La Turquie et l'ONU annoncent l'extension de l'accord sur les céréales ukrainiennes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan donne une conférence de presse à Ankara, le 17 mars 2023 (Photo, AFP).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan donne une conférence de presse à Ankara, le 17 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 mars 2023

La Turquie et l'ONU annoncent l'extension de l'accord sur les céréales ukrainiennes

  • Kiev a aussitôt salué cette extension, affirmant qu'elle avait été négociée pour une période de 120 jours
  • Ankara avait précédemment affirmé espérer une extension de 120 jours alors que la Russie insistait pour 60 jours

ANKARA: Le président turc Recep Tayyip Erdogan et l'ONU ont annoncé samedi la prolongation de l'accord international sur l'exportation des céréales ukrainiennes, conclu en juillet 2022 pour tempérer la crise alimentaire mondiale née de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Kiev a aussitôt salué cette extension, affirmant qu'elle avait été négociée pour une période de 120 jours. Ni le président turc ni l'ONU n'ont toutefois donné de précisions sur la durée de la prolongation, qui n'a pour l'heure pas été confirmée par la Russie.

"A la suite des entretiens avec les deux parties (Ukraine et Russie, ndlr), nous avons assuré l'extension de l'accord qui devait prendre fin le 19 mars", a affirmé M. Erdogan dans un discours télévisé.

Ankara avait précédemment affirmé espérer une extension de 120 jours alors que la Russie insistait pour 60 jours.

"L'Initiative céréalière de la mer Noire, signée à Istanbul le 22 juillet 2022, a été prolongée. (...) Nous exprimons notre gratitude au gouvernement de Turquie pour le soutien diplomatique et opérationnel", a affirmé dans un communiqué le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric.

Le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandr Kubrakov a, de son côté, évoqué une prolongation de 120 jours.

"L'Initiative céréalière de la mer Noire est prolongée de 120 jours. Nous remercions Antonio Guterres, les Nations unies, le président Recep Tayyip Erdogan, le ministre (turc de la Défense) Hulusi Akar ainsi que tous nos partenaires, d'avoir confirmé cet accord", a-t-il déclaré sur Twitter.

"Le principal défi consiste à accélérer les inspections des navires en Turquie. Cela permettra au monde d'obtenir encore plus de produits agricoles ukrainiens. Nous continuons également à travailler pour ajouter des ports de la région de Mykolaïv à l'Initiative céréalière et à l'élargissement de la gamme de marchandises", a-t-il ajouté dans un message partagé sur Facebook.

"Cet accord a une importance vitale pour l'approvisionnement alimentaire mondial. Je remercie la Russie et l'Ukraine, qui n'ont pas épargné leurs efforts pour un nouveau prolongement de l'accord, ainsi que le secrétaire général des Nations unies", a affirmé M. Erdogan.

L'opposition de Moscou

L'Initiative céréalière de la mer noire signée en juillet 2022 par l'Ukraine, la Russie et la Turquie, avec l'aide de l'ONU, a atténué la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine en permettant l'exportation de près de 25 millions de tonnes de maïs, de blé et autres céréales.

Selon ses termes, l'accord devait être "automatiquement prolongée pour la même période (de 120 jours, ndlr) sauf si une des parties notifie à l'autre son intention d'y mettre fin ou de la modifier". Elle avait été effectivement prolongée de 120 jours en novembre, jusqu'à ce samedi 18 mars 23h59 heure d'Istanbul (20h59 GMT).

Mais le 13 mars, la Russie, mécontente de l'application d'un deuxième accord devant faciliter ses propres exportations d'engrais, avait fait savoir qu'elle acceptait seulement une prolongation 60 jours.

Théoriquement, les exportations d'engrais, indispensables pour l'agriculture mondiale, ne tombent pas sous le coup des sanctions imposées à Moscou par les pays occidentaux depuis le début de la guerre, mais elles sont de facto bloquées.

