Grèce: la Cour suprême appelée à enquêter «en priorité» sur la catrastrophe ferroviaire

Plus de 12.000 manifestants ont crié leur colère dimanche à Athènes contre "les défaillances chroniques" du réseau ferroviaire grec en accusant les gouvernements de ces dernières années de ne rien faire pour améliorer le réseau. (AFP).
Plus de 12.000 manifestants ont crié leur colère dimanche à Athènes contre "les défaillances chroniques" du réseau ferroviaire grec en accusant les gouvernements de ces dernières années de ne rien faire pour améliorer le réseau. (AFP).
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Grèce: la Cour suprême appelée à enquêter «en priorité» sur la catrastrophe ferroviaire

  • Sous le feu des critiques depuis la collision entre deux trains, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a demandé au parquet de la plus haute juridiction grecque de lancer des investigations sur ces défaillances «systémiques»
  • Pour la sixième journée consécutive, une grève a paralysé lundi le trafic ferroviaire interurbain et quelque 12 000 personnes sont descendues dans la rue de la capitale dimanche pour crier leur «rage immense»

ATHENES: Au lendemain d'une manifestation massive à Athènes, le gouvernement grec a appelé lundi la Cour suprême à lancer "en priorité" une enquête en lien avec la catastrophe ferroviaire de Tempé (centre) qui continue de soulever une puissante vague de colère dans le pays.

"Les défaillances du réseau (ferroviaire) sont profondes et aucun gouvernement n'a réussi à les réparer, pas même le nôtre", a reconnu le porte-parole du gouvernement Yiannis Oikonomou lors d'un point presse.

Sous le feu des critiques depuis la collision entre deux trains qui a fait 57 morts le 28 février, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a demandé au parquet de la plus haute juridiction grecque de lancer des investigations sur ces défaillances "systémiques".

"Je vous demande de donner une priorité à ces affaires et les attribuer, si vous le jugez opportun, au niveau d'enquête le plus élevé possible", a écrit dans un courrier le chef du gouvernement conservateur, dont le mea culpa dimanche n'a pas suffi à faire retomber l'indignation dans le pays.

Pour la sixième journée consécutive, une grève a paralysé lundi le trafic ferroviaire interurbain et quelque 12 000 personnes sont descendues dans la rue de la capitale dimanche pour crier leur "rage immense" et pointer du doigt la responsabilité des "gouvernements assassins" dans la plus grande catastrophe ferroviaire du pays.

Ce rassemblement athénien, le quatrième depuis l'accident, a dégénéré en violents affrontements. Aux cocktails Molotov des manifestants, les forces de l'ordre ont répliqué par l'usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.

La colère populaire cible également la compagnie ferroviaire Hellenic Train, née en 2017 de la privatisation partielle du groupe public OSE qui avait été menée dans le cadre du plan d'aide exigé par les créanciers internationaux pendant la crise économique (2009-2018).

Cette entreprise est mise en cause pour de nombreuses négligences et lacunes ayant entraîné cette catastrophe qualifiée de "tragédie nationale" par les autorités et qui a conduit à la démission du ministre des Transports.

Sur Twitter, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a indiqué avoir évoqué avec le Premier ministre un possible "soutien technique" de l'Union européenne à Athènes "pour moderniser son réseau ferroviaire et améliorer sa sécurité".

L'accident s'est produit mardi peu avant minuit quand un train de passagers et un convoi de fret se sont heurtés de plein fouet alors qu'ils circulaient sur la même voie reliant reliant Athènes à la grande ville universitaire de Thessalonique (nord). La plupart des victimes étaient des jeunes et des étudiants rentrant à Thessalonique après un weekend prolongé.

Elections à venir

Agé de 59 ans, le chef de gare qui était de service à Larissa, la ville la plus proche des lieux du drame, a été inculpé et écroué dimanche pour sa responsabilité présumée dans "la mort d'un grand nombre de personnes", un crime passible de la perpétuité.

En Grèce, de nombreuses voix se sont toutefois élevées pour refuser de faire de cet employé, qui n'avait suivi que quarante jours de formation avant de prendre son poste, l'unique responsable du drame.

C'est ce qu'avait semblé faire le Premier ministre au lendemain de l'accident avant de se raviser. "Nous ne pouvons pas, ne voulons pas et ne devons pas nous cacher derrière l'erreur humaine" imputée au chef de gare, a-t-il déclaré dimanche en demandant "pardon" aux familles des victimes.

L'enquête de la Cour suprême qu'il a appelée de ses voeux lundi est distincte de celle qu'il a confiée vendredi à un comité de trois experts, chargés de "mettre en évidence les problèmes et dysfonctionnements systémiques" du système ferroviaire en Grèce.

L'opposition de gauche a critiqué cette décision assurant que le gouvernement cherchait, avec ce groupe d'experts, à se dédouaner de toute responsabilité dans l'accident à l'approche des élections législatives.

En janvier, le Premier ministre grec avait fixé la date de ce scrutin au "printemps" alors que l'opposition réclamait la démission de son gouvernement en raison du scandale provoqué par la mise sur écoutes du chef du parti socialiste grec (Pasok-Kinal) Nikos Androulakis par les services de renseignement.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com