Tesla va investir 5 milliards de dollars au Mexique dans sa «plus grande usine au monde»

Sur cette photo d'archive prise le 7 décembre 2022, la voiture électrique Tesla Model Y est dévoilée lors de l'événement de lancement officiel de Tesla à Bangkok. Tesla, le constructeur de voitures électriques d'Elon Musk, va ouvrir une usine dans le nord du Mexique, réalisant ainsi un investissement important dans ce pays d'Amérique latine, a annoncé mardi le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador. (AFP).
Sur cette photo d'archive prise le 7 décembre 2022, la voiture électrique Tesla Model Y est dévoilée lors de l'événement de lancement officiel de Tesla à Bangkok. Tesla, le constructeur de voitures électriques d'Elon Musk, va ouvrir une usine dans le nord du Mexique, réalisant ainsi un investissement important dans ce pays d'Amérique latine, a annoncé mardi le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador. (AFP).
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Publié le Mercredi 01 mars 2023

Tesla va investir 5 milliards de dollars au Mexique dans sa «plus grande usine au monde»

  • Tesla va installer son usine à Monterrey, dans le nord du Mexique, près de la frontière avec les Etats-Unis, avait annoncé le chef de l'Etat
  • «Cela va signifier un investissement considérable et beaucoup, beaucoup d'emplois», a poursuivi M. Lopez Obrador, ajoutant également que l'entreprise donnerait davantage de détails à partir de mercredi

MEXICO : Le champion mondial des véhicules électriques Tesla va investir au Mexique environ "cinq milliards de dollars" pour construire sa "plus grande usine" au monde, a indiqué mardi le gouvernement mexicain, anticipant une annonce que doit prochainement confirmer le PDG de l'entreprise Elon Musk.

"Nous avons attiré au Mexique un investissement de plus ou moins cinq milliards de dollars pour l'installation de l'usine de véhicules électriques la plus grande au monde", a déclaré une sous-secrétaire aux Relations extérieures, Martha Delgado, dans une vidéo sur Twitter.

"Cet investissement s'est concrétisé après 14 mois de travail (...) Nous continuer à travailler", a-t-elle poursuivi.

"Je vais à Austin au Texas, pour assister l'annonce que va faire @elonmusk le PDG de @Tesla sur leurs investissements en 2023", a ajouté Mme Delgado, dans le texte accommpagnant sa vidéo filmant son départ en solitaire depuis l'aéroport de Mexico.

L'annonce un peu décalée d'une simple "sous-secrétaire aux Affaires multilatérales" a détaillé des premiers éléments donnés le matin même par le président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador.

Tesla va installer son usine à Monterrey, dans le nord du pays, près de la frontière avec les Etats-Unis, avait annoncé le chef de l'Etat.

"Cela va signifier un investissement considérable et beaucoup, beaucoup d'emplois", a poursuivi M. Lopez Obrador, ajoutant également que l'entreprise donnerait davantage de détails à partir de mercredi.

"Je veux remercier monsieur Elon Musk parce qu'il a été très respectueux et très attentif. Il a compris l'importance de prendre en compte le problème de la pénurie d'eau", a ajouté le président de gauche nationaliste, précisant avoir discuté deux fois avec le PDG de Tesla.

"Il y a un premier engagement, qui est celui de l'utilisation d'eaux recyclées dans tout le processus de fabrication d'automobiles électriques".

Situé à un peu plus de 200 km de la frontière avec les Etats-Unis, Monterrey est l'un des moteurs économiques et industriels du Mexique, pays-membre de l'OCDE. La région a connu une grande sécheresse l'année dernière. Les autorités locales ont rationné la distribution d'eau aux populations en juillet.

Troisième usine à l'étranger

Il s'agira de la troisième usine Tesla à l'étranger et de la première en Amérique latine.

L'entreprise d'Elon Musk dispose déjà d'une "gigafactory" en Allemagne, près de Berlin, et d'une autre en Chine, à Shanghai.

Début février, l'allemand BMW a annoncé un investissement de 870 millions de dollars pour fabriquer des voitures électriques au Mexique.

Le Mexique dispose de potentiels gisements de lithium dans l'Etat de Sonora (nord).

Le président mexicain a signé le 18 février un décret nationalisant l'éventuelle future production de lithium --considéré comme "propriété de la Nation"-- "pour que les étrangers ne puissent pas l'exploiter, ni la Russie, ni la Chine, ni les Etats-Unis", selon lui.

