Les Palestiniens dénoncent la libération par Israël des suspects des incendies criminels de Hawara

Un policier israélien se bagarre avec un manifestant alors que des militants pacifistes palestiniens et israéliens manifestent à l'entrée de Hawara en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Un policier israélien se bagarre avec un manifestant alors que des militants pacifistes palestiniens et israéliens manifestent à l'entrée de Hawara en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Les agents de la police des frontières israéliennes empêchent les militants israéliens de gauche d'organiser un rassemblement de solidarité le 3 mars 2023 dans la ville palestinienne qui a été incendiée par des colons juifs radicaux plus tôt cette semaine (Photo, AP).
Les agents de la police des frontières israéliennes empêchent les militants israéliens de gauche d'organiser un rassemblement de solidarité le 3 mars 2023 dans la ville palestinienne qui a été incendiée par des colons juifs radicaux plus tôt cette semaine (Photo, AP).
Une délégation de l’organisation Physicians for Human Rights- Israël examine les conséquences d’une attaque de colons à Hawara, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 1er mars 2023 (Photo, AP).
Une délégation de l’organisation Physicians for Human Rights- Israël examine les conséquences d’une attaque de colons à Hawara, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 1er mars 2023 (Photo, AP).
Des journalistes s'éloignent des gaz lacrymogènes tirés par des soldats israéliens sur des Palestiniens dans la ville cisjordanienne de Hawara le 3 mars 2023 (Photo, AP).
Des journalistes s'éloignent des gaz lacrymogènes tirés par des soldats israéliens sur des Palestiniens dans la ville cisjordanienne de Hawara le 3 mars 2023 (Photo, AP).
Des voitures palestiniennes incendiées par des colons israéliens déchaînés sont jetées dans une casse à Hawara, près de Naplouse en Cisjordanie occupée, le 27 février 2023 (Photo, AP).
Des voitures palestiniennes incendiées par des colons israéliens déchaînés sont jetées dans une casse à Hawara, près de Naplouse en Cisjordanie occupée, le 27 février 2023 (Photo, AP).
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Publié le Samedi 04 mars 2023

Les Palestiniens dénoncent la libération par Israël des suspects des incendies criminels de Hawara

  • La police a déclaré qu’elle n’avait pu trouver aucune preuve liant les colons aux attaques du 26 février, dont certaines ont été filmées
  • Les soldats israéliens auraient utilisé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour empêcher des bus remplis de militants pacifistes israéliens d’organiser un rassemblement de solidarité à Hawara vendredi

RAMALLAH: La police israélienne a libéré vendredi tous les colons arrêtés en relation avec l’incendie de maisons et de véhicules dans la ville de Hawara, en Cisjordanie occupée, le 26 février.

Selon le site d'information Ynet, affilié au journal Yedioth Ahronoth, les forces de l’ordre ont déclaré qu’elles n’avaient pu trouver aucune preuve liant les colons aux attaques, dont certaines ont été filmées. Environ cent voitures et trente-cinq maisons ont été détruites, et plus de quarante maisons ont été partiellement brûlées.

Des sources israéliennes ont par ailleurs indiqué que deux colons placés en détention administrative sur ordre du ministère de la Défense pourraient être libérés à tout moment.

D’après le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, la libération des colons est la preuve de la «complicité du système judiciaire israélien dans la couverture du crime».

Vendredi également, les soldats israéliens ont utilisé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour empêcher des bus remplis de militants pacifistes israéliens d’organiser un rassemblement de solidarité à Hawara, racontent des manifestants. Les soldats ont enfoncé leurs genoux dans le cou et le dos des manifestants qu’ils avaient poussés au sol, ajoutent-ils.

Selon Sally Abed, du groupe Standing Together, au moins deux personnes ont été brièvement détenues après que l’armée les a jetées au sol, leur a donné des coups de pied et les a menottées. Lors d’un autre incident, un groupe de soldats aurait violemment poussé Avraham Burg, un ancien président du Parlement israélien, jusqu’à ce qu’il trébuche et tombe.

L’armée israélienne a annoncé qu’elle avait déclaré Hawara zone militaire fermée. Lorsque les militants israéliens et palestiniens ont ignoré l’ordre militaire, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes et d’autres tactiques pour disperser la foule et maintenir l’ordre.

Kayed Odeh, un commerçant de 42 ans, a révélé à Arab News qu’environ 1500 magasins de Hawara avaient subi des pertes s’élevant à des centaines de milliers de dollars (1 dollar = 0,94 euro) en raison du siège imposé à la ville par l’armée israélienne depuis dimanche.

«La vie est paralysée à Hawara: personne ne va au travail, aucun élève ne va à l’école et la situation ici est devenue comme un champ de bataille en Ukraine», a-t-il souligné.

«Nous attendions-nous à ce que le gouvernement emprisonne un gouvernement?» s’est-il demandé, expliquant que les colons ont leur propres lois. «Des dizaines de caméras de sécurité sont installées le long des rues principales de Hawara pour obtenir des preuves de l’implication des colons dans le terrorisme contre les habitants de la ville.» 

Il a ajouté qu’il faudrait au moins quatre mois pour que la ville revienne à la normale après les attaques.

Les Palestiniens et les militants des droits de l’homme ont condamné la libération des suspects des incendies criminels.

