Le Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 revient à Djeddah, joyau de la côte

Le double champion Max Verstappen a salué les changements visant à améliorer la visibilité des pilotes sur le circuit de la corniche de Djeddah. (Photo fournie)
Le double champion Max Verstappen a salué les changements visant à améliorer la visibilité des pilotes sur le circuit de la corniche de Djeddah. (Photo fournie)
Sergio Perez de Red Bull, Lewis Hamilton de Mercedes, Lance Stroll d'Aston Martin, Kevin Magnussen de Haas et Esteban Ocon d'Alpine lors de la conférence de presse du 16 mars 2023, avant le Grand Prix d'Arabie Saoudite à Djeddah. (REUTERS)
Sergio Perez de Red Bull, Lewis Hamilton de Mercedes, Lance Stroll d'Aston Martin, Kevin Magnussen de Haas et Esteban Ocon d'Alpine lors de la conférence de presse du 16 mars 2023, avant le Grand Prix d'Arabie Saoudite à Djeddah. (REUTERS)
Le double champion Max Verstappen a salué les changements visant à améliorer la visibilité des pilotes sur le circuit de la corniche de Djeddah. (Fourni)
Le double champion Max Verstappen a salué les changements visant à améliorer la visibilité des pilotes sur le circuit de la corniche de Djeddah. (Fourni)
Nico Hulkenberg, de l'écurie Haas, lors de l'entraînement sur le circuit de la corniche de Djeddah, le 17 mars 2023. (REUTERS/Ahmed Yosri)
Nico Hulkenberg, de l'écurie Haas, lors de l'entraînement sur le circuit de la corniche de Djeddah, le 17 mars 2023. (REUTERS/Ahmed Yosri)
Kevin Magnussen de Haas en action lors de l'entraînement sur le circuit de la corniche de Djeddah le 17 mars 2023. (REUTERS) Nico Hulkenberg de Haas lors de l'entraînement sur le circuit de la corniche de Djeddah le 17 mars 2023. (REUTERS/Ahmed Yosri)
Kevin Magnussen de Haas en action lors de l'entraînement sur le circuit de la corniche de Djeddah le 17 mars 2023. (REUTERS) Nico Hulkenberg de Haas lors de l'entraînement sur le circuit de la corniche de Djeddah le 17 mars 2023. (REUTERS/Ahmed Yosri)
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Publié le Samedi 18 mars 2023

Le Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1 revient à Djeddah, joyau de la côte

  • La troisième course du Royaume, désormais inscrite au calendrier de la Formule 1, débutera le 19 mars.
  • Après avoir accueilli le rallye Dakar, le Diriyah E-Prix et l'Extreme E, l'Arabie saoudite est en passe de devenir un haut lieu du sport automobile.

DJEDDAH : Lorsque, le dimanche 5 décembre 2021, Lewis Hamilton, alors champion en titre de Formule 1, a remporté le tout premier Grand Prix d'Arabie saoudite tard dans la soirée, il a donné lieu à ce qui allait devenir, une semaine plus tard à Abu Dhabi, la plus grande finale de l'histoire de ce sport.

La victoire du septuple champion sous les projecteurs de Djeddah lui a permis de revenir à hauteur de Max Verstappen de Red Bull dans le classement des pilotes avant la dernière course de la saison dans la capitale des Émirats arabes unis.

Ce qui s'est passé sur le circuit de Yas Marina entrera dans la légende, avec la victoire de Verstappen. Il y remporte en effet une course à peine croyable, et infiniment controversée, dans les dernières secondes, décrochant ainsi son premier titre. Il n'est peut-être pas exagéré de dire que cet instant fortuit a, dès lors, modifié le cours de l'histoire de la F1.

Le premier Grand Prix d'Arabie Saoudite a été marqué par des drames, des accidents, de nombreuses voitures de sécurité et la victoire d'Hamilton qui a pavé la voie au dénouement d'Abu Dhabi.

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Le deuxième Grand Prix d'Arabie saoudite en 2022 rassemblait tous les éléments pour offrir un tel spectacle. Au lieu d'être l'avant-dernière course de la saison, le deuxième Grand Prix d’Arabie Saoudite s’est tenu quelques mois seulement après la course inaugurale, qui s'est déroulée le 27 mars.

Le champion Verstappen remporte la course haut la main dans ce qui deviendra une consécration pour le pilote néerlandais. En effet, le défi initial de Ferrari visant à faire de Red Bull le champion incontesté du titre des pilotes et des constructeurs, s’est peu à peu estompé.

