Le Groupe international de soutien au Liban: il faut mettre fin à l'impasse

Une photo expose les conséquences de l’explosion dans le port de Beyrouth, la capitale libanaise, le 5 août 2020 (Photo, AFP/Archives)
Une photo expose les conséquences de l’explosion dans le port de Beyrouth, la capitale libanaise, le 5 août 2020 (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Jeudi 26 novembre 2020

Le Groupe international de soutien au Liban: il faut mettre fin à l'impasse

  • Le GIS a été lancé en 2013 et comprend l'ONU, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, la Grande-Bretagne, les États-Unis, l'UE ainsi que la Ligue arabe
  • La firme juricomptable Alvarez & Marsal a interrompu son enquête car elle n’a pas reçu les informations nécessaires pour compléter la tâche

BEYROUTH: Le Groupe international de soutien au Liban (GIS) a exprimé sa consternation face aux retards dans la formation d'un gouvernement dans le pays en crise, et a exhorté les autorités libanaises à mettre en œuvre les réformes urgentes.

Dans une déclaration adressée mercredi aux leaders libanais, le groupe prévient qu’à mesure que l’impasse politique dans le pays se prolonge, «la crise sociale et économique s’aggrave».

Le GIS a exhorté le gouvernement intérimaire de Hassan Diab à «pleinement assumer ses responsabilités les plus pressantes», ajoutant que «la priorité absolue en ce moment est que les leaders politiques libanais acceptent de former un gouvernement qui ait la capacité et la volonté de mettre en œuvre les réformes nécessaires, et ce sans délai». Des mesures législatives concrètes sont nécessaires pour atténuer les «problèmes financiers auxquels sont confrontées les familles et les entreprises libanaises», a-t-il déclaré.

Le GIS a été lancé en 2013 et comprend l'ONU, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, la Grande-Bretagne, les États-Unis, l'UE ainsi que la Ligue arabe.

Dans sa déclaration, le groupe a salué le projet de la France de tenir une conférence internationale de soutien au peuple libanais d’ici le début du mois de décembre. Le forum sera coprésidé par l'ONU.

Mais le sommet «ne devrait pas détourner notre attention du besoin criant de former un gouvernement et d’entamer des réformes judicieuses», a-t-il déclaré.

Mercredi, Reuters a cité «une source officielle» qui a affirmé que la banque centrale du Liban envisage de réduire le niveau des réserves obligatoires de change afin de continuer à subventionner les importations de base l’année prochaine. Ces réserves sont déjà faibles, et l’économie est en chute libre.

Selon la même source, Riad Salameh, le gouverneur de la banque centrale, a rencontré mardi les ministres du gouvernement intérimaire pour discuter de la réduction du taux de réserve obligatoire de 15% à 12%, voire même de 10%. Les réserves de change s'élèvent actuellement à environ 17,9 milliards de dollars, ce qui ne laisse que 800 millions de dollars pour soutenir les importations de carburant, de blé et de médicaments jusqu'à la fin de l'année en cours.

Parallèlement, les leaders politiques libanais cherchent, comme d’habitude, à se rejeter mutuellement la responsabilité de l’impasse parlementaire, dans un conflit illustré par l’échange de lettres d’accusation entre le bloc parlementaire de Nabih Berri et le président Michel Aoun.

Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste, a tweeté mercredi: « Nous sommes dans un cercle vicieux de conditions, de contre-conditions, de noms et de contre-noms, d’offres électorales et présidentielles, et de paris régionaux fragiles. Manifestement la région subit un changement radical».

Lors d'une réunion des commissions parlementaires mixtes mercredi pour discuter d'un projet de loi pour les élections législatives, des représentants du Mouvement patriotique libre et du parti des Forces libanaises ont exprimé leurs objections. Ils affirment que le projet présenté par le bloc parlementaire de Berri «accroît les écarts politiques, sectaires et idéologiques parce qu'elle se base sur l'idée que le Liban est une seule et unique circonscription électorale».

Le député des Forces libanaises, George Adwan, a déclaré que «On ne parle plus de loi électorale, mais bien d’un changement dans le système politique».

Le Parlement libanais doit tenir une session plénière vendredi pour discuter d’une lettre envoyée par Aoun «afin de permettre à l’État de procéder à une vérification juricomptable des comptes de la Banque du Liban».

La firme comptable Alvarez & Marsal, qui effectuait une vérification juricomptable des comptes de la banque centrale, a déclaré la semaine dernière qu’elle a interrompu l’enquête car elle n’a pas reçu les informations nécessaires pour compléter la tâche. La décision de la firme est intervenue après que la banque centrale ait invoqué la loi sur le secret bancaire pour empêcher la divulgation d'informations.

Aoun avait insisté sur la tenue de l’enquête «pour que le Liban ne soit pas perçu comme un État voyou ou un État en faillite aux yeux de la communauté internationale».

Lors d'un sit-in près du parlement le 4 août, les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth ont exigé «un décret qui mette nos martyrs à pied d’égalité avec ceux de l'armée».

Des mères endeuillées, certaines arborant les photos de leurs enfants tués dans l'explosion, ont accusé les anciens et actuels chefs d'État d'être responsables de l'explosion.

Mohammed Choucair, chef des organisations économiques libanaises, a souligné que les autorités libanaises «traitent cet événement dévastateur comme un accident banal».

Il a aussi affirmé que «la seule façon de sauver le Liban et de reconstruire Beyrouth à nouveau est de former un gouvernement capable et productif qui répond aux aspirations de tous les citoyens sans exception».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.