A Londres, des Ukrainiens «défendent» leur pays en chantant

Quelque 130 Ukrainiens de tous âges -en majorité des femmes, "les hommes sont au combat"- ont finalement été choisis pour participer. Certains sont professionnels, d'autres n'avaient jamais chanté auparavant. (AFP)
Quelque 130 Ukrainiens de tous âges -en majorité des femmes, "les hommes sont au combat"- ont finalement été choisis pour participer. Certains sont professionnels, d'autres n'avaient jamais chanté auparavant. (AFP)
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Publié le Vendredi 10 mars 2023

A Londres, des Ukrainiens «défendent» leur pays en chantant

  • Le groupe chantera le 16 mars dans le cadre d'un concert à guichet fermé dédié à leur pays, qu'ils sont nombreux à avoir fui après l'invasion russe il y a un an
  • «Ce qui est fou, c'est qu'ils ne se connaissaient pas. Ce sont seulement des gens qui se sont retrouvés et qui ont formé ensemble une communion en chantant», explique une responsable du Royal Opera House

LONDRES: Au cœur du quartier londonien de Covent Garden, la petite église Saint-Paul est bien animée pour un milieu de semaine. A l'intérieur, une centaine d'Ukrainiens s'installent dans le brouhaha mais quand le silence finit par tomber, l'atmosphère se tend et le groupe se met à chanter.

A les écouter entonner un air d'opéra de Verdi, guidés par le chef de chœur du Royal Opera House de Londres, difficile d'imaginer que c'est la sixième fois seulement que ces 130 Ukrainiens chantent ensemble, et encore moins que tous ne sont pas professionnels.

Le groupe, accompagné des 45 membres du chœur de la prestigieuse institution londonienne, chantera le 16 mars dans le cadre d'un concert à guichet fermé dédié à leur pays, qu'ils sont nombreux à avoir fui après l'invasion russe il y a un an.

"On était connus comme une nation qui aime chanter et la musique est une part importante de notre culture", affirme à l'AFP Iryna Stepanova, une Ukrainienne de 32 ans qui vivait à Kharkiv, à l'est de l'Ukraine, avant de s'installer au Royaume-Uni en mai 2022.

"Je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais, il faut que nous défendions l'Ukraine sur le plan culturel", estime la jeune femme qui a répondu à l'appel du Royal Opera House pour rejoindre la chorale.

"Nous espérions rassembler 45 chanteurs et nous avons eu 360 candidatures", s'enthousiasme Jillian Barker, directrice de l'enseignement au sein de l'institution.

Quelque 130 Ukrainiens de tous âges -en majorité des femmes, "les hommes sont au combat"- ont finalement été choisis pour participer. Certains sont professionnels, d'autres n'avaient jamais chanté auparavant.

«Réel échange»

"Ce qui est fou, c'est qu'ils ne se connaissaient pas", explique Mme Barker. "Ce sont seulement des gens qui se sont retrouvés et qui ont formé ensemble une communion en chantant".

Lors de "la première répétition, ils ont chanté entre eux et nous étions là, debout, en train de pleurer car le son était tellement puissant", ajoute-t-elle.

"C'est une expérience incroyablement émouvante" d'entendre "la connexion spéciale entre un pays natal, une langue et une musique", relève William Spaulding, le chef de chœur du Royal Opera House, qui guide la chorale avant la représentation.

Pour que le projet fonctionne, les organisateurs ont travaillé sur le répertoire, composé d'airs d'opéra "pouvant être chantés par des non-professionnels" et de musiques patriotiques et folkloriques ukrainiennes.

"Ils chantent leur répertoire ukrainien et nous apportons le répertoire de l'opéra", explique Jillian Barker. "Et nous faisons un concert qui est un réel échange."

Pour Iryna Stepanova, qui avait déjà fait partie d'une chorale en Ukraine, "c'est incroyable de chanter avec le Royal Opera" mais "ce n'est pas simple, ils sont vraiment très professionnels".

A une semaine du concert, qui aura lieu au Royal Opera, elle est un peu stressée. "Mais j'ai surtout hâte car je pense que ça va être une expérience unique pour tous les Ukrainiens".

En tant que chanteur professionnel, Dmytro Hovorov avoue lui qu'il appréhendait de chanter avec des amateurs. "Mais j'ai été vraiment surpris, le niveau est très élevé."

Originaire de Tcherkassy, le jeune homme de 22 ans vivait déjà au Royaume-Uni avant l'invasion russe.

"Une chorale ukrainienne avec des chants ukrainiens, c'est vraiment puissant et ça envoie ce message que nous nous battons toujours, que nous sommes toujours forts, qu'on va gagner et que ça va aller", affirme-t-il.

Après le Royal Opera, l'Ukraine sera au centre de l'Eurovision en mai à Liverpool. Le pays avait gagné l'édition 2022 mais ne peut pas accueillir l'événement sur son sol en raison de la guerre.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.