L'économie française résiste au premier trimestre malgré l'inflation, selon la Banque de France

Au premier trimestre, l'industrie et les services devraient soutenir la croissance de 0,1 point de PIB, grâce à une augmentation de l'activité en février qui se poursuivrait en mars, a détaillé la Banque de France (Photo, AFP).
Au premier trimestre, l'industrie et les services devraient soutenir la croissance de 0,1 point de PIB, grâce à une augmentation de l'activité en février qui se poursuivrait en mars, a détaillé la Banque de France (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 09 mars 2023

L'économie française résiste au premier trimestre malgré l'inflation, selon la Banque de France

  • La Banque de France entend relever légèrement sa prévision de croissance, actuellement de 0,3% pour 2023
  • Alors que l'inflation atteint des niveaux inédits depuis les années 1980, l'évolution des prix donne lieu à moins de réjouissances

PARIS: L'économie française devrait continuer à se montrer résistante au premier trimestre, avec une croissance de l'activité attendue à 0,1% dans un contexte toujours marqué par des tensions inflationnistes, a indiqué mercredi la Banque de France qui compte relever sa prévision de croissance annuelle.

"La croissance au premier trimestre est plutôt légèrement meilleure que ce que l'on attendait à la fin de l'an dernier", a déclaré Olivier Garnier, directeur général des statistiques, des études et de l'international à la Banque de France, citant notamment des prix du gaz et de l'électricité moins élevés qu'attendu.

Par ailleurs, "les entreprises se sont bien adaptées face à la situation énergétique, elles ont réussi à maintenir leur activité, (...) en dépit du surcroît du coût de l'énergie", a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Devant ce tableau plus rassurant, la Banque de France entend relever légèrement sa prévision de croissance, actuellement de 0,3% pour 2023, lors de la présentation de ses projections annuelles le 20 mars.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait déjà fait part d'un optimisme accru pour l'économie française, lors d'une audition le 1er mars à l'Assemblée nationale. Malgré le net ralentissement attendu cette année, après un PIB en hausse de 2,6% en 2022, il avait écarté, "sauf événement mondial majeur", le risque d'une récession qui était encore perçue comme possible il y a quelques mois.

«Signaux mitigés»

Alors que l'inflation atteint des niveaux inédits depuis les années 1980, l'évolution des prix donne lieu à moins de réjouissances.

"Les signaux sont encore mitigés", a constaté M. Garnier.

Sur les matières premières, les entreprises ont continué de voir en février un ralentissement significatif des hausses de prix, qui se poursuivrait en mars, a détaillé la Banque de France, après avoir sondé quelque 8 500 entreprises entre le 24 février et le 3 mars.

Selon les industriels interrogés, les hausses de prix retrouvent un niveau "proche de celui observé avant la crise Covid". La tendance est similaire, quoique moins forte, pour les produits finis.

"Ce que l'on voit sur les matières premières ne se répercute pas encore intégralement sur les prix des produits finis", a relevé M. Garnier.

L'agroalimentaire fait exception. Alors que la proportion des entrepreneurs déclarant avoir augmenté leur prix a reculé dans l'industrie, elle est en hausse dans ce secteur en février. Elle devrait encore progresser en mars, avec plus de 40% des sondés qui tablent sur des prix en hausse.

Selon l'Insee, l'inflation a rebondi à 6,2% sur un an en février, mais les produits alimentaires ont connu une envolée à deux chiffres (14,5%), supplantant l'énergie comme le premier moteur de la hausse des prix et touchant directement les ménages au portefeuille.

Afin de tenter de préserver le pouvoir d'achat des ménages, le gouvernement a pressé les distributeurs de réduire leurs marges en offrant jusqu'en juin "le prix le plus bas possible" sur une large sélection de produits laissée à leur discrétion, une opération commerciale évaluée à plusieurs centaines de millions d'euros.

Inflation: Des associations demandent la suspension d'une loi sur les marges des supermarchés

Trois associations de consommateurs ont critiqué l'opération commerciale "trimestre anti-inflation", qui n'aboutira "en aucun cas" aux prix "les plus compétitifs possibles" faute de suspendre une disposition légale obligeant les supermarchés à garder une marge de 10% sur les produits alimentaires, selon un courrier au gouvernement consulté jeudi par l'AFP.

L'UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV), trois importantes associations de consommateurs, ont écrit une lettre ouverte à Elisabeth Borne, se montrant très critiques sur l'opération dite du "trimestre anti-inflation", annoncée lundi par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre déléguée notamment au Commerce Olivia Grégoire.

Cette opération, qui doit entrer en vigueur le 15 mars jusqu'au 15 juin, consiste à laisser les enseignes de la grande distribution choisir librement une sélection de produits sur lesquels elles s'engagent à proposer "le prix le plus bas possible" en rognant sur leurs marges.

Cette expression n'est toutefois pas définie par la loi, faisant dire aux associations que le gouvernement "se contente aujourd'hui de s'en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu'elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing)".

Guylaine Brohan, présidente de Familles rurales, Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir et Jean-Yves Mano, président de la CLCV, suggèrent plutôt au gouvernement de suspendre une disposition dite "SRP+10", entrée en vigueur en 2019.

Cet encadrement du "seuil de revente à perte" (SRP), son nom complet, a été adopté dans le cadre de la loi Egalim 1 qui était censée protéger le revenu des agriculteurs. Il oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus cher que le prix auquel ils l'ont acheté.

Stabilisation

Au premier trimestre, l'industrie et les services devraient soutenir la croissance de 0,1 point de PIB, grâce à une augmentation de l'activité en février qui se poursuivrait en mars, a détaillé la Banque de France.

L'activité est en revanche restée stable dans le bâtiment avant un léger repli ce mois-ci, pénalisé par le recul des ventes de maisons neuves individuelles.

"Dans l'industrie, (pour) un certain nombre d'indicateurs qui avaient tendance à se dégrader - les carnets de commandes, les stocks et la situation de trésorerie -, il y a plutôt une stabilisation", a constaté M. Garnier.

Les difficultés d'approvisionnement se sont stabilisées également, tout comme celles portant sur le recrutement, même si celles-ci restent importantes.

Dans les services marchands, l'hébergement et la restauration ont bénéficié d'un retour des clients étrangers en février. Les services aux entreprises, le conseil de gestion par exemple, ont également enregistré une nette hausse d'activité.

Les inquiétudes liées à l'impact des prix de l'énergie sur l'activité dans les trois mois à venir s'apaisent un peu chez les entrepreneurs.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com