«Un complice ne peut pas tenir un criminel pour responsable. La police, l’armée et les services de renseignement israéliens ont tous participé au crime, que ce soit par leur incapacité à l’empêcher ou par leur indulgence envers les personnes impliquées dans le terrorisme israélien mené par les colons», a expliqué Shawan Jabarin, directeur de l’organisation de défense des droits de l’homme Al-Haq, à Arab News.

Il a averti que la montée de l’extrémisme de droite israélien pourrait conduire à des massacres de Palestiniens à grande échelle.

«Ces colons libérés deviendront des héros aux yeux de la droite israélienne et ils pourront être récompensés, et nous, en tant qu’institution de défense des droits de l’homme, nous avertissons que ce qui est à venir sera pire et plus dangereux», a ajouté M. Jabarin.

«Avez-vous entendu parler d’un criminel qui s’est arrêté lui-même? L’armée et la police israéliennes sont complices du crime. Nous ne sommes donc pas surpris par leur démarche», a affirmé Ibrahim Melhem, porte-parole du gouvernement palestinien, à Arab News.

Évoquant la récente déclaration du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui a appelé le gouvernement à raser la ville de Hawara, M. Melhem a mentionné que les colons avaient considéré cela comme un feu vert pour attaquer la ville en toute impunité.

Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a qualifié les commentaires de M. Smotrich d’«irresponsables, répugnants et dégoûtants», ajoutant: «Tout comme nous condamnons l’incitation palestinienne à la violence, nous condamnons ces propos provocateurs qui constituent aussi une incitation à la violence.»

Une délégation conduite par Sven Kuhn von Burgsdorff, représentant de l’UE en Palestine, s’est rendue à Hawara vendredi et a assuré que son organisation «continuera à exiger directement le jugement et la responsabilité de ceux qui ont mené les attaques des colons contre la ville». La violence des colons «doit cesser», a-t-il poursuivi.

Alors que les représentants de l’UE se trouvaient à Hawara, un député israélien extrémiste, Zvi Sukkot, est arrivé dans la ville et a tenté de perturber leurs conversations à l’aide d’un haut-parleur.

«Nous avons établi de nombreux contacts pour arrêter ce qui se passe sur le terrain, et malheureusement, cette intervention a été tardive», a noté M. Burgsdorff, précisant que son équipe poursuivrait ses efforts pour empêcher de telles attaques contre le peuple palestinien.

En outre, il a exigé que les victimes de l’incendie soient indemnisées et a souligné que la visite de sa délégation «constitue un message de solidarité de la communauté internationale avec la population de Hawara et des villages voisins».

Hagai Elad, directeur général de l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem, a indiqué que le gouvernement israélien parrainait les attaques des colons en leur procurant l’immunité contre toute répercussion dans les territoires palestiniens occupés.

Muin Dumaidi, le maire de Hawara, a confié que les attaques ont porté un coup psychologique aux habitants, et a souhaité qu’une protection soit assurée pour Hawara et les villages voisins.

Par ailleurs, les habitants de la ville ont installé des systèmes d’alerte rapide et fourni des sifflets pour avertir la population en cas de nouvelles attaques des colons. Ce système est similaire à celui utilisé par les Israéliens pour avertir la population des attaques à la roquette du Hamas depuis Gaza.

Les sirènes d’alerte ont été utilisées pour la première fois à Hawara jeudi soir, alors que des dizaines de colons s’approchaient de la ville pour attaquer les maisons situées à sa périphérie. Kayed Odeh, le propriétaire du magasin local, a révélé que des alarmes ont été installées sur les haut-parleurs de six mosquées.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Hôpitaux de Gaza: l'UE veut une enquête indépendante sur des fosses communes

Des ambulances du Croissant-Rouge palestinien transfèrent des bébés prématurés évacués de l'hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, d'un hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vers l'Égypte, le 20 novembre 2023. (AFP)
Des ambulances du Croissant-Rouge palestinien transfèrent des bébés prématurés évacués de l'hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, d'un hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vers l'Égypte, le 20 novembre 2023. (AFP)
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  • L'ONU avait déjà réclamé mardi une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza
  • L'armée israélienne a démenti toute responsabilité. L'affirmation selon laquelle elle "aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement", a-t-elle indiqué

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé mercredi par la voix d'un porte-parole vouloir une enquête "indépendante" après la découverte de fosses communes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza.

"C'est quelque chose qui nous contraint à réclamer une enquête indépendante sur tous les soupçons et circonstances" de cette découverte, "parce que cela crée l'impression qu'il pourrait y avoir des violations des droits humains", a déclaré un porte-parole du service diplomatique de l'UE, Peter Stano.

L'ONU avait déjà réclamé mardi une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, s'est dit "horrifié" par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Chifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès, "et par la découverte de fosses communes à proximité de ces lieux".

L'armée israélienne a démenti toute responsabilité. L'affirmation selon laquelle elle "aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement", a-t-elle indiqué.

Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi à l'AFP que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d'environ 340 personnes dans des fosses communes dans l'enceinte de l'hôpital Nasser.

Quant à l'hôpital d'al-Chifa, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué début avril qu'il avait été réduit à une "coquille vide" jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.

Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été durement visés durant l'opération militaire que mène l'armée israélienne dans le territoire palestinien depuis l'attaque meurtrière perpétrée en Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus de Gaza.

Selon Israël, le mouvement islamiste palestinien a utilisé les hôpitaux afin de mener des attaques, cacher des tunnels et des armes. Le Hamas a démenti ces accusations.