Le Parlement libanais recommande un audit juricomptable général

Le Liban est confronté à une crise économique et politique sans précédent, les mouvements de protestations populaires se poursuivant depuis octobre de l'année dernière. (Photo, Reuters)
Le Liban est confronté à une crise économique et politique sans précédent, les mouvements de protestations populaires se poursuivant depuis octobre de l'année dernière. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 28 novembre 2020

Le Parlement libanais recommande un audit juricomptable général

  • L’action vient en réponse à la demande d'Aoun de vérifier les comptes de la banque centrale
  • Des militants civiques livrent un message au coordonnateur de l’ONU, tenant le Hezbollah responsable de l’effondrement de l’État libanais

BEYROUTH: Le Parlement libanais a discuté vendredi d’une lettre du président Michel Aoun demandant une assistance en vue d’un audit juricomptable de la Banque du Liban.

La demande a annulé le contrat que le gouvernement libanais avait signé avec le cabinet de conseil en restructuration Alvarez & Marsal afin d’effectuer d’une vérification juricomptable de la banque centrale. Effectivement, la Banque du Liban justifie sa réticence à fournir des informations au cabinet de conseil en affirmant que ces requêtes sont en contradiction avec la loi monétaire et de crédit ainsi que la loi sur le secret bancaire.

À la fin de la session, les membres du Parlement ont approuvé une recommandation selon laquelle «les comptes de la Banque du Liban, des ministères, des intérêts indépendants, des conseils, des institutions financières, des municipalités et de tous les fonds font l'objet d’une vérification juricomptable en même temps, sans aucune entrave et sans invoquer les secrets bancaires ou quoi que ce soit d'autre».

Le débat dans la salle de l'UNESCO reflétait déjà une division entre les blocs parlementaires. Le Parti socialiste progressiste, le Mouvement Amal et le bloc du futur ont tous soutenu «une vérification juricomptable complète de toutes les institutions», tandis que les députés du Mouvement patriotique libre et des Forces libanaises ont insisté pour «vérifier les comptes de la Banque du Liban» en premier lieu.

Le différend a touché deux projets de loi, dont l'un a été soumis par le bloc des Forces libanaises, suspendant la loi sur le secret bancaire pendant un an, pour entrer en vigueur à compter de la date de publication de cette loi pour toutes les questions liées aux vérifications financières et /ou aux enquêtes pénales déterminées par le gouvernement sur les comptes de la Banque du Liban.

Le projet de loi des députés du Mouvement Amal élargit la portée de la vérification juricomptable pour inclure «tous les ministères, institutions, départements, fonds et conseils sans exception, discrétion, variabilité ou malveillance».

Le bloc du Hezbollah semble être le bloc le plus embarrassé parmi ses deux alliés, le mouvement Amal et le mouvement patriotique libre. Le chef du bloc, Mohammad Raad, a déclaré au cours de la session: «Nous soutenons la vérification juricomptable de la Banque du Liban, et nous convenons que cette vérification sera mené dans toutes les institutions publiques, et nous proposons également d'approuver la suspension temporaire du secret bancaire».

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FAIT MARQUANT

Le bloc du Hezbollah semble être le bloc le plus embarrassé parmi ses deux alliés, le mouvement Amal et le mouvement patriotique libre

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Le député Wael Abou Faour a signalé à l'issue de la session: «Le président Aoun a essayé de tenir le Parlement pour responsable du défaut de mener une enquête criminelle, mais le Parlement a réagi en approuvant la recommandation de vérifier les comptes de tous les départements de l'État sans exception».

Le mouvement patriotique libre s’est opposé à la vérification des comptes du ministère de l’énergie, qui supporte la moitié de la dette publique du pays. Il a cependant insisté sur le contrôle des comptes de la banque centrale.

Le secrétaire du bloc du Liban fort, le député Ibrahim Kanaan, a déclaré: «Le peuple libanais a le plein droit de connaître le sort de ses dépôts bancaires».

