L'Ukraine a «vaincu la terreur hivernale», attaque de drones en Crimée

Cette photographie prise le 27 février 2023 montre un bâtiment endommagé et incendié alors que les bombardements se poursuivent à Bakhmut. (AFP)
Cette photographie prise le 27 février 2023 montre un bâtiment endommagé et incendié alors que les bombardements se poursuivent à Bakhmut. (AFP)
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Publié le Jeudi 02 mars 2023

L'Ukraine a «vaincu la terreur hivernale», attaque de drones en Crimée

  • Les dix appareils ukrainiens envoyés sur la Crimée ont tous été neutralisés, a affirmé l'armée russe. C'est la deuxième journée consécutive que Moscou fait état d'une attaque de drones
  • Les bombardements russes avaient forcé l'opérateur national Ukrenergo à mettre en place des approvisionnements par intermittence, tandis que les services d'urgence ukrainiens s'affairaient à réparer chaque centrale endommagée

KIEV: L'Ukraine s'est félicitée mercredi d'avoir "vaincu la terreur hivernale", marquée par d'intenses bombardements russes qui ont plongé des millions de personnes dans le froid, la Russie annonçant de son côté une attaque "massive" de drones en Crimée annexée.

Les dix appareils ukrainiens envoyés sur cette péninsule ont tous été neutralisés, a affirmé l'armée russe. C'est la deuxième journée consécutive que Moscou fait état d'une attaque de drones.

"L'hiver est terminé. Il a été très difficile, chaque Ukrainien l'a ressenti" a déclaré dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. "Mais nous sommes parvenus à fournir à l'Ukraine de l'énergie et du chauffage".

Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait dit : "Il faisait froid et sombre, mais nous étions incassables (...) L'Ukraine a vaincu la terreur hivernale".

Il a estimé que l'Union européenne avait "également gagné" car elle "n'a pas gelé sans le gaz russe", visé par des sanctions. La Russie, qui était l'un des principaux fournisseurs de l'Europe, avait relayé des prédictions catastrophistes en cas de coupure des approvisionnements.

"Nos partenaires se sont tenus à nos côtés en nous apportant leur aide", a relevé M. Kouleba, ajoutant : "Le chemin est encore long jusqu'à la victoire finale. Mais nous savons déjà comment gagner".

Le secrétaire du Conseil de sécurité et de défense, Oleksiï Danilov, a quant à lui souhaité à ses concitoyens un "heureux premier jour du printemps ukrainien". "Alors, sont-ils parvenus à nous geler ?", a-t-il ironisé.

Attaque sur la Crimée

L'hiver en Ukraine a été marqué par une longue série de frappes russes à l'aide de missiles et de drones explosifs, qui ont touché des sites énergétiques, provoquant régulièrement des coupures massives d'électricité, de chauffage et d'eau courante.

Les bombardements russes avaient forcé l'opérateur national Ukrenergo à mettre en place des approvisionnements par intermittence, tandis que les services d'urgence ukrainiens s'affairaient à réparer chaque centrale endommagée.

Des millions de personnes, y compris à Kiev et dans d'autres grandes villes, sont restées sans chauffage sous des températures hivernales.

Les alliés occidentaux de Kiev lui ont progressivement fourni des systèmes de défense antiaérienne et la Russie a diminué la fréquence et l'ampleur de ses attaques.

Ukrenergo a confirmé mercredi que le système électrique ukrainien n'avait pas rencontré d'avaries depuis 18 jours et qu'aucune coupure n'était prévue.

L'armée russe a pour sa part affirmé avoir repoussé mercredi une attaque "massive" de drones sur la Crimée, un territoire que la Russie a annexé en 2014 et qu'elle utilise comme base arrière et port pour sa flotte, visée à plusieurs reprises depuis le début de la guerre.

La veille, plusieurs régions russes, dont pour la première fois celle de Moscou, avaient été la cible de drones ukrainiens.

Pendant tout l'hiver, les combats se sont concentrés dans l'est de l'Ukraine, notamment autour de la ville-forteresse de Bakhmout, où l'armée ukrainienne a fait état mardi d'une situation "extrêmement tendue" face à des assauts répétés.

Le patron du groupe Wagner est un «criminel de guerre», estime le ministre américain de la Justice

Le ministre américain de la Justice a estimé mercredi que le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, était "un criminel de guerre".

"Je pense que l'on a plus que les éléments nécessaires pour justifier mon sentiment", a déclaré Merrick Garland lors d'une audition au Sénat.

Le groupe Wagner "est responsable d'attaques contre les Ukrainiens dans le Donbass, notamment en utilisant des prisonniers de camps russes comme chair à canon", a déclaré le ministre du président démocrate Joe Biden.

"Ce qu'ils font est inimaginable et nous devons faire tout notre possible pour les en empêcher", a-t-il encore dit, en promettant d'aider la justice ukrainienne à enquêter sur ces crimes.

Lors de son audition, Merrick Garland a également dit que les Etats-Unis "soutenaient" les efforts européens déployés à la Haye, où un "centre international de coordination pour la poursuite du crime d'agression" doit entamer ses travaux à l'été.

"Quant à la création d'un tribunal spécial, il y a des inquiétudes que nous devons prendre en compte sur la manière dont cela pourrait affecter nos propres troupes", a-t-il toutefois ajouté.

Minsk soutient le plan chinois

Les troupes russes ont pris ces dernières semaines plusieurs localités au nord de Bakhmout, resserrant leur étau sur cette ville et coupant trois des quatre routes qui permettent de l'approvisionner.

Mercredi matin, des journalistes de l'AFP ont constaté que celle allant vers Bakhmout et Tchassiv Iar, une localité située juste à l'ouest, avait été fermée à la circulation par la police.

Le porte-parole du commandement oriental de l'armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, a démenti auprès de l'AFP qu'un retrait ukrainien de Bakhmout soit en cours.

Un éventuel retrait "dépendra de la situation opérationnelle. Jusqu'à présent, une telle décision n'a pas été prise", a-t-il déclaré.

Plus au nord sur cette partie du front, des médecins ukrainiens s’efforçaient de soigner des soldats blessés dans les combats.

"Ici, quelqu'un est sauvé tous les jours", constate auprès de l'AFP Igor, un anesthésiste, après avoir examiné un patient.

"Il était grièvement blessé, il avait beaucoup de traumatismes, aux deux épaules, au poumon droit, à la cuisse gauche. Le poumon droit a été (perforé) de part en part, pareil pour la cuisse gauche. Il a perdu beaucoup de sang", dit-il.

A Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a par ailleurs préconisé dans un document consulté par l'AFP que les pays de l'UE consacrent un milliard d'euros à l'achat d'obus de 155 mm utilisés par l'artillerie ukrainienne.

Les dirigeants européens ont promis au président ukrainien Volodymyr Zelensky d'accélérer les fournitures d'armes et de munitions afin de permettre aux forces ukrainiennes de repousser les assauts des troupes russes.

Sur le front diplomatique, l'un des principaux alliés de Moscou, le président bélarusse Alexandre Loukachenko, a dit mercredi, lors d'une rare visite en Chine, "totalement" soutenir les propositions de paix chinoises pour l'Ukraine.

Dans ce document en douze points, Pékin exhorte en particulier Russes et Ukrainiens au dialogue mais insiste aussi sur le respect de l'intégrité territoriale et s'oppose à tout recours à l'arme nucléaire.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.