Turquie : l'alliance de l'opposition implose à 10 semaines de la présidentielle

La présidente du Parti Iyi, Meral Aksener (à gauche), et le président du Parti de la Félicité (SP), Temel Karamollaoglu (à droite), se serrent la main alors qu'ils posent pour la presse avant leur réunion à Ankara, le 2 mars 2023. (Photo par Adem Altan / AFP)
La présidente du Parti Iyi, Meral Aksener (à gauche), et le président du Parti de la Félicité (SP), Temel Karamollaoglu (à droite), se serrent la main alors qu'ils posent pour la presse avant leur réunion à Ankara, le 2 mars 2023. (Photo par Adem Altan / AFP)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Turquie : l'alliance de l'opposition implose à 10 semaines de la présidentielle

  • «Depuis hier, la Table des Six a perdu sa capacité à refléter la volonté de la nation», a déclaré la seule figure féminine de l'opposition
  • Erdogan devra cependant répondre de la lenteur des secours dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre du 6 février, ainsi que du manque d'anticipation des risques sismiques par son gouvernement

ISTANBUL : L'alliance de six partis de l'opposition turque s'est fracturée vendredi sur le choix d'un candidat commun pour affronter le chef de l'Etat sortant Recep Tayyip Erdogan à la présidentielle du 14 mai.

Le chef de l'Etat turc, au pouvoir depuis vingt ans et candidat à sa propre succession, a annoncé mercredi maintenir les élections présidentielle et législatives à la date prévue, malgré le séisme dévastateur du 6 février qui a fait plus de 45.000 morts.

Le Bon Parti (nationaliste), la deuxième plus importante formation de l'alliance de l'opposition, a refusé de se ranger derrière la candidature de Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), le principal parti d'opposition.

L'investiture de M. Kiliçdaroglu doit être officialisée lundi.

Dans une allocution télévisée, la fondatrice et présidente du Bon Parti, Meral Aksener, a déploré le choix de M. Kiliçdaroglu, estimant qu'il résultait de «petits calculs» contraires à l'intérêt général des Turcs.

«Depuis hier, la Table des Six (le surnom de l'alliance de l'opposition, NDLR) a perdu sa capacité à refléter la volonté de la nation», a déclaré la seule figure féminine de l'opposition.

«Cette alliance n'est plus une plateforme de bon sens où l'on peut discuter des candidats potentiels : elle est devenue un bureau de notaires travaillant à l'approbation d'un seul candidat», a-t-elle dénoncé.

Elle a appelé les populaires maires d'Istanbul et d'Ankara, Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas, tous deux membres du CHP, à se présenter.

«Notre nation vous aime, notre nation vous réclame», a-t-elle lancé à l'issue d'une réunion avec les cadres de son parti.

Tout en soutenant «son président» Kemal Kiliçdaroglu, M. Yavas s'était dit prêt mardi à remplir son «devoir» si l'alliance le lui demandait.

M. Imamoglu a réitéré vendredi son soutien à une candidature du chef du CHP.

«Ne vous inquiétez pas, tout rentrera dans l'ordre», a assuré vendredi M. Kiliçdaroglu devant des journalistes. «Nous allons poursuivre notre chemin».

- «Cadeau à Erdogan» -

«Le rejet de (la candidature de) Kiliçdaroglu par Aksener porte un sérieux coup aux perspectives de l'opposition. Elle a fait un beau cadeau à Erdogan», juge l'analyste Anthony Skinner.

Pour une partie des soutiens de l'opposition, M. Kiliçdaroglu, un ancien haut fonctionnaire âgé de 74 ans et issu de la minorité alévie, souffre d'un manque de charisme face au chef de l'Etat, qui s'affiche volontiers en homme fort.

Mais M. Erdogan devra répondre de la lenteur des secours dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre du 6 février, ainsi que du manque d'anticipation des risques sismiques par son gouvernement.

Des manquements que M. Kiliçdaroglu n'a pas manqué de relever, dénonçant «l'incompétence» et la corruption à la tête du pays.

Le parti de gauche prokurde HDP, tenu à l'écart de l'alliance de l'opposition, et qui n'a pas encore annoncé de candidat pour la présidentielle, voit d'un bon oeil la candidature de M. Kiliçdaroglu.

Il reste maintenant dix semaines à l'opposition pour imposer l'image de son candidat et faire campagne.

Selon les médias turcs, le CHP a convoqué une réunion extraordinaire de son conseil exécutif central dans la foulée des déclarations de Mme Aksener.

Le séisme d'une magnitude de 7,8, qui a dévasté onze provinces du sud de la Turquie, pose par ailleurs d'importants problèmes logistiques avec, entre autres, 3,3 millions de personnes déplacées.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.