Nucléaire: Pas de résolution contre l'Iran à l'AIEA, selon des diplomates

Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), s'adresse aux journalistes après la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 6 mars 2023 (Photo, AFP).
Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), s'adresse aux journalistes après la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 6 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 07 mars 2023

Nucléaire: Pas de résolution contre l'Iran à l'AIEA, selon des diplomates

  • «Il n'y aura pas de résolution», ont déclaré lundi trois diplomates occidentaux au premier jour de la réunion à Vienne
  • Selon une des sources diplomatiques interrogées, «reste à voir si les éléments discutés à Téhéran déboucheront sur des progrès réels»

VIENNE: L'Iran va échapper à une nouvelle résolution du Conseil des gouverneurs cette semaine à Vienne malgré l'escalade nucléaire, après les "accords concrets" conclus ce week-end à Téhéran par le chef de l'AIEA, selon des sources diplomatiques.

"Il n'y aura pas de résolution", ont déclaré lundi trois diplomates occidentaux au premier jour de la réunion à Vienne, siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

La vigilance reste cependant de mise, l'Iran étant habitué à ce genre de  afin d'éviter un rappel à l'ordre comme en novembre 2022, a noté l'un d'entre eux.

Le directeur général de l'instance onusienne, Rafael Grossi, s'est rendu vendredi et samedi à Téhéran. Il a notamment rencontré le président Ebrahim Raïssi, sur fond d'inquiétudes grandissantes autour des avancées du programme atomique iranien.

A son retour, il a indiqué que la République islamique avait accepté de rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites nucléaires.

Une augmentation des inspections a également été décidée à l'usine souterraine de Fordo, où ont été récemment détectées des particules d'uranium enrichies à 83,7%, un niveau proche du seuil pour fabriquer une bombe atomique.

"Ce ne sont pas des promesses, nous avons certains accords qui sont concrets", a affirmé lundi M. Grossi, pressé de questions par les journalistes réclamant des détails.

"Je suis aussi frustré que beaucoup, peut-être même le plus frustré, quand les résultats ne sont pas au rendez-vous. Il semble que nous avancions vers un terrain plus solide", a-t-il insisté, demandant du temps.

Selon une des sources diplomatiques interrogées, "reste à voir si les éléments discutés à Téhéran déboucheront sur des progrès réels". "Nous avons tellement vu de séquences similaires par le passé", a-t-elle averti.

"On a trop vu par le passé l'Iran faire de vagues promesses sans suite", a renchéri le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, tout en saluant les "efforts" du directeur général de l'AIEA.

Interrogé lors d'un point presse, il a appelé l'Iran "à prendre rapidement des mesures concrètes" et "à coopérer pleinement et sans délai avec l'AIEA".

Une équipe technique de l'AIEA est désormais attendue en Iran pour clarifier les différents points.

Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a émis l'espoir que la visite de Rafael Grossi ouvre la voie à une reprise des négociations pour ranimer l'accord de 2015.

Ce pacte, connu sous l'acronyme du JCPOA, limitait les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales. Mais il est moribond depuis le retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par le président Donald Trump.

Les discussions pour le relancer, qui impliquent Téhéran et les Etats parties (Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne), avec la participation indirecte des Etats-Unis, sont au point mort depuis l'été 2022.


Gaza: Le Conseil de sécurité se prononce sur un cessez-le feu, l’issue du vote incertaine

Des membres de la 6e brigade d’infanterie israélienne lors d’un exercice, dans les environs de Moshav Kidmat Tsvi, sur le plateau du Golan occupé (Photo, AFP).
Des membres de la 6e brigade d’infanterie israélienne lors d’un exercice, dans les environs de Moshav Kidmat Tsvi, sur le plateau du Golan occupé (Photo, AFP).
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  • Dans une lettre adressée mercredi aux membres du Conseil, Antonio Guterres a invoqué explicitement l'article 99 de la Charte des Nations unies
  • Nourriture, eau, carburant et médicaments n'entrent qu'au compte-gouttes à Gaza, alors qu'environ 1,9 million de personnes ont dû quitter leur logement

NATIONS UNIES: Sous pression du secrétaire général, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer vendredi sur un appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" dans la bande de Gaza, un vote à l'issue incertaine dans un contexte diplomatique tendu.