Le député Samir Al-Jisr du parti du futur a aussi affirmé: «Le cabinet d’Hassan Diab a approuvé la vérification juricomptable en la limitant au budget de la banque centrale, au compte de profits et pertes ainsi qu’au niveau des réserves disponibles en devises. Il était impossible d’appliquer automatiquement cette vérification à tous les ministères, départements, institutions et agences de l’État. Cependant, avec l'approbation du Parlement de la recommandation d'inclure dans la vérification toutes ces entités en plus de la Banque du Liban, et de transformer la recommandation en loi, une vérification juricomptable devient pertinemment obligatoire».

Des militants du mouvement civil ont fait pression sur les députés pour connaître le sort de l'argent déposé dans les banques libanaises. Ils ont distribué des tracts aux passants et aux voitures tout en réclamant le droit de connaître la vérité sur les comptes de la Banque du Liban.

Cela a fait éruption aux affrontements entre les forces de sécurité et plusieurs manifestants blessant un certain nombre de personnes impliquées. La Croix-Rouge les a transférées dans un hôpital de la capitale.

Un autre groupe du mouvement civil a organisé un sit-in devant le bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban, Jan Kubis, à Baabda. Le groupe a livré un message à Kubis déclarant le rejet par la société civile de l’existence «de deux États dans un seul l'État ainsi que la possession des armes illégales» en évoquant fortement que «l’acquisition des armes et la décision de guerre et de paix est le droit absolu de l'État libanais seulement».

Le même groupe a ainsi précisé que: «Le Hezbollah, qui contrôle les fonctionnement de l'État, est la principale raison de l'effondrement politique, financier, économique, sanitaire et éducatif ainsi que de l'isolement du Liban de son cercle arabe et international».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vidéos d'otages israéliens à Gaza: Netanyahu "consterné", s'entretient avec les familles

Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
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  • « Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué.
  • La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord les libérer.

JERUSALEM : Selon un communiqué officiel, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit « consterné » par les dernières vidéos diffusées par le Hamas montrant des otages dans la bande de Gaza et a parlé avec les familles.

« Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.

La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour les libérer.

Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv en soutien à leurs familles et pour exiger leur libération. 

Sur les images de propagande des deux groupes islamistes, les deux otages apparaissent très affaiblis et très amaigris, dans une mise en scène qui vise à établir un parallèle avec la situation humanitaire actuelle à Gaza, menacée de « famine généralisée » selon l'ONU.

Selon le communiqué, M. Netanyahu « a eu une longue conversation ce soir avec les familles de Rom Breslevski et Avyatar David, tous deux exhibés dans ces vidéos ».

« La cruauté du Hamas n'a pas de limite », a-t-il commenté, toujours selon le bureau du Premier ministre.

« Alors que l'État d'Israël permet l'entrée de l'aide humanitaire pour les habitants de Gaza, les militants du Hamas affament délibérément nos otages et les filment de manière cynique et odieuse. Ils affament également délibérément les habitants de la bande de Gaza, les empêchant de recevoir de l'aide, et relaient une campagne de propagande mensongère contre Israël », a-t-il affirmé, appelant les pays du monde à se mobiliser pour condamner clairement les crimes du Hamas.

Dimanche matin, les titres de presse restaient largement consacrés au sujet : « Affamés, décharnés et désespérés » (Yedioth Ahronoth), « L'enfer à Gaza » (Ma'ariv), « Cruauté sans limite » (Israel Hayom), « Netanyahu n'est pas pressé » (Haaretz). 

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60 430 morts à Gaza, dont la plupart sont des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km(2), déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Fin mai, il a levé le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Dans la nuit, les sirènes d'alarme ont retenti dans les localités voisines de la bande de Gaza, a annoncé l'armée.

« Un missile lancé depuis le sud de la bande de Gaza a très probablement été intercepté », a ensuite indiqué l'armée, sans donner plus de détails.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.