Journaliste amélioré ou viré: la presse face à l'intelligence artificielle

Des enseignants sont vus derrière un ordinateur portable lors d'un atelier sur le bot ChatGpt organisé par le Service des médias scolaires (SEM) de l'Instruction publique du canton suisse de Genève, le 1er février 2023 (Photo, AFP).
Des enseignants sont vus derrière un ordinateur portable lors d'un atelier sur le bot ChatGpt organisé par le Service des médias scolaires (SEM) de l'Instruction publique du canton suisse de Genève, le 1er février 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 mars 2023

Journaliste amélioré ou viré: la presse face à l'intelligence artificielle

  • En Allemagne, le groupe de médias Axel Springer a annoncé fin février des suppressions d'emplois chez le tabloïd Bild et le généraliste Die Welt, au motif que l'intelligence artificielle pouvait désormais «remplacer» les journalistes
  • «L'intelligence artificielle va révolutionner le journalisme et l'industrie des médias, en soutenant – ou remplaçant» le journaliste

PARIS: L'intelligence artificielle aura-t-elle la peau des journalistes ? C'est ce que craignent nombre de professionnels avec les annonces récentes de suppressions de postes, même si d'autres préfèrent y voir l'opportunité de gagner en efficacité.

Ils s'appellent ChatGPT, Davinci 3.0, Dall-E , Midjourney ou Stable diffusion et sont les stars naissantes d'une révolution technologique en marche: ces algorithmes, conçus pour imiter le fonctionnement du cerveau humain, sont capables de créer du texte ou des images à la demande.

Leur émergence provoque déjà des bouleversements. En Allemagne, le groupe de médias Axel Springer a annoncé fin février des suppressions d'emplois chez le tabloïd Bild et le généraliste Die Welt, au motif que l'intelligence artificielle pouvait désormais "remplacer" les journalistes.

"L'intelligence artificielle va révolutionner le journalisme et l'industrie des médias, en soutenant – ou remplaçant" le journaliste, a affirmé le dirigeant du groupe Mathias Döpfner, dans une lettre aux salariés.

Selon lui, "la création journalistique", soit les reportages, la recherche d'information ou les éditoriaux, resteront aux mains des journalistes tandis que ce qui réclame moins de valeur ajoutée sera de plus en plus automatisée. Le patron allemand anticipe en conséquence "une réduction significative" des postes de "mise en page", "correction" ou "administration" par exemple.

Une vision que sont cependant loin de partager les journalistes français Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau qui ont lancé dès août 2022 "Qant", une newsletter technologique quotidienne écrite et illustrée à l'aide de plusieurs outils d'intelligence artificielle (IA) "générative".

Ils ont franchi un pas de plus en présentant mi-février à la presse un rapport fouillé de plus de 250 pages sur les grandes tendances du salon des technologies CES de Las Vegas écrit avec ces programmes d'IA.

Le but "était de tester les robots, de les pousser dans leurs retranchements, pour voir ce qu'on peut faire effectivement avec" eux, explique Jean Rognetta.

Intervention humaine constante

Parmi les limites constatées de l'IA durant cet exercice: une difficulté "à dessiner des tendances", à "faire une synthèse journalistique", l'insertion de passages entiers copiés sur Wikipédia, voire de mensonges.

Au final, "que ce soit ChatGPT ou Davinci, ça nous a permis de gagner du temps, mais l'intervention humaine a été nécessaire avant, pendant et après", résume Maurice de Rambuteau.

A l'Agence France-Presse (AFP), où l'IA est déjà utilisée au service photo, Eric Baradat, directeur adjoint de l'information pour la photo, l'infographie et la documentation, se veut aussi prudent. "Avec cette folie autour de ChatGPT, on a tendance à oublier que l'IA n'est pas suffisamment fiable pour ne pas être validée, vérifiée par des journalistes" et experts.

Un logiciel de reconnaissance faciale a ainsi été conçu en interne pour accélérer le travail de légende des photos en facilitant l'identification de célébrités lors de grands événements (tapis rouges, rencontres sportives, défilés de mode).

A terme, "l'objectif est d'avoir une aide à la recherche sur le fonds de 16 millions d'images" de l'AFP, explique Eric Baradat.

Mais pour y parvenir, "il faut donner un référentiel précis à la machine pour qu'elle sache ce qu'elle doit chercher" et surtout "à partir de sources fiables", précise-t-il.

De fait, l'IA est déjà utilisée couramment dans les rédactions, notamment pour traduire des textes, retranscrire des fichiers sonores ou à l'inverse convertir en format audio du texte, voire produire du contenu simple.

Parfois, certains médias restent flous sur l'identité des auteurs de brèves. Au début de l'année, Futurism a ainsi épinglé le site américain d'actualité technologique CNet pour avoir publié des articles rédigés à l'aide d'un outil d'IA sans avertir clairement ses lecteurs.

Depuis, toujours selon Futurism, une dizaine de personnes au sein de la rédaction de CNet ont été licenciées.

Les journalistes sont "affligés du syndrome du grand remplacement technologique, mais je n'y crois pas", estime Jean Rognetta. "Les robots tout seuls ne sont juste pas capables de produire des articles. Il reste très nettement une part non délégable du travail journalistique", soutient-il.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com