Dans une lettre adressée mercredi aux membres du Conseil, Antonio Guterres a invoqué explicitement l'article 99 de la Charte des Nations unies qui permet au secrétaire général d'"attirer l'attention du Conseil" sur un dossier qui "pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale". Une première depuis des décennies.

"Avec les bombardements constants des forces armées israéliennes, et en l'absence d'abris ou du minimum pour survivre, je m'attends à un effondrement total de l'ordre public bientôt en raison des conditions désespérées, ce qui rendrait impossible une aide humanitaire même limitée" à Gaza, écrivait-il dans cette lettre, réclamant à nouveau un "cessez-le-feu humanitaire" pour éviter des conséquences "irréversibles" pour les Palestiniens et la région.

"Nous espérons que le Conseil de sécurité tiendra compte de son appel", a commenté son porte-parole Stéphane Dujarric, notant que depuis mercredi, le secrétaire général avait parlé avec les chefs de la diplomatie américaine Antony Blinken et britannique David Cameron ainsi que de plusieurs pays arabes.

Depuis l'attaque sans précédent contre Israël menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a fait environ 1.200 morts, majoritairement civils, Israël impose un "siège complet" et pilonne massivement la bande de Gaza, réduisant en ruines de vastes zones.

Nourriture, eau, carburant et médicaments n'y entrent qu'au compte-gouttes, alors qu'environ 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, ont dû quitter leur logement depuis le début des hostilités qui ont fait plus de 17.000 morts selon le ministère de la Santé du Hamas.

Suite à la lettre inédite d'Antonio Guterres, les Emirats arabes unis ont préparé un projet de résolution, qui sera soumis au vote du Conseil vendredi, a indiqué la présidence équatorienne du Conseil de sécurité.

«Obligation d'empêcher les atrocités»

La dernière version vue par l'AFP, s’inquiétant de la "situation catastrophique dans la bande de Gaza", "exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat".

Le texte très court appelle également à la protection des civils, à la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages et à "assurer l'accès humanitaire".

Mais l'issue d'un vote est incertaine, quatre projets de résolution ayant été rejetés par le Conseil dans les semaines suivant le début de la guerre.

Le Conseil était finalement sorti de son silence mi-novembre, réussissant à adopter une résolution qui appelait à des "pauses et couloirs humanitaires" dans la bande de Gaza, pas à un "cessez-le-feu" ni même une "trêve".

Les Etats-Unis, alliés d'Israël qui ont mis leur veto à un des projets précédents et qui ont rejeté l'idée d'un cessez-le-feu, répètent qu'un nouveau texte du Conseil ne serait "pas utile à ce stade".

"Notre position n'a pas changé", a insisté jeudi l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood. "Nous pensons que la meilleure chose à faire, pour nous tous, (...) est de laisser la diplomatie discrète en coulisses se poursuivre et nous pensons que c'est le meilleur espoir pour essayer d'améliorer la situation sur le terrain, pour l'aide humanitaire, la libération des otages", a-t-il expliqué à quelques journalistes.

"Les Etats-Unis et tous les autres Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont l'obligation claire, en vertu du droit international, d'empêcher les atrocités", a commenté dans un communiqué la secrétaire générale d'Amnesty international, Agnès Callamard.

"Il ne peut y avoir aucune justification pour continuer à bloquer une action significative du Conseil pour stopper l'effusion de sang des civils, l'effondrement total du système humanitaire et des horreurs encore pires qui résulteraient de la désagrégation de l'ordre public et de déplacements de masse", a-t-elle ajouté.

