Tentative d'infanticide: 15 ans de réclusion pour l'ex-mari de Souad Massi, qui avait commis «l'impensable»

La chanteuse algérienne Souad Massi prononce un discours pendant l'installation d'une bâche dépeignant le journaliste algérien emprisonné Khaled Drareni par l'artiste français C215, le 15 octobre 2020 à Paris. (Photo Stéphane de Sakutin/ AFP)
La chanteuse algérienne Souad Massi prononce un discours pendant l'installation d'une bâche dépeignant le journaliste algérien emprisonné Khaled Drareni par l'artiste français C215, le 15 octobre 2020 à Paris. (Photo Stéphane de Sakutin/ AFP)
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Publié le Dimanche 05 mars 2023

Tentative d'infanticide: 15 ans de réclusion pour l'ex-mari de Souad Massi, qui avait commis «l'impensable»

  • A l'été 2016, après la révélation d'une ancienne relation adultérine de son mari, Souad Massi lui annonce qu'elle veut divorcer
  • En mars 2017, l'intervention in extremis des secours avait permis de sauver les deux filles du couple, alors âgées de 6 et 11 ans

AIX-EN-PROVENCE : Il avait commis "l'impensable", selon l'accusation: l'ex-mari de la chanteuse Souad Massi a été condamné samedi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, pour avoir tenté d'assassiner leurs deux filles tout en essayant de se suicider, en 2017.

"Les enfants étaient l'objet de sa vengeance": l'avocate générale Régine Roux avait requis au moins 20 ans de réclusion contre Abdellatif Z., qui a été aussitôt incarcéré samedi soir, lui qui n'avait fait que huit mois de détention provisoire après les faits.

"C'est terrible", a réagi son avocat, Me Jean Boudot, auprès de l'AFP. "On va faire appel, et ça nous désole aussi pour (les filles du couple), on aurait pu avoir une décision qui nous permette de clore cette affaire, mais on ne peut pas accepter une telle décision qui passe à côté de l'homme qu'il est".

Depuis mercredi, témoins et experts s'étaient succédé à Aix-en-Provence pour revenir sur la rencontre d'Abdellatif Z. et Souad Massi, une cousine éloignée de sa première épouse, avec qui il avait eu trois autres enfants. Ils ont retracé leurs années de mariage, la naissance de leurs filles en 2005 et 2010, la carrière de la chanteuse qui décolle, leur vie de couple qui peu à peu s'étiole.

A l'été 2016, quelques mois après la révélation d'une ancienne relation adultérine de son mari, Souad Massi lui annonce qu'elle veut divorcer.

S'ensuit une longue "descente aux enfers", selon les mots d'Elsa Loizzo, l'autre avocate d'Abdellatif Z., 64 ans, qui sombre dans une profonde dépression aux effets décuplés par des phases d'alcoolisation massive. "On est dans la maladie, pas dans le trait de caractère", a renchéri Me Boudot: "L'impensable, c'est impensable pour lui aussi".

Le 22 mars 2017, c'est l'intervention in extremis des secours, prévenus par Souad Massi, en déplacement, qui avaient permis de sauver les deux filles du couple, alors âgées de 6 et 11 ans.

Leur père, retrouvé inconscient comme elles dans leur maison de Bouc-Bel-Air, entre Aix-en-Provence et Marseille, leur avait fait ingérer des médicaments puis avait ouvert une bouteille de gaz dans la chambre où elles se trouvaient, avant de répandre dans le domicile 40 litres d'un combustible qui n'avait pas pris feu.

«La tristesse du drame»

"C'est un miracle", a plaidé pour les parties civiles Me Olinka Malaterre. "Et c'est pour ça que la tentative est punie comme l'assassinat, parce qu'un miracle n'arrive pas tous les jours".

C'est un appel d'Abdellatif Z. lui-même, vers 22h00, qui avait alerté Souad Massi. L'accusé lui promet alors qu'elle va "comprendre le sens du mot +souffrir+". Mais l'avocate générale a refusé de voir dans ce coup de fil un appel à l'aide: "Le seul appel salvateur", c'est celui de Souad Massi aux secours, a lancé la magistrate.

Et pourtant, a rappelé Me Boudot en défense, des experts eux-mêmes ont souligné "l'ambivalence" de cet appel, peut-être un appel au secours déguisé, voire inconscient.

"C'est l'histoire d'un homme qui souffre, personne ne le remet en cause", a reconnu Romain Verzeni, lui aussi pour les parties civiles, Souad Massi et ses filles. "Mais ce qu'on remet en cause, c'est que cette souffrance, il la met au-dessus de la vie de ses filles", a poursuivi dans sa plaidoirie Me Verzeni, évoquant "le paroxysme de la violence conjugale".

