Allemagne: un ex-Témoin de Jéhovah provoque une tuerie dans sa communauté

La police et les pompiers travaillent près d'un site où plusieurs personnes ont été tuées lors d'une fusillade dans une église des témoins de Jéhovah à Hambourg, le 9 mars 2023 (AFP).
La police et les pompiers travaillent près d'un site où plusieurs personnes ont été tuées lors d'une fusillade dans une église des témoins de Jéhovah à Hambourg, le 9 mars 2023 (AFP).
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Publié le Vendredi 10 mars 2023

Allemagne: un ex-Témoin de Jéhovah provoque une tuerie dans sa communauté

  • L'ex-membre des Témoins de Jéhovah, qui souffrait probablement de problèmes psychiques, s'est donné la mort sur place
  • Huit personnes ont été blessées, dont 4 grièvement

HAMBOURG: Un ancien membre des Témoins de Jéhovah a tué six personnes dans son ancienne communauté à Hambourg en Allemagne, avec qui il était en conflit, avant de se donner la mort.

L'homme identifié comme Philipp F., 35 ans, est suspecté d'avoir tué jeudi soir pendant une séance de prière de l'organisation quatre hommes et deux femmes âgés de 33 à 60, ont indiqué vendredi les autorités.

Une femme enceinte, blessée lors de la fusillade, a elle perdu son foetus de sept mois, que la police locale a comptabilisé parmi les victimes pour porter son bilan à huit morts au total.

L'ex-membre des Témoins de Jéhovah, qui souffrait probablement de problèmes psychiques, s'est donné la mort sur place, après l'intervention des forces de l'ordre.

Huit personnes ont été blessées, dont 4 grièvement. L'arrivée rapide des forces de l'ordre, qui a interrompu son acte, a permis d'éviter un bilan encore plus lourds, ont affirmé les autorités. Le tireur disposait en effet de nombreuses munitions.

«Rage»

Ses motifs restent à déterminer, même s'il n'est pas parti "en bon termes" de la communauté, selon la police. Les témoignages divergent sur le point de savoir s'il en a été exclu ou s'il est parti de son plein gré.

L'homme, qui n'avait pas d'antécédents criminels, "nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhovah et son précédent employeur", a expliqué un représentant de la police lors d'une conférence de presse.

La police avait toutefois reçu en janvier une "lettre anonyme" affirmant que Philipp F. pourrait souffrir "d'une maladie psychiatrique sans que cela ait été attesté par un médecin comme Philipp F. refusait de consulter" un spécialiste.

Ce dernier a "tiré sur les participants à une manifestation" de prières organisée jeudi soir par la communauté dans un de ses centres de Hambourg.

Il est entré de force dans le bâtiment de trois étages situé au bord d'une grande artère de circulation face à un ensemble résidentiel et un parc. Une cinquantaine de personnes selon Der Spiegel étaient alors réunies pour la séance de prière.

"Notre fils a tout filmé, par hasard, il a pu bien voir depuis la fenêtre à l'étage de notre maison, à environ 50 mètres" du centre, indique à l'AFP Bernd Miebach.

"Sur la vidéo, on voit quelqu'un casser une vitre, on entend des coups de feu et on voit quelqu'un pénétrer" sur les lieux, décrit l'entrepreneur de 66 ans qui n'était pas chez lui au moment des faits.

Les Témoins de Jéhovah se sont dits dans un communiqué "bouleversés" par "l'attaque horrible" contre certains de leurs membres, survenue "après un service religieux".

Les forces de l'ordre "ont été appelées vers 21H15 (20h15 GMT) pour des coups de feu tirés" dans le bâtiment situé dans le quartier de Gross Borstel, a indiqué un porte-parole de la police.

«Acte de violence brutal»

"J'ai entendu des coups de feu, je les ai tout de suite reconnus car je viens d'un pays en guerre", a raconté à l'AFP une femme d'une quarantaine d'année souhaitant garder l'anonymat, résidant à proximité du centre.

"Cela a duré plusieurs minutes, des coups de feu puis une pause, et de nouveau des coups de feu, et de nouveau une pause", décrit-elle.