"Nous espérons sincèrement que le Conseil de sécurité adoptera cette résolution et écoutera la position brave, courageuse et de principe du secrétaire général", a déclaré de son côté l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour.

Une position fustigée en revanche par le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen qui a accusé mercredi Antonio Guterres d'être un "danger pour la paix mondiale".


Les ministres de la Défense saoudien et américain discutent des relations bilatérales

Le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, a reçu un appel téléphonique du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin (Photo, SPA/Reuters).
Le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, a reçu un appel téléphonique du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin (Photo, SPA/Reuters).
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  • Au cours de l'appel, les deux ministres ont discuté des moyens de renforcer les relations bilatérales dans le domaine de la défense
  • Le prince Khaled s'est rendu à Washington le mois dernier pour rencontrer les hauts responsables de l'administration Biden et discuter de la guerre à Gaza et de la situation sécuritaire au Yémen

RIYAD: Le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, a reçu un appel téléphonique du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a rapporté jeudi l'agence de presse saoudienne, la SPA.

Les deux ministres ont discuté des moyens de renforcer les relations bilatérales dans le domaine de la défense.

Le prince Khaled a ensuite déclaré dans un poste sur X: «Nous avons passé en revue les relations de défense entre nos deux pays et discuté des derniers développements régionaux et internationaux.»

Le prince Khaled s'est rendu à Washington le mois dernier pour rencontrer les hauts responsables de l'administration Biden et discuter de la guerre à Gaza et de la situation sécuritaire au Yémen.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad et Paris discutent de la coopération économique et de l'aide mondiale

KSrelief, des représentants des entreprises et du commerce s'entretiennent avec des parlementaires et des chefs d'entreprise français en visite dans le pays (Photo fournie).
KSrelief, des représentants des entreprises et du commerce s'entretiennent avec des parlementaires et des chefs d'entreprise français en visite dans le pays (Photo fournie).
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  • KSrelief, des représentants des entreprises et du commerce s'entretiennent avec des parlementaires et des chefs d'entreprise français en visite dans le pays
  • 40 entreprises françaises et 90 entreprises saoudiennes participent à la conférence de Riyad

RIYAD: D'éminents représentants de gouvernements et d'entreprises d'Arabie saoudite et de France ont discuté de la coopération économique, des initiatives d'aide mondiale et des droits de l'homme lors d'une conférence qui s'est tenue à Riyad mercredi.

Le Dr Abdallah al-Rabeeah, superviseur général de l'organisme saoudien d'aide KSrelief, a informé Amelia Lakrafi, présidente du Comité d'amitié parlementaire franco-saoudien, des efforts déployés par le pays dans le monde entier.

Al-Rabeeah, qui est également conseiller à la cour royale, a déclaré que KSrelief avait mis en œuvre 2 625 projets dans 94 pays, d'une valeur de plus de 6 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro), et dépensé 483 millions de dollars supplémentaires dans divers secteurs, en coopération avec 175 partenaires internationaux, régionaux et locaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne, la SPA.

Collaboration élargie

La Dr Hala bent Mazyad al-Tuwaijri, présidente de la Commission des droits de l'homme du Royaume, s'est entretenue avec Lakrafi et sa délégation sur les moyens d'améliorer la coopération bilatérale.

Des responsables du programme national de développement industriel et logistique d'Arabie saoudite ont également discuté avec des représentants français lors de la conférence intitulée «France 2030 et Vision 2030: vers une transformation énergétique et industrielle».

La conférence, à laquelle ont participé le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, Bandar AlKhorayef, et l'ambassadeur de France, Ludovic Pouille, a permis de présenter plus de 40 entreprises françaises, 16 entités gouvernementales des deux pays et 90 entreprises d'Arabie saoudite.

La collaboration élargie entre l'Arabie saoudite et la France portera notamment sur la formation des compétences et le soutien aux startups.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com