"Il souffre, il est perdu", a répondu Elsa Loizzo pour la défense, mentionnant l'annonce "traumatique" pour Abdellatif Z. de la volonté de Souad Massi de divorcer, à l'été 2016. Un épisode suivi d'une première tentative de suicide.

"Sa souffrance va finir par le briser et l'engloutir et le conduire à l'impensable", a plaidé Me Loizzo, au nom d'un accusé qui dès l'ouverture de ce procès mercredi avait reconnu les faits. "On vous propose la noirceur du crime de l'autre côté de la barre, moi je préfère la tristesse du drame", avait conclu Me Boudot.

Comme requis par l'avocate générale, les jurés ont aussi retiré à Abdellatif Z. l'autorité parentale et ont retenu l'altération de son discernement au moment des faits, une circonstance qui lui faisait encourir 30 ans de réclusion criminelle au maximum, contre la perpétuité si elle n'avait pas été retenue.

 


Born in Exile, une «  lettre d'amour nostalgique  » à la Libye lors de la Semaine de la mode de Dubaï

Shebani tient à rendre hommage à la culture et à l'héritage de la Libye à travers ses collections avec l'une des rares marques de haute couture originaires de ce pays. (Fourni)
Shebani tient à rendre hommage à la culture et à l'héritage de la Libye à travers ses collections avec l'une des rares marques de haute couture originaires de ce pays. (Fourni)
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  • "La collection est donc une lettre d'amour nostalgique à un endroit où j'ai vécu pendant dix ans"
  • Shebani est né en Allemagne et a grandi en Égypte et en Libye, avant de s'installer en Tunisie, où il dirige actuellement sa marque

DUBAÏ: La marque de mode Born in Exile, par le designer Ibrahim Shebani, a présenté sa dernière collection à la Semaine de la mode de Dubaï sous la forme d'une "lettre d'amour nostalgique" à la Libye.
    

Ibrahim Shebani tient à rendre hommage à la culture et à l'héritage de la Libye à travers ses collections, en collaboration avec l'une des rares marques de haute couture originaires du pays.

"Nous revenons à notre code vestimentaire traditionnel. Nous le réorganisons (et) nous créons des vêtements modernes qui s'inspirent de nos vêtements traditionnels", a-t-il déclaré avant d'évoquer l'histoire récente et turbulente du pays.

"En 2014, lorsque la guerre civile a éclaté en Libye, nous avions un beau monument dans le centre de Tripoli, une statue en bronze. Elle a été volée. Il y avait des milices extrémistes dans la ville, et elles l'ont volée et détruite", a déclaré Shebani, faisant référence à un incident survenu en novembre 2014, au cours duquel des militants ont été soupçonnés d'avoir enlevé la statue d'une femme nue caressant une gazelle.

"Cela a été très déchirant pour tous ceux qui vivaient dans cette ville ou en étaient originaires, et c'est ce qui a inspiré la collection. Je pense que ce que nous voulons vraiment dire avec cette collection, c'est que vous pouvez enlever des choses, vous pouvez détruire des choses, mais il est très, très difficile d'effacer l'histoire d'une nation".

"La collection est donc une lettre d'amour nostalgique à un endroit où j'ai vécu pendant dix ans", a-t-il ajouté.
Shebani est né en Allemagne et a grandi en Égypte et en Libye, avant de s'installer en Tunisie, où il dirige actuellement sa marque.

Le créateur a fait l'éloge des capacités de production locales de la Tunisie et a déploré la pratique courante des marques de luxe européennes qui fabriquent des articles en cuir dans ce pays avant d'apposer l'étiquette "Made in Europe" sur le produit.

"Pour toutes les marques auxquelles vous pouvez penser, ce sont les usines de sacs (en Tunisie) qui produisent (les marchandises). Si vous effectuez une seule étape en Italie, aussi simple que de fixer un bouton sur une chemise, vous pouvez dire qu'elle est fabriquée en Italie", a-t-il déclaré, soulignant l'importance d'éduquer les clients potentiels sur les réalités du lieu et de la manière dont les produits de luxe sont fabriqués.

"Par ailleurs, je pense que l'un des plus gros problèmes que nous rencontrons dans la région est que les acheteurs ne connaissent pas très bien les marques régionales", a ajouté Shebani.

"Il est tellement plus facile d'aller en Europe parce que c'est une belle expérience d'être à Milan ou à Paris", a-t-il ajouté.

Shebani estime que la clé d'un avenir meilleur pour les créateurs régionaux réside dans le renforcement de l'infrastructure de la mode dans la région, avec la participation de tous les acteurs clés: "les créateurs, les clients, les acheteurs, la presse, nous devons être plus nombreux dans la région".