"La police est arrivée très vite, peut être 4 à 5 minutes après les coups de feu", raconte de son côté Anetta, une habitante du quartier rencontrée par l'AFP alors qu'elle promenait son chien.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé ses "pensées" aux victimes de la fusillade et à leurs proches, déplorant dans un tweet "un acte de violence brutal".

Fondés au XIXe siècle aux Etats-Unis, les Témoins de Jéhovah se considèrent comme les héritiers du christianisme primitif et font constamment et uniquement référence à la Bible.

Le statut de l'organisation varie d'un pays à l'autre: ils sont considérés sur le plan juridique au même titre que les "grandes" religions en Autriche et en Allemagne, qui compte un peu plus de 170 000 membres de cette confession, dont 3 800 à Hambourg, selon le site des Témoins.

En France, nombre de leurs branches locales ont le statut d'"association cultuelle", et ce mouvement rigoriste est régulièrement accusé de dérives sectaires.


HRW exhorte le Royaume-Uni à abandonner son recours contre le mandat d'arrêt de la CPI visant Netanyahu

Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
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  • La directrice britannique de l'organisation juge "absolument crucial" que le nouveau gouvernement "honore ses engagements"
  • La CPI cherche à arrêter le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) appelle le nouveau gouvernement britannique à renoncer au recours juridique du pays contre les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des dirigeants israéliens.

L'ancien Premier ministre Rishi Sunak avait contesté plus tôt cette année l'émission par la Cour de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Selon The Guardian, Karim Khan, procureur en chef de la CPI, a déclaré qu'il existait des motifs crédibles pour tenir les deux dirigeants responsables de crimes contre l'humanité.

Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni, insiste sur l'importance "cruciale" pour le nouveau Premier ministre Keir Starmer de retirer le recours contre la CPI.

Il y a deux semaines, The Guardian annonçait que le nouveau gouvernement envisageait d'abandonner l'affaire. 

Des diplomates britanniques ont ensuite démenti ces rumeurs, affirmant que la décision était "toujours à l'étude".

Le gouvernement a jusqu'au 26 juillet pour décider de la poursuite ou non du recours, selon les règles de la CPI.

Ahmed a déclaré que le gouvernement travailliste devait adopter un "réalisme progressiste", concept proposé par le nouveau ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Elle s'interroge: "Le gouvernement britannique sera-t-il assez mûr pour respecter ses propres déclarations sur le droit international et l'ordre mondial en retirant sa demande d'intervention dans l'affaire de la CPI? Nous verrons si les actes suivront les paroles."
"Le monde auquel ils font face est d'une complexité inouïe. Nous assistons à des crises d'une ampleur sans précédent depuis des décennies", ajoute-t-elle.

Ahmed salue la décision du Labour de reprendre le financement britannique de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Cette décision laisse les États-Unis seuls à ne pas avoir repris le financement de l'UNRWA après le boycott controversé de l'agence plus tôt cette année.

"Nous ne pouvons pas promouvoir un ordre international fondé sur des règles si nous ne l'appliquons pas nous-mêmes", conclut Ahmed. "Nous devons donner au (gouvernement) l'opportunité d'être à la hauteur de sa rhétorique."


Gaza: Kamala Harris promet de ne pas «  rester silencieuse  » après sa rencontre avec Netanyahu

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
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  • "Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
  • L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche"

WASHINGTON: Kamala Harris a donné jeudi le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

"Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.

Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

Rencontre avec Trump

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


Biden dit à Netanyahu qu'un cessez-le-feu est nécessaire «  rapidement  »

C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
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  • Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a prévu de dire jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'un cessez-le-feu à Gaza est nécessaire "rapidement", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir (à un accord) et que nous devons y parvenir rapidement", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, lors d'un point de presse. "Il est temps" a-t-il ajouté, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

"Le président Biden a exprimé la nécessité de combler les lacunes restantes, de finaliser l'accord dès que possible, de ramener les otages chez eux et de mettre durablement un terme à la guerre à Gaza", est-il  précisé dans le compte-rendu de leur rencontre.

Netanyahu affirme se réjouir de travailler avec Biden 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier.

"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de service public et de soutien à l'Etat d'Israël et je me réjouis de discuter avec vous aujourd'hui et de travailler avec vous dans les mois qui viennent", a déclaré le dirigeant en arrivant à la Maison Blanche.