Arabie saoudite: Le PIF lance trois nouvelles initiatives pour soutenir le secteur privé

Yasir al-Roumayyan, gouverneur du PIF (Photo fournie).
Yasir al-Roumayyan, gouverneur du PIF (Photo fournie).
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Publié le Mardi 21 mars 2023

Arabie saoudite: Le PIF lance trois nouvelles initiatives pour soutenir le secteur privé

  • Au cours du forum, Yasir al-Roumayyan, gouverneur du PIF, a déclaré que le fonds souhaitait renforcer le rôle du secteur privé en tant qu'investisseur et partenaire dans le pays
  • Al-Arifi a souligné que l'initiative ne profite pas seulement aux entreprises, mais qu'elle a également un impact positif sur l'ensemble de l'économie

RIYAD: Le fonds souverain d'Arabie saoudite a lancé trois nouvelles initiatives pour soutenir le secteur privé, alors que le Royaume progresse régulièrement dans son parcours afin d’atteindre les objectifs de diversification économique décrits dans la Vision 2030.

Lors du Forum du secteur privé qui s'est tenu à Riyad le 14 mars, le Fonds d'investissement public a dévoilé son programme de croissance du contenu local, baptisé «Musahama»" (contribution), qui vise à porter à 60% la part des dépenses consacrées au contenu local dans le portefeuille national du Fonds d'ici la fin de 2025.

Au cours de l'événement, le PIF a également lancé le «programme de développement des fournisseurs» qui soutiendra l’amélioration des compétences des fournisseurs locaux afin de répondre aux exigences croissantes des entreprises du portefeuille du fonds.  Dans le cadre de ce programme, le PIF organisera des formations pour les fournisseurs afin d'aider les entrepreneurs de niveau 2 et 3 à préparer leurs organisations à obtenir les qualifications requises.

Également présente au forum la «plate-forme du secteur privé», un canal dédié à l'échange de fournisseurs et d'opportunités d'investissement.

«L'autonomisation du secteur privé est l'une des principales priorités du PIF, compte tenu du rôle crucial du secteur privé dans la croissance et le développement de l'économie saoudienne», a déclaré Jerry Todd, chef de la division du développement national du PIF.

Jerry Todd, chef de la division du développement national du PIF (Photo fournie).

«Le lancement de notre programme de contenu local Musahama et de notre programme de développement des fournisseurs constitue une avancée majeure dans nos efforts pour stimuler la croissance du contenu local dans le Royaume d’Arabie saoudite», a-t-il ajouté.

Permettre au secteur privé de devenir un investisseur:

Au cours du forum, Yasir al-Roumayyan, gouverneur du PIF, a déclaré que le fonds souhaitait renforcer le rôle du secteur privé en tant qu'investisseur et partenaire dans le pays.

Réitérant les vues du prince héritier, Mohammed ben Salmane, Al-Roumayyan a indiqué que le rôle de l'entreprise privée est crucial pour la diversification économique du Royaume.

«Le PIF cherche toujours à mettre en valeur le rôle du secteur privé et le considère comme un partenaire stratégique et important pour renforcer l'économie florissante de l'Arabie saoudite», a affirmé Al-Roumayyan.

«Le Forum du secteur privé du PIF est conçu pour permettre et renforcer la coopération et la coordination entre le secteur privé, et aussi pour voir les opportunités et les partenariats fournis par le PIF à travers différents programmes et entreprises.»

Al-Roumayyan a également signalé que le fonds souhaite aider le secteur privé à accroître sa contribution au produit intérieur brut jusqu’à 65% d'ici 2030, à créer des emplois, à localiser les technologies et à favoriser le transfert de technologies et de connaissances vers l'Arabie saoudite.

Il a mentionné que le fonds souhaitait impliquer le secteur privé dans le cadre de son plan de développement de 13 secteurs stratégiques en Arabie saoudite.

«Le PIF a créé différentes sociétés spécialisées dans les investissements conjoints afin de soutenir le secteur privé et les PME», a-t-il poursuivi.

 «Je me réjouis de renforcer les possibilités d'intérêt entre le PIF et le secteur privé.»

Il a expliqué que des programmes et des accords destinés au secteur privé seront annoncés lors du forum, ce qui contribuera à «faciliter la communication et l'activation de partenariats de manière efficace et durable».

Vitalité du partenariat avec le secteur privé

S'exprimant lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, le ministre saoudien de l'Industrie et des Ressources minérales, Bandar Alkhorayef, a déclaré que le PIF était un «facilitateur et un partenaire stratégique» très important pour atteindre les objectifs en matière de contenu local.

Alkhorayef reconnaît que le partenariat avec le secteur privé est essentiel de manière à atteindre les objectifs de contenu local en Arabie saoudite.

Pour sa part, Abdelaziz al-Arifi, directeur général du programme Shareek (partenaire), a déclaré que le programme avait aidé de nombreuses entreprises privées d'Arabie saoudite à se développer, non seulement au niveau national ou régional, mais aussi au niveau mondial.

«Ces entreprises sont capables et ont la passion et la volonté d'atteindre les objectifs en termes de capital d'investissement. Le programme Shareek est une destination pour les entreprises en termes d'autonomisation et d'habilitation pour atteindre nos objectifs prometteurs conformément à la Vision 2030», a estimé Al-Arifi.

Il a ajouté que le programme Shareek définit les grandes entreprises comme celles qui peuvent investir 2,66 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) jusqu'en 2030, soit 266,32 millions de dollars par an.

Al-Arifi a également souligné que l'initiative ne profite pas seulement aux entreprises, mais qu'elle a également un impact positif sur l'ensemble de l'économie.

Lancé en 2021, Shareek vise à renforcer les partenariats entre les secteurs public et privé et à accroître les contributions des grandes entreprises afin d’assurer la durabilité économique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.