Le Mexique est le septième producteur mondial d'automobiles avec trois millions de véhicules fabriqués en 2021, d'après l'association mexicaine de l'industrie automobile (AMIA).

Les groupes allemands Volkswagen et Audi, américains General Motors et Ford, et japonais Honda, Nissan et Toyota disposent d'unités de fabrication de véhicules ou de moteurs dans le pays, signataire du traité de libre-échange avec les Etats-Unis et le Canada, et porte d'entrée vers l'Amérique latine.

Le sud-coréen Hyundai et Stellantis (groupe né de la fusion en 2021 de Peugeot-Citroën et de Fiat-Chrysler) disposent également d'usines au Mexique.

L'investissement étranger dans le secteur automobile a représenté 5,3 milliards de dollars en 2021, selon l'AMIA. L'industrie automobile représentait cette année-là 3,5% du PIB et 930 000 emplois, de même source.

En 2022, les investissements étrangers directs au Mexique se sont élevés à 35,3 milliards de dollars, en augmentation de 12% par rapport à l'année précédente, selon le ministère de l'Economie.

Les Etats-Unis sont de loin le premier investisseur au Mexique (16 milliards de dollars) devant le Canada (3,8 milliards).

En 2021, le Mexique faisait partie des dix pays au monde recevant le plus d'investissements étrangers, d'après la société d'investissements BlackRock.


FII9 : le PIF dépasse les 250 milliards de dollars d’accords conclus depuis son lancement

Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
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  • Plus de 250 milliards de dollars d’accords signés via la FII en moins de dix ans, le PIF dépassant 1 150 milliards $ d’actifs ; la FII9 vise à renforcer l’impact global de la plateforme
  • Al-Rumayyan appelle à une refonte du modèle économique mondial, soulignant que la véritable richesse réside dans la prospérité humaine, pas seulement dans les chiffres

RIYAD : Plus de 250 milliards de dollars d’accords ont été signés via la plateforme du Future Investment Initiative (FII) depuis sa création il y a moins de dix ans, selon Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Public Investment Fund (PIF) et président de l’Institut FII.

En ouvrant la neuvième édition de la conférence à Riyad, il a affirmé que cette rencontre vise à renforcer l’impact mondial de l’initiative.

Al-Rumayyan a décrit la FII comme le plus grand forum mondial réunissant dirigeants, décideurs et investisseurs pour influencer la trajectoire de l’économie mondiale, rapporte Al Arabiya.

Il a souligné que les participants, issus des secteurs public et privé, représentent collectivement un capital et une responsabilité considérables, ainsi que de vastes opportunités pour façonner les résultats économiques.

Le gouverneur a appelé les participants à agir avec responsabilité et à saisir les opportunités qui se présentent.

Au cours de l’année écoulée, a-t-il noté, les ambitions des investisseurs et des entreprises ont évolué face aux changements économiques et technologiques rapides.

Il a estimé que les modèles économiques traditionnels ne suffisent plus et a appelé gouvernements et entreprises à devenir de véritables partenaires pour promouvoir un nouveau modèle de coopération internationale et de prospérité mondiale.

Le PIF constitue une pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, moteur de la diversification et de la croissance durable au-delà du secteur pétrolier.

En tant que l’un des plus grands fonds souverains au monde, le PIF gère des actifs dépassant 1 150 milliards de dollars, contre environ 925 milliards un an plus tôt, selon les données officielles.

Ses investissements couvrent de multiples secteurs et régions, avec un intérêt croissant pour la technologie, les infrastructures et l’énergie verte.

Le mandat du PIF s’aligne sur l’ambition du Royaume de positionner l’Arabie saoudite comme une destination mondiale de premier plan pour les investissements, soutenue par des mégaprojets et des partenariats internationaux destinés à accélérer la croissance du PIB non pétrolier.

Al-Rumayyan a déclaré que la FII est devenue le lieu de référence où dirigeants et investisseurs débattent des défis et opportunités partagés.

Il a mis en évidence un écart croissant entre l’optimisme des individus quant à leur avenir personnel et leur pessimisme face à la situation mondiale, ajoutant que la technologie pourrait combler ce fossé si elle est déployée de manière inclusive.

Il a toutefois averti que l’intelligence artificielle risque d’accentuer les inégalités éducatives si elle n’est pas régulée de façon équitable et responsable.

