Pénurie d'argent au Nigeria: la Cour suprême prolonge la validité des anciens billets

File d’attente devant une banque à Lagos, le 22 février 2023.  (Photo : John Wessels / AFP)
File d’attente devant une banque à Lagos, le 22 février 2023. (Photo : John Wessels / AFP)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Pénurie d'argent au Nigeria: la Cour suprême prolonge la validité des anciens billets

  • De nombreux Nigérians travaillent dans le secteur informel de l'économie et ont uniquement recours à l'argent liquide pour leurs transactions quotidiennes
  • Depuis plus d'un mois, d'immenses files d'attente se forment devant les banques, incapables de distribuer de nouveaux billets en quantité suffisante, plongeant la population (dont la moitié vit dans une extrême pauvreté) dans une immense détresse

LAGOS : La Cour suprême a prolongé vendredi la validité des anciens billets de banque au Nigeria, et invalidé une directive du gouvernement qui provoque depuis des semaines une très grave pénurie d'argent liquide dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Dans un jugement rendu vendredi, elle affirme que le président Muhammadu Buhari, dont le gouvernement avait décidé de rendre illégaux à partir de février les anciens billets de naira, l'a fait sans consultation, ce qui "fait de lui un dictateur".

En octobre, les autorités nigérianes avaient subitement annoncé le changement à venir des billets de banque (notamment leur couleur), et décidé que les anciens billets ne seraient plus valables fin janvier, une date ensuite repoussée au 10 février en raison des pénuries et devant la pression populaire.

Depuis plus d'un mois, d'immenses files d'attente se forment devant les banques, incapables de distribuer de nouveaux billets en quantité suffisante, plongeant la population (dont la moitié vit dans une extrême pauvreté) dans une immense détresse.

De nombreux Nigérians travaillent dans le secteur informel de l'économie et ont uniquement recours à l'argent liquide pour leurs transactions quotidiennes.

Plusieurs autorités régionales du Nigeria avaient alors engagé une action en justice contre le gouvernement fédéral, visant à permettre à la population d'utiliser les anciens et les nouveaux billets jusqu'à ce que les banques aient reçu suffisamment de nouvelles coupures.

Dans son jugement, la Cour suprême leur donne raison, et affirme que "la directive visant à arrêter la circulation des anciens billets est déclarée invalide". Elle prolonge ainsi leur utilisation aux côtés des nouveaux billets jusqu'au 31 décembre 2023.

La Cour déplore notamment le manque de "consultations", et le fait "qu'aucun préavis adéquat n'a été donné aux Nigérians avant le retrait des billets de banque existants et la réintroduction des nouveaux billets".

Selon elle, "en tant que représentant de la Fédération, le président a un devoir de consultation". Et ajoute: "Ne pas le faire, fait de lui un dictateur".

Selon le gouvernement, cette réforme visait à rendre plus éfficace les politiques monétaires, mais aussi à limiter l'achat de voix avant la présidentielle du 25 février, une pratique courante au Nigeria.

C'est Bola Tinubu, du parti au pouvoir, qui a été déclaré mercredi nouveau président élu par la Commission électorale, au terme d'un processus électoral, dont la transparence a été critiquée par de nombreux observateurs, et qui est contesté par l'opposition dénonçant des fraudes massives.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.