L’ONU appelle le Yémen à tirer profit de l’accord saoudo-iranien pour rétablir la paix

L’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg (à droite), apparaît sur l’écran alors qu’il assiste à distance à une réunion du Conseil de sécurité. (AFP)
L’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg (à droite), apparaît sur l’écran alors qu’il assiste à distance à une réunion du Conseil de sécurité. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

L’ONU appelle le Yémen à tirer profit de l’accord saoudo-iranien pour rétablir la paix

  • Le Yémen connaît sa plus longue accalmie dans les combats depuis la trêve d’avril 2022 entre le gouvernement yéménite et la milice houthie
  • L’envoyé émirati salue les efforts déployés par l’Arabie saoudite pour fournir un soutien humanitaire, économique et politique au peuple yéménite, réitérant le soutien de son pays au Conseil présidentiel yéménite

NEW YORK: L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen a salué mercredi le récent accord visant à rétablir les relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ajoutant que la région était témoin d’un «changement radical dans la portée et la profondeur» des pourparlers pour mettre fin au conflit yéménite de longue date.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le Yémen, Hans Grundberg a salué les efforts de médiation du Royaume et du sultanat d’Oman, exhortant toutes les parties yéménites à saisir l’occasion que présente cet «élan diplomatique régional renouvelé» et à prendre «des mesures décisives vers un avenir plus pacifique».

L’Arabie saoudite et l’Iran ont décidé la semaine dernière, à Pékin, de rétablir leurs liens diplomatiques suspendus depuis 2016.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également salué l’accord, mettant en lumière l’importance des bonnes relations entre l’Iran et le Royaume «pour la stabilité de la région du Golfe».

Geng Shuang, le représentant permanent adjoint de la Chine auprès de l’ONU, affirme que l’accord est «une nouvelle réconfortante pour le monde d’aujourd’hui qui est plein d’incertitudes et d’instabilité». Il ajoute un élément positif au paysage de paix, de stabilité, de solidarité et de coopération dans la région.

M. Geng espère que l’accord mettra en place des conditions propices à l’amélioration de la situation au Yémen.

«Le dialogue de Pékin est une réussite sur le plan diplomatique», rapporte l’envoyé chinois, promettant que son pays poursuivra ses «efforts inébranlables pour résoudre la question yéménite et maintenir la paix et la stabilité au Moyen-Orient».

L’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey DeLaurentis, espère également que l’accord saoudo-iranien contribuera aux efforts visant à «garantir une solution durable au conflit au Yémen, à faire face au flux continu d’aide létale iranienne aux Houthis et à assurer le soutien iranien à une solution politique au Yémen».

«Les efforts pour parvenir à la stabilité dans la région sont les bienvenus», ajoute M. DeLaurentis.

Le Yémen connaît sa plus longue accalmie dans les combats depuis la trêve d’avril 2022 entre le gouvernement yéménite et la milice houthie. Cependant, il y a eu des affrontements sporadiques depuis l’expiration de l’accord début octobre 2022.

M. Grundberg note que la situation sécuritaire reste fragile et appelle les parties à éviter de déstabiliser la situation en faisant preuve de «retenue maximale» et en s’abstenant de tout discours d’escalade.

«La situation sécuritaire reste relativement stable, mais aucun accord ne semble tracer la voie à suivre. Le Yémen semble être dans un schéma politique précaire. Pourtant, des efforts diplomatiques intenses sont en cours à différents niveaux pour mettre fin au conflit dans le pays», précise-t-il.

Joyce Msuya, secrétaire générale adjointe aux Affaires humanitaires et coordinatrice adjointe des secours d’urgence, dit aux membres du conseil que le nombre de personnes souffrant de la faim au Yémen avait diminué de deux millions et que les pires cas de famine étaient tombés à zéro.

Elle attribue cette amélioration aux «efforts inlassables» des travailleurs humanitaires, au «généreux soutien des donateurs» et à la trêve elle-même.

«Mais il ne faut pas pour autant s’en réjouir», avertit-elle, «puisque le Yémen reste une urgence renversante».

Elle soutient que 17 millions de Yéménites dépendent de l’aide pour leur survie et leur protection, à la lumière des défis en matière d’accès et de sécurité, des pénuries de financement et des problèmes économiques qui «plongent encore plus de personnes dans la misère».

Par ailleurs, elle salue l’accélération par les Houthis des approbations des projets d’aide dans les zones qu’ils contrôlent, mais déclare que malgré «ces petits points positifs», les perspectives globales de l’accès et de la sécurité restent sombres.

«Dans les zones contrôlées par les Houthis, les travailleuses humanitaires yéménites ne peuvent toujours pas voyager sans tuteurs masculins, poursuit la secrétaire générale. Cela entraîne de graves perturbations dans la capacité des agences à aider les femmes et les filles de manière sûre et fiable.»

La responsable humanitaire exhorte les Houthis à lever toutes les restrictions de mouvement sur les opérations d’aide.

Elle a également appelé à la libération immédiate de deux membres du personnel de l’ONU qui sont toujours détenus à Sanaa après leur arrestation par la milice en novembre 2021.

Cependant, elle incite les États donateurs à honorer leurs promesses lors de la récente cérémonie d’annonce des contributions au Yémen et à les exécuter immédiatement, ajoutant que 4,3 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) d’aide humanitaire sont nécessaires pour aider 17 millions de Yéménites.

Mohammed Abouchahab, représentant permanent adjoint des Émirats arabes unis, appelle les Houthis à «tenir compte de l’appel à la paix et à répondre véritablement aux propositions visant à mettre fin au conflit».

Il ajoute que si les milices persistent à poursuivre leurs propres intérêts, «nous les tiendrons pleinement responsables du sort continu de nombreuses personnes».

L’envoyé émirati salue les efforts déployés par l’Arabie saoudite pour fournir un soutien humanitaire, économique et politique au peuple yéménite, réitérant le soutien de son pays au Conseil présidentiel yéménite.

Il incite également à mettre fin aux «violations du droit international humanitaire et aux atteintes aux droits humains perpétrées par les Houthis contre les civils et les infrastructures civiles».

«Nous condamnons fermement ces violations, qui vont des attaques contre les ports yéménites aux blocus, en passant par les mines, la détention arbitraire, la torture et la disparition forcée.»

Les violations contre les femmes et les enfants sont particulièrement préoccupantes, renchérit-il.

«Les Houthis poursuivent également leurs campagnes d’endoctrinement ciblant les enfants, y compris au moyen de camps d’été, et modifient les programmes scolaires publics pour inclure l’idéologie extrémiste», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com