En Libye, des jeunes fans de high-tech veulent changer les mentalités

Des étudiants libyens assistent à un concours local de robotique à Tripoli le 4 mars 2023. (AFP)
Des étudiants libyens assistent à un concours local de robotique à Tripoli le 4 mars 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

En Libye, des jeunes fans de high-tech veulent changer les mentalités

  • L'évènement réunit une vingtaine d'équipes composées de scientifiques en herbe, garçons et filles, graphistes amateurs et autres apprentis communicants
  • Pour Mohamed Zayed, il s'agit avant tout de «préparer de futurs travailleurs et sensibiliser le pays à l'importance des technologies et de l'innovation»

TRIPOLI: Féru de high-tech, Youssef Jira veut encourager d'autres jeunes Libyens issus de générations sacrifiées sous le dictateur Kadhafi à lancer des initiatives autour des technologies pour moderniser le pays.

Bandana sur le front et sweat-shirt blanc, le lycéen de 18 ans participe avec enthousiasme à un concours de fabrication de robots dans un gymnase à Sarraj, un quartier cossu de l'ouest de Tripoli.

L'évènement réunit une vingtaine d'équipes composées de scientifiques en herbe, garçons et filles, graphistes amateurs et autres apprentis communicants, venus de toutes les régions de ce pays divisé par des camps politiques rivaux.

"On veut faire passer un message à l'ensemble de la société parce que ce qu'on a appris à travers cette expérience a changé beaucoup de choses en nous", explique à l'AFP Youssef Jira, évoquant le développement de compétences individuelles et l'esprit de coopération entre camarades au-delà des différences.

Plus loin, d'autres jeunes encouragent de petits robots amateurs en compétition, au son de "Rockabye" du groupe britannique Clean Bandit.

«Inclusion» et «unité»

Avec des programmes scolaires glorifiant le régime mis en place par le "guide" Mouammar Kadhafi et où l'enseignement des langues étrangères était marginalisé, le système éducatif libyen n'a favorisé pendant des dizaines d'années aucun développement de l'esprit critique ou d'initiative.

Les programmes ont été changés après la chute du dictateur en 2011, mais les crises politiques à répétition émaillées de violences n'ont pas aidé à leur mise en oeuvre, tout comme à l'établissement d'institutions politiques pérennes.

En attendant, la population, les jeunes en tête, aspire à travailler pour le développement de leur pays.

Mohamed Zayed, qui coordonne le concours de robots pour une école privée internationale de Tripoli, est persuadé que ce type d'initiatives peut "ouvrir les horizons" de la Libye parce qu'elles impliquent plus que de "simples robots", en mobilisant l'esprit d'entreprise et le goût pour les technologies.

"Ces jeunes ont dû également gérer les relations entre eux, avec l'idée d'inclusion, d'unité et de paix", dit-il à l'AFP, après un discours devant des lycéens, leurs familles mais aussi des responsables du gouvernement.

Pour Mohamed Zayed, il s'agit avant tout de "préparer de futurs travailleurs et sensibiliser le pays à l'importance des technologies et de l'innovation".

Devant le gymnase, une vingtaine d'équipes présentent leurs robots. Leur composition illustre aussi une volonté d'intégrer, dans une société très conservatrice, des groupes souvent marginalisés comme les femmes, les immigrés ou les personnes handicapées.

Shadrawan Khalfallah, 17 ans, s'est lancée dans l'aventure, voyant dans les technologies un moyen de relever les défis climatiques comme sanitaires, mais aussi une opportunité de "mettre les filles en avant".

"Il n'y avait pas beaucoup de filles à part nous, alors on a créé cette équipe pour faire évoluer la société et montrer qu'on existe", dit à l'AFP la jeune lycéenne en sweat-shirt rose en distribuant des autocollants au nom de son équipe: "Change".

Professeure de biologie, de physique et de chimie, Nagwa Al-Ghani, mentor d'une des équipes, estime aussi que les technologies contribueront au développement et à "une meilleure image" du pays.

«Commencer par l'éducation»

"On reçoit ces idées de l'étranger et on se dit pourquoi ne pas les développer nous-mêmes ici?", souligne à l'AFP cette Libyenne qui a étudié au Royaume-Uni, appelant les responsables libyens à "s'intéresser davantage" aux sciences et technologies.

"Nous en avons besoin si nous voulons que notre pays se développe et nous devons commencer par l'éducation", insiste-t-elle.

Dans ce pays qui regorge de pétrole, le gouvernement assure qu'il fait de la jeunesse et des technologies un axe central de son plan de développement avec des "initiatives nouvelles" pour le numérique, les télécommunications, l'économie du savoir, la formation des jeunes et même des "villes intelligentes".

"La technologie est le langage de notre époque et ce sont les jeunes qui le parlent", affirme Mohamed Hamouda, porte-parole du gouvernement à Tripoli, présent à cet évènement.

"La Libye ne manque de rien, ni de ressources humaines, ni d'intelligence, ni de détermination de la jeunesse", ajoute le responsable, issu de la société civile.

Mais, dit-il, "ce qu'il nous manque, c'est une stabilité durable ainsi qu'une vision stratégique pour soutenir les jeunes".


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.