Le chef du Pentagone exhorte Netanyahou à enrayer les violences contre les Palestiniens

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant (à droite) et le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin font une déclaration à la presse au siège d'Israel Aerospace Industries (IAI) près de l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 9 mars 2023 (Photo, AFP).
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant (à droite) et le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin font une déclaration à la presse au siège d'Israel Aerospace Industries (IAI) près de l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 9 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 mars 2023

Le chef du Pentagone exhorte Netanyahou à enrayer les violences contre les Palestiniens

  • Tout en réaffirmant le soutien «indéfectible» des Etats-Unis à la sécurité d'Israël, Lloyd Austin a plaidé pour une «désescalade»
  • Les Etats-Unis restent «fermement opposés à tout acte susceptible de provoquer plus d'insécurité, ce qui comprend l'expansion de la colonisation» juive en Cisjordanie

TEL-AVIV: Le chef du Pentagone a dit jeudi à Tel-Aviv son inquiétude face à de récentes exactions de colons juifs en Cisjordanie et a plaidé pour une "désescalade" sur fond de montée inexorable des violences entre Israéliens et Palestiniens.

"Nous sommes particulièrement préoccupés par la violence de colons [juifs] contre des Palestiniens", a déclaré le ministre de la Défense américain Lloyd Austin au cours d'une brève visite à Tel-Aviv, dans une allusion aux exactions de colons ayant incendié fin février des dizaines de bâtiments et voitures dans le nord de la Cisjordanie après le meurtre de deux des leurs par un membre du mouvement islamiste Hamas.

Tout en réaffirmant le soutien "indéfectible" des Etats-Unis à la sécurité d'Israël, M. Austin a plaidé pour une "désescalade" alors que le conflit israélo-palestinien connaît un regain marqué de violence depuis l'entrée en fonctions fin décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, sous la conduite du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

La journée de jeudi a ainsi commencé avec la mort de trois Palestiniens armés, parmi lesquels deux membres du Djihad islamique, tués au petit matin dans un raid militaire israélien dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle s'est achevée avec la mort d'un membre de la branche armée du Hamas, autre mouvement islamiste palestinien, abattu dans la soirée après avoir blessé par balles trois personnes dans un café de Tel-Aviv.

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 76 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), 12 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens, ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

«Consensus»

Les États-Unis restent "fermement opposés à tout acte susceptible de provoquer plus d'insécurité, ce qui comprend l'expansion de la colonisation" juive en Cisjordanie, a déclaré M. Austin après une rencontre avec son homologue israélien Yoav Gallant.

À son hôte, qui affirmait une nouvelle fois la détermination d'Israël à "prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire", M. Austin a rappelé la position du gouvernement du président Joe Biden selon laquelle "la diplomatie est le meilleur moyen d'empêcher l'Iran" d'y arriver, mais Washington "n'autorisera jamais l'Iran à se doter" de la bombe atomique.

M. Austin, dont la visite a dû être écourtée à cause de manifestations contre le projet de réforme de la justice qui divise le pays depuis plus de deux mois, s'est aussi permis une mise en garde, déjà formulée par M. Biden, sur ce projet, en rappelant l'importance, en démocratie, d'une "justice indépendante" et la nécessité d'un "consensus" avant "tout changement fondamental".

Jeudi avait été déclaré en Israël "journée nationale de résistance contre la dictature" par les opposants à la réforme, et ceux-ci ont une nouvelle fois montré leur mobilisation.

À la mi-journée, plus de 65 000 personnes ont manifesté dans l'ensemble du pays selon une estimation de la chaîne de télévision 13 (privée), témoignant d'une forte participation à l'échelle de la population israélienne.

Les protestataires ont notamment bloqué plusieurs heures aux cris de "Démocratie !" et "Liberté !" l'accès à l'aéroport international Ben-Gourion, où les passagers voulant accéder aux aérogares ou en sortir ont été contraints de le faire à pied.

«Projet commun»

Des milliers de personnes arborant le drapeau israélien ont manifesté à plusieurs endroits à Tel-Aviv, bloquant notamment la principale autoroute urbaine.

Des centaines de rassemblements ont eu lieu dans le pays du matin jusqu'au soir, selon des images des télévisions israéliennes.

La coalition soutenant M. Netanyahou tente de faire passer une législation qui lui donnerait de fait le pouvoir de nommer les juges et limiterait considérablement les prérogatives de la Cour suprême, notamment dans sa capacité à invalider des lois.

Depuis l'annonce du texte début janvier, des manifestations massives ont eu lieu dans le pays.

Selon ses détracteurs, le texte menace le caractère démocratique de l'État d'Israël. Le gouvernement affirme lui que la réforme est nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et une justice "indépendante", mais pas "omnipotente", selon les mots de M. Netanyahou, qui accuse la Cour suprême d'être politisée.

Le président israélien Isaac Herzog, qui joue un rôle essentiellement protocolaire, a appelé jeudi soir à stopper la réforme en cours immédiatement, estimant qu'elle était une "menace pour les fondements de la démocratie". Engagé dans une médiation entre la majorité et l'opposition, il a appelé les deux camps à s'entendre sur un "projet commun".


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.