guider les nations moyen-orientales.»

Lake a indiqué que Leading Cities travaillait avec les dirigeants gouvernementaux prêts à prendre des risques et à être innovants. Il a précisé que les gouvernements pouvaient être considérés comme une sorte de «pyramide», avec «un petit groupe au sommet qui est à la pointe et prêt à prendre des risques».

«Le type de dirigeants que nous voyons ici et au Moyen-Orient (Golfe), se trouve plutôt au sommet de la pyramide», a-t-il affirmé. «Une chose que j'admire vraiment au Moyen-Orient est que, contrairement à ce qui existe dans le monde occidental, où il y a beaucoup plus de discussions et beaucoup moins d'action, les actions sont directement mises en place par les décisionnaires, les promesses sont tenues et mises à exécution».

Lake a déclaré que «l'Arabie saoudite changeait son approche du développement des villes, créant une nouvelle dimension d'habitat humain». Il a affirmé qu’en dépit du scepticisme, la Line, la ville intelligente linéaire en cours de construction en Arabie saoudite dans le cadre de Neom, était avant-gardiste et constituait une réelle opportunité d’imaginer tout simplement à nouveau «comment nous vivons en tant que société».

Même avec des dirigeants visionnaires, certains défis apparaissent, a ajouté Lake et Leading Cities, fait tout pour  fournir des solutions à ces défis. «Cela consiste à faire connaître les solutions novatrices, mais aussi à vérifier ces solutions pour les dirigeants aient une plus grande confiance, à la fois en termes de compréhension de ce qui est disponible, et dans le potentiel de ces solutions.»

«Nous n'innovons pas pour innover. Nous faisons les choses avec un but, et nous les faisons parce que nous avons mis les gens au centre de cette équation», a-t-il expliqué à Arab News.

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Le directeur général a également discuté de la candidature de Riyad à l'Exposition universelle de 2030, affirmant que même si cela représentait «un coup de pouce supplémentaire dans la réalisation de la Vision 2030 et faisait de cette vision une histoire plus mondiale», la ville pouvait y parvenir sans l'Expo.

«Si l’Arabie saoudite obtenait l’organisation de l'Expo, cela placerait Riyad sur la scène mondiale, et ce serait un excellent tremplin», a-t-il cependant ajouté.

Leading Cities a été créée en 2008 à la Northeastern University de Boston, aux États-Unis. L’organisation compte actuellement des experts dans dix villes qui s'attaquent à des défis mondiaux comme le changement climatique, la justice sociale, l'automatisation et la cybersécurité, et se décrit comme l'un des trois premiers «accélérateurs GovTech» au monde.

«L'accélérateur GovTech géré par Leading Cities est un programme véritablement mondial, avec la participation de 554 start-up de 70 pays  en 2022», a affirmé à Arab News Lake, qui a passé la majeure partie de sa carrière à travailler avec les gouvernements sur l'urbanisme.

«Le processus de vérification de six mois fournit un programme aux entrepreneurs et aide les parties qui proposent les solutions à comprendre comment traiter avec les gouvernements. Les administrations apprécient de travailler avec des entrepreneurs qui ont participé au programme car ils en comprennent les limites et les opportunités.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pétrole faiblit après l'augmentation de la production de l'Opep+

Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
Cette décision marque la dernière étape d'un renversement progressif des réductions volontaires de production de 2,2 millions de barils par jour mises en œuvre par huit membres de l'OPEP+ en 2023.
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  • Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.
  • Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

LONDRES : Les cours du pétrole ont baissé lundi, après l'annonce dimanche par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'une forte hausse de la production, le marché anticipant une offre abondante au quatrième trimestre.

Ryad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une hausse de leur « production de 547 000 barils par jour en septembre 2025 par rapport au niveau de production » en août, a indiqué l'Opep dans un communiqué.

Cette décision, attendue par le marché, marque le retour complet de l'une des trois tranches de réduction de la production, celle de 2,2 millions de barils par jour, que l'Opep+ avait mises en œuvre en 2022 et 2023 pour lutter contre l'érosion des prix.

Vers 9 h 30 GMT (11 h 30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 1,15 % à 68,87 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison en septembre, perdait 1,22 % à 66,51 dollars. 

« La question est maintenant de savoir si le groupe va commencer à mettre en œuvre la prochaine série, soit 1,66 million de barils par jour », affirme Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management.

Pour l'instant, les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée.

Mais à partir de l'automne, « l'équilibre entre l'offre et la demande indique des prix du pétrole plus bas », précise l'analyste.

