En France, un couple de «revenants» de Libye condamné à 17 et 5 ans de prison

Chaïb Attaf, surnommé "le djihadiste du clavier" dans son entourage, avait adhéré de longue date à la mouvance djihadiste (Photo, AFP).
Chaïb Attaf, surnommé "le djihadiste du clavier" dans son entourage, avait adhéré de longue date à la mouvance djihadiste (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 mars 2023

En France, un couple de «revenants» de Libye condamné à 17 et 5 ans de prison

  • «La cour ne souhaitait pas qu'une réincarcération mette à mal le processus de réinsertion que vous avez entrepris»
  • Les deux accusés ont été aussi condamnés pour soustraction à leurs obligations légales vis-à-vis de leurs enfants

PARIS: La justice française a condamné vendredi à 17 ans de réclusion criminelle un Franco-marocain, Chaïb Attaf, pour avoir rejoint le groupe djihadiste Etat islamique en Libye en 2016.

La cour d'assises spéciale a assorti sa peine d'une mesure de sûreté des deux tiers et ordonné un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans après sa sortie de prison.

L'accusé de 42 ans, originaire d'Auxerre (centre de la France) et basé à Louvroil près de Maubeuge (nord), était jugé depuis lundi pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle pour plusieurs tentatives de rallier un réseau de recrutement et des zones tenues par l'EI entre 2013 et 2017.

Sa compagne Dounia Bentefrit, 41 ans, sous contrôle judiciaire depuis juin 2022, comparaissait elle aussi pour AMT.

La cour l'a condamnée à cinq ans de prison dont deux avec sursis simple et l'obligation d'un suivi socio-judiciaire de 8 ans de même que la poursuite du dispositif de prise en charge de la radicalisation en milieu ouvert PAIRS (programme d'accompagnement individualisé et de réaffiliation sociale).

"La cour ne souhaitait pas qu'une réincarcération mette à mal le processus de réinsertion que vous avez entrepris" et la décision est "surtout dans l'intérêt de vos enfants", a-t-elle indiqué au moment du verdict.

Chaïb Attaf, surnommé "le djihadiste du clavier" dans son entourage, avait adhéré de longue date à la mouvance djihadiste et mûri son ralliement au califat autoproclamé de l'EI et la possibilité d'y mourir en martyr.

Refoulé une première fois de Syrie en 2014, il se rabat vers la Libye où la mouvance terroriste entend étendre son territoire et tient jusqu'à décembre 2016 la ville portuaire de Syrte (nord) et une grande partie de la côte-est.

Sur place, "l'eldorado islamique" qu'il dit avoir idéalisé vire à l'"enfer", selon ses termes.

Sa compagne et leurs deux enfants en bas âge resteront des mois cloîtrés clandestinement dans des lieux insalubres, ballotés notamment entre Derna et Sebha, dans le nord-ouest du pays en guerre.

Lui dit avoir été traité comme de "la chair à canon" par un groupe EI en déroute, son bataillon décimé par un bombardement.

Il sera arrêté en mai 2017 tout comme le reste de la famille et tous passeront deux ans dans les geôles libyennes avant d'être expulsés en avril 2019 vers l'Egypte et le mois suivant en France.

Chaïb Attaf a assuré lors du procès ne pas avoir combattu, se disant déçu par le groupe EI mais toujours fidèle à l'idée d'un "Etat islamique".

Les deux accusés ont été aussi condamnés pour soustraction à leurs obligations légales vis-à-vis de leurs enfants.

L'avocate générale avait requis une peine de 18 ans de réclusion contre Chaïb Attaf, assortie d'une peine de sureté des deux tiers, et 8 ans d'emprisonnement contre sa compagne.


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
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  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».  


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.