Il a identifié l’inégalité comme un frein majeur au progrès humain, citant des prévisions selon lesquelles environ 10 % de la population mondiale pourrait vivre dans une pauvreté extrême d’ici 2025.

Néanmoins, il s’est dit confiant que les dirigeants réunis à la FII peuvent transformer les défis actuels en opportunités bénéfiques pour la société.

Abordant la Vision 2030, Al-Rumayyan a affirmé que le programme a fixé une nouvelle référence mondiale en matière de transformation économique.

Il a noté que les investissements directs étrangers dans le Royaume ont augmenté de 24 % pour atteindre 31,7 milliards de dollars, soulignant que l’Arabie saoudite s’impose désormais comme une destination mondiale majeure, soutenue par ses mégaprojets et ses préparatifs pour accueillir l’Expo 2030 et la Coupe du Monde de la FIFA 2034.

Enfin, il a rappelé que la véritable richesse se mesure au bien-être des populations plutôt qu’aux chiffres, et a invité les participants à utiliser les trois jours du forum pour forger des partenariats transfrontaliers capables de débloquer des opportunités transformatrices au service de l’humanité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


FII9 marque un tournant : les leaders de la tech et du monde entier réunis à Riyad, selon son président

Cette année, le sommet de l'IIF se tiendra du 27 au 30 octobre. (FII)
Cette année, le sommet de l'IIF se tiendra du 27 au 30 octobre. (FII)
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  • FII9 s’impose comme un point de bascule mondial, avec une forte domination du secteur technologique et la participation de plus de 20 chefs d’État
  • La FII dépasse le symbolisme pour des résultats tangibles, avec la signature d’accords concrets et des investissements réels, confirmant son rôle de catalyseur pour les partenariats mondiaux

RIYAD: La neuvième édition du Future Investment Initiative marque un « tournant » dans la dynamique mondiale de l’innovation, les leaders technologiques représentant plus de la moitié des intervenants à cet événement organisé dans la capitale saoudienne.

Dans une interview accordée à CNBC, Richard Attias, président du comité exécutif de la FII Institute, a déclaré que la conférence de cette année représente un changement majeur, alors que de nombreux secteurs cherchent à comprendre l’impact de l’intelligence artificielle.

Lancé en 2017, le Future Investment Initiative — souvent surnommé le « Davos du désert » — est devenu une plateforme clé pour l’Arabie saoudite afin de mettre en avant sa stratégie de diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

L’édition 2025, qui se tient du 27 au 30 octobre, réunit décideurs mondiaux, investisseurs et dirigeants d’entreprise pour débattre des grandes tendances de l’économie mondiale et explorer de nouveaux partenariats dans les industries émergentes.

« FII9 est un tournant », a déclaré Attias à CNBC. « Cette année, 52 % de nos intervenants viennent du secteur technologique. Cela montre bien l’importance de l’IA, bien sûr, mais aussi de l’innovation dans son ensemble, car tous les secteurs et toutes les industries sont désormais impactés par la technologie. »

Attias a souligné trois facteurs clés de cette édition : la prédominance de la technologie, la présence de plus de 20 chefs d’État et 50 ministres représentant 90 pays, ainsi que la réputation grandissante de l’événement comme l’une des plateformes les plus inclusives pour la collaboration internationale.

« Ce sera une formidable plateforme pour les partenariats public-privé », a ajouté Attias, insistant sur le fait que cette coopération est « probablement l’une des solutions aux grands défis auxquels l’économie mondiale est confrontée ».

Il a qualifié la FII de « plateforme probablement la plus inclusive au monde », notant la présence de délégations de nations rivales comme la Russie et l’Ukraine, aux côtés des États-Unis, de la Chine, ainsi qu’une forte participation du Sud global et de jeunes entrepreneurs.

« Riyad devient la capitale économique du monde, au moins pour cette semaine », a affirmé Attias, précisant que la FII s’est étendue d’une conférence de trois jours à une semaine complète d’événements, les participants arrivant plus tôt pour profiter des opportunités offertes par le Royaume.

L’ampleur de l’activité, a-t-il admis, est un « bon problème à avoir », mais nécessite un véritable « navigateur » pour gérer la multitude de réunions et de secteurs représentés.

Il a également évoqué la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, précisant qu’il ne s’agit plus d’un plan futuriste, mais d’une réalité « en mouvement », couvrant des secteurs allant du sport et du divertissement à la sécurité alimentaire, au tourisme, à l’énergie et aux infrastructures.