Dimanche 19 mars 2023, le troisième Grand Prix d'Arabie Saoudite est désormais inscrit au calendrier de la F1.

L’accueil par Royaume de l'un des événements phares du sport ne relève plus de l’exception et suscite désormais une impression indéniable et méritée de pérennité pour le circuit routier le plus rapide de l'histoire de la F1, avec ses 6,174 km de piste et ses 27 virages. La F1 est en Arabie saoudite pour y rester.

Les changements de piste apportés cette année, pour améliorer la visibilité des pilotes, ont été bien accueillis par le double champion Verstappen.

Il affirme à cet égard : « C'est un circuit de rue vraiment sympa, avec beaucoup d'adhérence. C’est toujours un plaisir d’y revenir pour une course ».

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Max Verstappen de Red Bull. (Photo fournie) 

Le jeune homme de 25 ans sera le grand favori pour réitérer son succès de l'année dernière, tandis que les Ferrari de Charles Leclerc et Carlos Sainz devront espérer plus de chance de et meilleures décisions pour booster leur compétitivité.

Derrière, Lewis Hamilton et George Russell seront au volant de leur Mercedes, une voiture qui n’est plus celle qui leur a permis de remporter sept titres pilotes et huit titres constructeurs d'affilée.

Par ailleurs, il faudra garder un œil sur Aston Martin qui espère, avec le visage souriant de Fernando Alonso et la maturité croissante de Lance Stroll, faire un grand pas en avant et passer de la catégorie moyenne à celle de concurrents au titre.

Le fait que l'Arabie saoudite soit devenue une plaque tournante pour certaines des courses les plus médiatisées du monde n'est plus un scoop.

En 2023 déjà, comme ces dernières années, nous avons vu plusieurs compétitions mondiales se dérouler dans le Royaume.

Le Rallye Dakar a été transporté avec succès dans le désert d'Arabie saoudite depuis 2020, tandis que Riyad a accueilli pour la première fois le Diriyah E-Prix de Formule E en 2018, et depuis 2021 sous la forme d'un double match nocturne.

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Circuit de la corniche de Djeddah. (Photo fournie)

Extreme E, une autre série de courses entièrement électriques, vient de conclure sa course d'ouverture de saison à AlUla pour la troisième année consécutive.

Et puis il y a eu le Rallye Jameel, la première course mondiale réservée aux femmes pilotes uniquement au Moyen-Orient, qui nous rappelle que ces événements inédits ne se déroulent pas dans un néant culturel, mais bel et bien dans une société qui évolue rapidement.

Mais la F1 reste l’événement phare qui transcende la simple compétition sportive.

« La Formule 1 a fait connaître le sport automobile en Arabie saoudite », a déclaré Reema Juffali, première femme pilote de course saoudienne et fondatrice de Theeba Motorsport. « Il y a quatre ans, je me souviens avoir dû expliquer la différence entre la F1 et le rallye. C'est d’autant plus formidable de partager le sport que j'aime avec tout le monde dans mon pays ».

Le milieu de la dernière décennie a peut-être été marqué par une baisse d'intérêt pour ce sport, alors que Mercedes et Hamilton remportaient les courses et les championnats, les uns après les autres.

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Lewis Hamilton de Mercedes avant l'entraînement sur le circuit de la corniche de Djeddah, le 17 mars 2023. (REUTERS/Hamad I Mohammed)

Mais ces dernières années, la F1 a connu un regain de popularité sans précédent, en grande partie grâce à l'émergence de jeunes pilotes passionnants comme Verstappen, Leclerc, Lando Norris, Pierre Gasly et Esteban Ocon.

Mais le facteur le plus important et le plus inattendu de cet engouement renouvelé est sans doute la série Netflix « Formula One : Drive to Survive », qui en est à sa cinquième saison et qui a été tout simplement révolutionnaire en faisant découvrir ce sport à un nouveau public, en particulier à la population américaine, jusqu'alors peu encline à ce sport.

Hamilton, qui s'est exprimé à Arab News avant le tout premier Grand Prix d'Arabie saoudite en décembre 2021, a déclaré que l'émission avait « changé le sport de manière irréversible ».