Si rien ne change sur le marché, « le groupe a terminé ses hausses d'approvisionnement », selon les analystes d'ING. Beaucoup dépend cependant « de ce qui arrivera aux flux pétroliers russes ».

La semaine dernière, Donald Trump a menacé Moscou de sanctions si le conflit en Ukraine ne prenait pas fin d'ici « dix jours ».

Il a notamment évoqué des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent d'acheter des produits provenant de Russie, ciblant notamment l'Inde, deuxième acheteur de pétrole russe après la Chine, avec près de 1,6 million de barils par jour.

« Si aucun autre acheteur ne se présentait pour ce pétrole, l'excédent prévu pour le quatrième trimestre et l'année 2026 serait effacé, ce qui laisserait l'opportunité à l'Opep+ d'augmenter encore sa production », expliquent les analystes d'ING.


Le dollar hésitant, le franc suisse toujours affecté par les droits de douane

Le président du Credit Suisse, Axel Lehmann, affirme que la banque a déjà pris « le médicament » pour réduire les risques (Shutterstock)
Le président du Credit Suisse, Axel Lehmann, affirme que la banque a déjà pris « le médicament » pour réduire les risques (Shutterstock)
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  • Vendredi, le rapport mensuel du ministère du Travail a montré que moins d'emplois avaient été créés aux États-Unis en juillet, mais aussi les mois précédents, ce qui a fait bondir la probabilité d'une baisse des taux en septembre.
  • Le franc suisse continue de pâtir des droits de douane exorbitants de 39 % visant les importations suisses aux États-Unis, annoncés par Donald Trump le 1er août.

LONDRES : Le dollar tangue lundi, après avoir dévissé en fin de semaine en raison de la dégradation du marché de l'emploi américain, tandis que le franc suisse souffre des surtaxes douanières qui doivent entrer en vigueur jeudi.

Vers 9 h 40 GMT (11 h 40, heure de Paris), la devise américaine progressait de 0,09 % par rapport à l'euro, à 1,1576 dollar, et reculait de 0,20 % contre la livre britannique, à 1,3306 dollar.

Vendredi, le rapport mensuel du ministère du Travail a montré que moins d'emplois avaient été créés aux États-Unis en juillet, mais aussi les mois précédents, ce qui a fait bondir la probabilité d'une baisse des taux en septembre.

Mais les membres de la Réserve fédérale (Fed) ont récemment « rejeté l'idée qu'une telle baisse était acquise », tempère Derek Halpenny, de MUFG.

Après un début d'année en forte baisse (- 10,7 % sur les six premiers mois de l'année), la devise américaine avait remonté d'environ 3,3 % au mois de juillet, d'après l'indice dollar, qui la compare à un panier d'autres grandes monnaies.

M. Halpenny souligne que « l'une des conséquences des mauvaises données de vendredi est la possibilité » que le dollar réagisse à nouveau « négativement » aux nouvelles annonces douanières, alors qu'il semblait y être immunisé depuis quelque temps.

Les menaces de Donald Trump sur l'indépendance de la Fed constituent une nouvelle ombre au tableau pour le dollar.

Vendredi, le président républicain a demandé le renvoi de la cheffe de la principale agence de statistiques économiques des États-Unis, l'accusant de manipuler les chiffres de l'emploi à des fins politiques, ce qui a surpris certains économistes.

Le même jour, l'une des gouverneurs de la Fed, Adriana Kugler, a annoncé sa démission, à quelques mois de la fin de son mandat.

Son successeur, qui sera désigné par Donald Trump, pourrait à terme remplacer le président de la Fed, Jerome Powell, lorsqu'il quittera son poste en mai prochain. Il sera probablement « plus enclin à acquiescer aux demandes de baisse des taux du président Trump », estime Kathleen Brooks, de XTB.

Le franc suisse continue de pâtir des droits de douane exorbitants de 39 % visant les importations suisses aux États-Unis, annoncés par Donald Trump le 1^(er) août.

La devise helvétique reculait de 0,53 % lundi, à 0,8083 franc suisse pour un dollar.

Les analystes s'attendent par ailleurs à ce que la Banque d'Angleterre abaisse son taux directeur d'un quart de point de pourcentage jeudi, pour le ramener à 4 %. 