Le film « Front Row  », soutenu par l'Arabie saoudite, projeté à Toronto

Le film est le 19e long métrage d'Allouache. (TIFF)
Le film est le 19e long métrage d'Allouache. (TIFF)
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  • Le drame familial "Front Row" du cinéaste algérien Merzak Allouache, soutenu par le Fonds de la mer Rouge, a été projeté cette semaine au 49e Festival international du film de Toronto
  • Le 19e long métrage d’Allouache raconte l'histoire de deux matriarches, Zohra Bouderbala et Safia Kadouri, qui se retrouvent en conflit lors d'une journée à la plage

DUBAÏ: Le drame familial "Front Row" du cinéaste algérien Merzak Allouache, soutenu par le Fonds de la mer Rouge, a été projeté cette semaine au 49e Festival international du film de Toronto.

Le 19e long métrage d’Allouache raconte l'histoire de deux matriarches, Zohra Bouderbala et Safia Kadouri, qui se retrouvent en conflit lors d'une journée à la plage. Zohra, accompagnée de ses cinq enfants, arrive tôt pour assurer une place de son choix, mais la tension monte lorsque la famille Kadouri est placée directement devant elle par un plagiste.

Alors que les deux familles s'engagent dans une bataille passive-agressive, une romance adolescente se déroule discrètement en arrière-plan, ajoutant au drame.

Le film met en vedette Fatiha Ouared dans le rôle de Bouderbala, Bouchra Roy dans celui de Kadouri et Nabil Asli dans celui de Hakim, le plagiste.


Roberto Cavalli clôture la Semaine de la mode de Dubaï avec des imprimés animaliers audacieux 

Le défilé a débuté par une présentation puissante de tenues aux imprimés noirs et blancs audacieux. (Fourni)
Le défilé a débuté par une présentation puissante de tenues aux imprimés noirs et blancs audacieux. (Fourni)
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  • Les mannequins ont défilé sur une toile de fond ornée de l'emblème doré de la marque
  • La piste était encadrée par un mur texturé, avec un éclairage qui mettait en valeur la collection

DUBAÏ: La marque de luxe italienne Roberto Cavalli a clôturé la Semaine de la mode de Dubaï cette semaine avec la présentation de sa collection printemps/été 2025, marquant ainsi la première présentation de la marque au Moyen-Orient.

Les mannequins ont défilé sur une toile de fond ornée de l'emblème doré de la marque. La piste était encadrée par un mur texturé, avec un éclairage qui mettait en valeur la collection.

Le défilé a débuté par une présentation puissante de tenues imprimées en noir et blanc, avec des motifs accrocheurs rappelant des motifs d'animaux, préparant le terrain pour la suite.
Les mannequins ont défilé dans de longs manteaux structurés et des costumes sur mesure, complétés par des chapeaux à larges bords et des bottes hautes.

Les tailleurs élégants, les mini-robes glamour et les robes fluides reflétaient un mélange de sophistication moderne et de pièces audacieuses.

Au fil de la collection, la palette de couleurs est passée de tons monochromes à des teintes vibrantes, en commençant par une introduction audacieuse de verts vifs. Des robes plissées fluides et des modèles moulants dans différentes nuances de vert ont occupé le devant de la scène.


Les teintes vertes ont été suivies par des roses frappants et des rouges profonds, avec des motifs de roses ornant des robes à col licou et des robes fluides.

Outre les couleurs vives, la collection présentait une variété de textures. Un costume fuchsia à motifs de serpents s'est distingué. Les tissus plissés ajoutaient du mouvement, tandis que les robes à corset mettaient en valeur la structure et la féminité. Les soies fluides et les satins aériens ont également contribué au mélange dynamique de la collection.

Plusieurs célébrités et influenceurs ont assisté au défilé, notamment Loujain Adada, star de “Dubai Bling”, l'actrice et mannequin égyptienne Enjy Kiwan, les sœurs de télé-réalité Nadine et Farah Abdel Aziz, la mannequin tunisienne Ameni Esseibi, l'actrice et présentatrice de télévision émiratie Mahira Abdel Aziz, la créatrice et influenceuse de mode saoudienne Tamaraah Al-Gabaani, la blogueuse de mode irakienne Deema Al-Asadi et la star du style égyptienne Soha Taha.

Le spectacle s'est terminé par la sortie de Fausto Puglisi, le nouveau directeur de la création de la marque, qui a remercié le public.

Fondée par feu Roberto Cavalli dans les années 1970, la marque est rapidement devenue synonyme de luxe et de glamour à l'italienne. Roberto Cavalli est depuis longtemps un incontournable des défilés internationaux et des tapis rouges, et est connu pour son utilisation audacieuse de motifs tropicaux et d'imprimés animaliers.