Les exécutions, nouvelle tactique de l’Iran pour réprimer les minorités ethniques, avertit Amnesty

Des femmes portant des bannières et jouant avec des instruments lors d’une manifestation contre la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans en Iran (Reuters/ photo d’archive)
Des femmes portant des bannières et jouant avec des instruments lors d’une manifestation contre la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans en Iran (Reuters/ photo d’archive)
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Publié le Samedi 04 mars 2023

Les exécutions, nouvelle tactique de l’Iran pour réprimer les minorités ethniques, avertit Amnesty

  • Un groupe de défense des droits de l’homme affirme que 28 hommes de minorités ethniques ont été tués cette année et que d’autres encore risquent d’être exécutés
  • Les aveux sont obtenus sous la torture

LONDRES : Selon Amnesty International, l’Iran emploie l’exécution comme un « outil de répression ».

Dans un rapport publié aux côtés de l'organisation iranienne de défense des droits de l'homme, le Centre Abdorrahman Boroumand, Amnesty a déclaré que le régime avait tué 14 Kurdes, 13 Baloutches et un Arabe d’Ahwaz parmi les 94 personnes exécutées depuis le début de l'année et en avait condamné beaucoup d'autres à mort après des « procès grossièrement injustes ».

Roya Boroumand, directrice générale du Centre Abdorrahman Boroumand, a déclaré : « Les autorités iraniennes procèdent à des exécutions à une échelle effrayante. Leurs actions constituent une atteinte au droit à la vie et une tentative honteuse, non seulement d'opprimer davantage les minorités ethniques, mais aussi de répandre la crainte que toute opposition aura des conséquences violentes, que ce soit dans la rue ou à la potence.

Les exécutions – dont beaucoup se sont déroulées en secret selon Amnesty – sont en violation du droit international et résultent des manifestations de masse qui se déroulent en Iran depuis septembre 2022, suite au décès, des mains de l’armée du pays, de Mahsa Amini, une femme kurde. Elle a été tuée par la police des mœurs pour avoir mal porté son voile.

Amnesty a déclaré qu'un arabe d’Ahwaz, Hassan Abyat, a été exécuté le 20 février à Khuzesta. Deux jours plus tard, un Kurde nommé Arash (Sarkawt) Ahmadi a été exécuté à Kermanshah. Afin d’obtenir des aveux – qui ont ensuite été diffusés à la télévision de l’État –, les deux hommes ont été torturés par le régime. 

Selon un témoin à Amnesty, Abyat avait été attaché à un lit puis battu et électrocuté après avoir été accusé d'avoir participé à la mort d'un membre de la milice Basij en 2011. Ahmadi, quant à lui, a été torturé par des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique pour des liens présumés avec un groupe irano-kurde. Aucun des deux hommes n’a eu le droit de voir sa famille avant l'exécution.

Dans un nombre important de cas, des minorités condamnées à mort ont été reconnues coupables de ce qu'Amnesty a qualifié de crimes à caractère religieux « vaguement libellés », notamment « efsad-e fel arz», ou « propagation de la corruption sur terre » et/ou « moharebeh » ou «inimitié contre Dieu.»

Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a déclaré : « Il est atroce que des exécutions se produisent régulièrement suite à des « aveux » résultant de torture pour condamner des accusés dans des procès injustes. Le monde doit agir maintenant pour faire pression sur les autorités iraniennes afin qu'elles établissent un moratoire officiel sur les exécutions, annulent les condamnations injustes et les condamnations à mort et abandonnent toutes les charges liées à la participation pacifique aux manifestations.

« Nous exhortons également tous les États à exercer une juridiction universelle sur tous les responsables iraniens soupçonnés de responsabilité pénale pour des crimes de droit international et autres violations graves des droits de l'homme ».

Outre les personnes déjà exécutées, Amnesty a averti que 12 autres Arabes d’Ahwaz et baloutches encouraient la peine de mort suite à des condamnations injustes et des aveux forcés pour « appartenance à des groupes illégaux » dans des affaires remontant à 2017.

Six autres hommes baloutches ont été condamnés à mort entre décembre et janvier suite à des manifestations dans la province du Sistan et Baluchestan en septembre de l'année dernière.  L’un des deux souffre d'un handicap physique.

Shoeib Mirbaluchzehi Rigi, Kambiz Khorout, Ebrahim Narouie, Mansour Hout, Nezamoddin Hout et Mansour Dahmaredeh ont été accusés de crimes, notamment d'incendie criminel et de jets de pierres. Ils auraient tous été torturés pour obtenir leurs aveux, là encore en violation du droit international.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com