Peine de mort pour les Palestiniens en Israël: nul besoin, « ils nous tuent tous les jours »

Les troupes israéliennes se mettent en position d’attaque lors d’affrontements avec des Palestiniens à la suite d’un raid à l’entrée du camp de réfugiés d’Aqabat Jabr, près de la ville cisjordanienne de Jéricho, le 1er mars 2023. (AP)
Les troupes israéliennes se mettent en position d’attaque lors d’affrontements avec des Palestiniens à la suite d’un raid à l’entrée du camp de réfugiés d’Aqabat Jabr, près de la ville cisjordanienne de Jéricho, le 1er mars 2023. (AP)
Des Palestiniens affrontent les forces israéliennes après un raid à l’entrée du camp de réfugiés d’Aqabat Jabr, près de la ville cisjordanienne de Jéricho, le 1er mars 2023. (AP)
Des Palestiniens affrontent les forces israéliennes après un raid à l’entrée du camp de réfugiés d’Aqabat Jabr, près de la ville cisjordanienne de Jéricho, le 1er mars 2023. (AP)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Peine de mort pour les Palestiniens en Israël: nul besoin, « ils nous tuent tous les jours »

  • Un projet de loi israélien, qui vise à imposer la peine de mort aux Palestiniens reconnus coupables de terrorisme, a été adopté en lecture préliminaire à la Knesset cette semaine
  • Les Palestiniens considèrent qu’il est empreint de racisme, tandis que certains membres des services de sécurité israéliens mettent en garde contre la loi qui, selon eux, favoriserait les attaques contre les Israéliens

RAMALLAH: Les Palestiniens ont dénoncé un projet de loi israélien qui vise à imposer la peine de mort aux Palestiniens reconnus coupables de terrorisme. Cette initiative a passé le vote préliminaire à la Knesset israélienne cette semaine.
Le projet de loi, proposé par le ministre de la Sécurité intérieure et chef du parti extrémiste Force juive, Itamar Ben-Gvir, a été adopté en lecture préliminaire mercredi et devrait franchir les deuxième et troisième étapes pour devenir une loi à part entière.
Les Palestiniens considèrent qu’il est empreint de racisme, tandis que certains membres des services de sécurité israéliens mettent en garde contre la loi qui, selon eux, favoriserait les attaques contre les Israéliens plutôt que de servir de mesure de dissuasion.
Le projet de loi s’est déjà heurté à l’opposition des organisations israéliennes des droits de l’homme. Par ailleurs, des appels ont été lancés à la Cour suprême du pays pour lui demander de l’invalider, puisqu’il est considéré comme incompatible avec les lois internationales et humanitaires.
Qadura Faris, le président du Club des prisonniers palestiniens, déclare à Arab News qu’une peine de mort spécifique ne ferait que montrer Israël encore davantage comme un «État d’apartheid arriéré, fasciste et ancré dans le passé».
«Cette loi ne cible que les Palestiniens. Cela confirme une fois de plus la présence de deux lois dans la même zone géographique: l’une pour les Israéliens et l’autre pour les Palestiniens. C’est du racisme», affirme-t-il.
Selon lui, la peine de mort «n’exacerberait en rien nos inquiétudes. Nous sommes tués de manière extrajudiciaire tous les jours sans raison. Israël procède quotidiennement à de nombreuses exécutions contre des Palestiniens en dehors du cadre de la loi.»
«Nous savons que l’insistance de Ben-Gvir à proposer cette loi s’inscrit dans le cadre d’un processus de chantage.»
Rauhi Fattouh, le chef du Conseil national palestinien, va dans ce sens: «Israël n’a pas besoin de lois pour procéder à des exécutions sur le terrain contre notre peuple puisqu’il y recourt quotidiennement en se servant de prétextes.»
Israël utilise actuellement une peine à perpétuité qui équivaut à quatre-vingt-dix-neuf années d’emprisonnement contre les Palestiniens qui tuent des Israéliens. Il y a plus de cinq cent cinquante détenus dans les prisons israéliennes qui ont été condamnés en vertu de cette loi.
Youssef Jabarin, conférencier et ancien membre du Parlement israélien, déclare à Arab News que la loi est le résultat d’une concurrence féroce entre les politiciens israéliens d’extrême droite pour adopter les mesures les plus draconiennes.
M. Jabarin soutient que même si la loi est adoptée, il est possible que la Cour suprême la rejette.
Le général Qadri Abou Bakr, chef de la commission chargée des affaires des prisonniers et des ex-prisonniers, précise que les militants palestiniens n’ont pas peur d’être exécutés et qu’«Israël paierait le prix de l’approbation d’une telle loi».
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a appelé les États-Unis à arrêter David Ben-Zion, le chef adjoint du Conseil de colonisation en Cisjordanie occupée, qui se trouve actuellement aux États-Unis.
Le ministère affirme que Ben-Zion a appelé les colons israéliens à attaquer la ville de Hawara dans les jours qui ont précédé le pillage auquel des centaines de personnes ont participé en début de semaine.
Il ajoute qu’une arrestation serait bien plus importante que de demander au Premier ministre Benjamin Netanyahou de s’excuser pour les commentaires «répugnants» de son ministre.
Pendant ce temps, une grève générale a eu lieu à Jéricho et dans la vallée du Jourdain pour protester contre le meurtre de Mahmoud Hamdan, 22 ans, décédé mardi lors de l’incursion de l’armée israélienne dans le camp d’Aqabat Jabr.
Les troupes et les colons israéliens ont tué soixante-sept Palestiniens depuis le début de l’année, dont treize enfants et quatre personnes âgées.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.