Les fans occasionnels ne se concentrent plus sur un ou deux pilotes qui dominent chaque saison. Aujourd'hui, même les téléspectateurs les moins intéressés connaissent les hauts et les bas de la saison de Yuki Tsunoda, le triste départ de Daniel Ricciardo de McLaren et le retour de Nico Hulkenburg en F1.

Dans les coulisses, Netflix a fait découvrir à ses téléspectateurs l'âpre rivalité entre Toto Wolff et Christian Horner, directeurs des équipes Mercedes et Red Bull, le personnage haut en couleur de Guenther Steiner, patron de Haas, et les pressions presque insupportables subies par Mattia Binotto alors qu'il tentait de restituer la gloire d’un nom aussi emblématique que Ferrari.

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Le pilote français d'Alpine Pierre Gasly (à l'avant-plan) conduit devant le pilote espagnol d'Aston Martin Fernando Alonso lors de la première séance d'essais sur le circuit de de la corniche de Djeddah, le 17 mars 2023, avant le Grand Prix de Formule 1 d'Arabie saoudite 2023. (AFP)

Les fans saoudiens peuvent désormais avoir une équipe affichant leurs couleurs : Aston Martin Aramco Cognizant F1 Team.

Le vert d'Aston Martin portera cette saison les noms de deux géants saoudiens : Aramco et, depuis la semaine dernière, son nouveau partenaire aérien officiel Saudia.

Ce n'est pas la première fois que Saudia prête son nom à une écurie de F1.

Le Royaume a été le premier pays du Moyen-Orient à participer à la Formule 1 lorsque sa compagnie aérienne nationale a sponsorisé Williams Racing à partir de la fin des années 1970.

« Notre association avec Williams Racing a débuté en 1978 et s'est poursuivie pendant près de deux décennies, au cours desquelles nous avons connu de nombreux succès », a déclaré Khaled Tash, directeur du marketing de Saudia, à Arab News.

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Fernando Alonso, le pilote espagnol d'Aston Martin, assis dans sa voiture dans le garage lors de la première séance d'essais sur le circuit de la corniche de Djeddah, le 17 mars 2023. (AFP)

« Les fans de Formule 1 se souviendront que l'équipe Williams Racing a dominé la compétition et remporté neuf championnats des constructeurs grâce à des talents mondiaux comme Alan Jones, Keke Rosberg, Nigel Mansell, Alain Prost, Damon Hill et Jacques Villeneuve.

« Saudia a joué un rôle essentiel dans les victoires de Williams Racing et notre partenariat a été l'une des collaborations sponsor-équipe les plus réussies de l'histoire de la F1, ouvrant la voie à de futurs partenariats dans l'industrie du sport automobile.

« Nous estimons que notre partenariat avec Aston Martin Aramco Cognizant Formula One Team nous donne une nouvelle occasion d'étendre la portée de ce sport et d'offrir des expériences inoubliables aux fans du monde entier ».

Un tel partenariat soulèvera inévitablement la question d'une plus grande implication saoudienne dans la F1.

« L'histoire d'amour de notre royaume avec la F1 nous a même conduits à accueillir une course, le Grand Prix de Djeddah, et qui sait, nous aurons peut-être un jour notre propre équipe saoudienne de F1 », ajoute Tash.

Il est peut-être encore tôt pour cela, mais c'est une perspective intéressante qui pourrait se concrétiser à moyen ou à long terme.

« Aujourd'hui, après avoir accueilli avec succès deux courses au cours des deux dernières années, nous avons de vrais fans de F1 et beaucoup de personnes intéressées par ce sport », explique Juffali, qui a elle-même participé à des courses en F4 et qui participe maintenant à l'International GT Open. « L'une des questions les plus fréquentes que l'on me pose est la suivante : Comment puis-je devenir pilote de F1 ? »

Il est déjà question d'un nouveau circuit de course permanent à Qiddiya, qui accueillerait notamment le Grand Prix d'Arabie saoudite et offrirait, semble-t-il, des vues inédites aux spectateurs.

La popularité du sport automobile étant en hausse, le prochain grand objectif sera de cultiver les talents locaux, qu'ils soient masculins ou féminins, et de produire des pilotes capables de concurrencer les meilleurs pilotes du monde.

« Je pense que ce n'est que le début pour nous et, avec le niveau d'investissement dans le sport automobile, ce n'est qu'une question de temps avant de voir un pilote saoudien gravir les échelons de la formule junior », conclut Juffali.

Les fans saoudiens de F1 espèrent, eux aussi, qu'il s'agit d’une question de temps.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".