Attias a souligné que la FII a dépassé le stade des protocoles d’accord symboliques : « De véritables accords sont conclus. Des partenariats très concrets sont signés », a-t-il déclaré.

Il a relié cet esprit d’optimisme et d’action à la résilience de l’institut, rappelant que la FII faisait partie des rares grandes conférences maintenues pendant la pandémie de COVID-19 en 2020. Cet état d’esprit, selon lui, illustre la mission du FII Institute : « créer un impact pour l’humanité ».

L’édition 2025 a attiré 9 000 délégués issus d’une centaine de pays, avec la participation de l’ensemble des fonds souverains du Conseil de coopération du Golfe. Attias a affirmé qu’en réunissant ces fonds avec les sociétés de capital-investissement, les banques, les institutions financières et les PDG mondiaux, la FII a créé « l’équation parfaite » pour stimuler l’investissement et la coopération mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Transition énergétique: l'enveloppe des CEE passe à plus de 8 milliards d'euros en 2026

Une borne de recharge électrique de grande puissance lors de l'inauguration de la première station-service entièrement électrique de la nouvelle région Aquitaine par Total Energies, à Mérignac, près de l'aéroport de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 21 mai 2025. (AFP)
Une borne de recharge électrique de grande puissance lors de l'inauguration de la première station-service entièrement électrique de la nouvelle région Aquitaine par Total Energies, à Mérignac, près de l'aéroport de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 21 mai 2025. (AFP)
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  • Le budget des certificats d’économies d’énergie (CEE) augmentera d’environ 27 % en 2026, passant de 6 à plus de 8 milliards d’euros, pour soutenir la rénovation énergétique et la transition vers la mobilité électrique
  • Une partie du financement public de MaPrimeRénov’ et du Bonus écologique sera désormais assurée par les CEE

PARIS: L'enveloppe des "certificats d'économies d'énergie", un dispositif de financement privé qui octroie des aides pour passer à la voiture électrique ou rénover thermiquement son logement, va augmenter "d'environ 27%" en 2026 pour atteindre "plus de huit milliards d'euros", a indiqué vendredi la ministre de la Transition écologique Monique Barbut devant les députés.

Créé en 2005, ce dispositif reposant sur le principe du pollueur-payeur oblige les fournisseurs d'énergie à financer des actions de réduction de la consommation d'énergie et d'amélioration de l'efficacité énergétique.

En échange d'octroyer une subvention à un ménage ou à une entreprise pour remplacer une chaudière au fioul pour une pompe à chaleur, le fournisseur obtient un CEE. Tous les quatre ans, il doit justifier qu'il a atteint l'objectif de CEE fixé par l'Etat.

Soucieux de garder le cap du financement de la transition énergétique sans creuser davantage son budget, l'Etat se tourne vers ce dispositif qui repose sur des fonds privés. Les fournisseurs d'énergie répercutent en partie ces aides sur les factures ou le litre de carburant.

En plus des aides publiques, certaines opérations jusqu'à alors subventionnées sur les deniers de l'Etat "seront maintenant financées par les ressources issues des certificats d'économie d'énergie", l'effort porté par les CEE devant ainsi "augmenter globalement d'environ 27% et passer de six milliards d'euros en 2025 à plus de huit milliards en 2026", a confirmé la ministre Monique Barbut devant la commission du développement durable.

Elle a expliqué que cette augmentation profitera notamment au dispositif d'aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov' et à la mobilité électrique, pour le Bonus écologique à l'achat d'un véhicule et le Leasing social, "des dispositifs essentiels pour le pouvoir d'achat".

"Nous veillerons à leur utilisation optimale pour qu'ils s'adressent d'abord aux populations les plus vulnérables", a-t-elle ajouté.

Interrogé sur MaPrimeRénov', qui croule sous les demandes, le ministre délégué chargé de la Transition écologique Mathieu Lefèvre a souligné qu'"il n'y a pas de baisse des crédits" mais "un basculement d'une partie du financement" vers les CEE.

L'Agence nationale de l'habitat (Anah), qui distribue les aides MaPrimeRénov', disposera pour 2026 de 3,5 milliards d'euros de crédits, dont 1,5 milliard d'euros de l'Etat, un milliard d'euros de CEE, 700 millions d'euros de quotas carbone, complétés par la trésorerie de l'Anah, selon une source gouvernementale.

Très attendu des acteurs du secteur, le décret actant les modalités de la 6e période des CEE pour 2026-2030 doit être publié prochainement.