Cours du lundi et celui du vendredi 

09:40 GMT – 21:00 GMT

EUR/USD: 1.1576 to 1.1587

EUR/JPY: 170.97 – 170.79

EUR/CHF: 0.9357 – 0.9315

EUR/GBP: 0.8699 – 0.8725

USD/JPY: 147.69 to 147.40

USD/CHF: 0.8083–0.8040

GBP/USD: 1.3306/1.3279


Pétrole : dernière salve de l'Opep+ avant une pause

Une réunion virtuelle a eu lieu en marge de la 38e réunion ministérielle de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP. (Photo Fournie)
Une réunion virtuelle a eu lieu en marge de la 38e réunion ministérielle de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP. (Photo Fournie)
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  • En pleine reconquête de parts de marché, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ se réunissent dimanche pour, selon toute attente, augmenter une nouvelle fois leurs quotas.
  • Bousculé à la fois par la politique commerciale erratique de Donald Trump et par les tumultes géopolitiques mondiaux qui menacent l'approvisionnement, l'avenir du marché pétrolier est difficile à prédire pour les experts.

LONDRES : C'est devenu un rendez-vous mensuel : en pleine reconquête de parts de marché, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ se réunissent dimanche pour, selon toute attente, augmenter une nouvelle fois leurs quotas.

La rencontre en ligne des huit ministres de l'Énergie doit fixer l'objectif pour septembre et parachever une série de hausses entamée en avril.

Début juillet, ils avaient déjoué les pronostics en accélérant le rythme à 548 000 barils par jour (b/j), contre 411 000 les mois précédents. Ils devraient poursuivre sur cette cadence, selon les analystes interrogés par l'AFP.

Selon Giovanni Staunovo d'UBS, cette hausse est « largement prise en compte dans les prix » et il ne prévoit pas de remous à la réouverture des marchés lundi.

Le cours du Brent, référence mondiale, évolue actuellement autour de 70 dollars. Si l'on est loin des sommets à 120 dollars atteints au printemps 2022 à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) préfèrent désormais se concentrer sur la reconquête du terrain.

Ils ont opéré ce tournant ces derniers mois, après avoir longtemps lutté contre l'érosion des prix en organisant une raréfaction de l'offre via plusieurs coupes de production.

C'est l'une d'entre elles, de 2,2 millions de barils par jour, consentie par l'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman, qui est actuellement réintroduite sur le marché. 

- « Trouver un équilibre » -

Une hausse de 548 000 barils par jour signifierait le retour complet de cette tranche, avant des horizons plus incertains.

« Notre scénario de base parie sur le fait que le groupe marquera ensuite une pause dans ses hausses », avance Warren Patterson, chez ING.

Les prix du pétrole ont mieux résisté que prévu au début de la réouverture des vannes en avril, soutenus par une demande estivale traditionnellement forte et une prime de risque géopolitique élevée, notamment depuis le début de la guerre entre l'Iran et Israël.

De plus, entre mars et juin, l'augmentation effective de la production a été moindre que celle des quotas affichés sur la même période, comme le soulignait récemment M. Staunovo dans une note.

Cependant, « le marché devrait connaître un excédent important d'offre de pétrole à partir du quatrième trimestre de cette année, et l'Opep+ devra veiller à ne pas aggraver cet excédent », estime M. Patterson.

« L'alliance s'efforce de trouver un équilibre entre regagner des parts de marché et éviter une chute brutale des cours du pétrole », ajoute Tamas Varga, de PVM.

L'Arabie saoudite, son membre le plus influent, compte particulièrement sur la rente pétrolière pour financer ses projets d'investissement et de modernisation du pays.

Pour l'instant, le retour des autres coupes de production (environ 3,7 millions de barils par jour) doit être discuté lors de la prochaine réunion ministérielle de l'Opep+ fin novembre, avec l'ensemble des 22 membres cette fois. 

- Environnement instable -

Bousculé à la fois par la politique commerciale erratique de Donald Trump et par les tumultes géopolitiques mondiaux qui menacent l'approvisionnement, l'avenir du marché pétrolier est difficile à prédire pour les experts.

Dernier rebondissement en date, le président américain a donné mardi un délai de « dix jours » à Moscou pour mettre un terme au conflit en Ukraine, sous peine de sanctions américaines contre la Russie.

« Nous allons imposer des droits de douane et d'autres choses », a averti le milliardaire républicain, qui avait précédemment évoqué une surtaxe indirecte de 100 % sur les pays qui achètent des produits russes, notamment des hydrocarbures, afin d'assécher les revenus de Moscou.

Le locataire de la Maison Blanche a notamment ciblé l'Inde, deuxième importateur de barils russes avec environ 1,6 million de barils par jour depuis le début de l'année.

Cela pourrait inciter l'Opep+ à poursuivre son offensive. Mais elle « ne réagira qu'en cas de perturbations réelles de l'offre », estime Giovanni Staunovo.