Moscou veut des progrès tangibles sur les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l'approvisionnement en ammoniac via l'oléoduc +Togliatti-Odessa+.

L'ONU a affirmé qu'elle ferait tout son possible pour sauver le mécanisme sur les céréales qui a permis d'apaiser la flambée des prix depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022.

La Turquie, qui abrite le centre de coordination conjoint de l'accord organisant le contrôle des navires, avait indiqué vendredi espérer toujours une prolongation de 120 jours.


L’architecture au service d’un futur urbain durable et inclusif

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
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  • Le French Architecture Tour 2025 réunit 15 agences françaises aux Émirats pour explorer des partenariats sur l’urbanisme durable, l’ingénierie et l’innovation
  • Avec une croissance de 22 % prévue dans la construction aux UAE, la mission française cible des projets ambitieux à Abou Dhabi, Dubaï et Sharjah

ABOU DHABI: Le French Architecture Tour 2025 a officiellement débuté aux Émirats arabes unis, réunissant une délégation de 15 agences françaises de premier plan dans les domaines de l’architecture, de l’ingénierie et du paysage. Organisée par Business France en partenariat avec l’association AFEX (Architectes Français à l’Export), cette mission ambitionne de renforcer les liens franco-émiriens autour d’un développement urbain durable, connecté et tourné vers l’avenir.

« Cette tournée incarne notre volonté commune de bâtir des environnements urbains durables, inclusifs et résilients », a déclaré S.E. Nicolas Niemtchinow, ambassadeur de France aux Émirats, lors de la cérémonie d’ouverture à La Résidence de France à Abou Dhabi. « Les entreprises françaises viennent avec un savoir-faire de renommée mondiale, mais aussi avec une volonté sincère de participer activement au développement de ce pays. »

Le secteur de la construction aux Émirats connaît une croissance fulgurante, avec une projection de 130 milliards de dollars d’ici 2029, soit une augmentation de 22 %. De grands projets structurants incarnent cette dynamique : à Abou Dhabi, le musée Guggenheim (le plus grand au monde) et la communauté de Ramhan Island valorisent le patrimoine et le luxe ; à Dubaï, The Loop, une promenade de 93 km climatisée, et le district urbain technologique basé sur l’IA à Al Jaddaf positionnent l’émirat à la pointe de l’innovation. À Sharjah, les projets Aljada et Sharjah Sustainable City illustrent l'engagement pour un urbanisme écologique.

Dans ce contexte de compétition accrue et d’innovation, l’expertise française en matière d’architecture durable, de design urbain et de solutions techniques trouve une place stratégique.

La délégation 2025 réunit des agences renommées telles que PCA-Stream, AW², Terrell, Etienne Tricaud Architecture et Architecturestudio, connues pour leur approche innovante et leur rayonnement international. Elles sont accompagnées de structures spécialisées comme AIA Life Designers, Atelier Joan Gaudin, Franklin Azzi, Ubique Groupe ou encore AC&T Paysages & Territoires.

Des entreprises industrielles telles qu’Alphi (coffrages) et Echame (cloisons acoustiques, bardage) complètent la chaîne de valeur, tout comme FlexLedLight, experte en éclairage architectural via son partenaire régional Option 1 World.

« Nos membres sont animés par une vision humaniste de la ville et un haut niveau d’exigence technique », souligne Madeleine Houbart, secrétaire générale de l’AFEX.

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. Des rencontres ciblées avec des acteurs locaux tels que Miral et Shurooq (Sharjah Investment and Development Authority) entre autres ont permis d’identifier des opportunités concrètes de collaboration.

Le French Architecture Tour 2025 incarne ainsi une volonté partagée : unir excellence française et ambitions émiriennes pour construire les villes durables, innovantes et humaines de demain.


Démission de Lecornu: les banques françaises dévissent en Bourse

L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
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  • Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu
  • "Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez

PARIS: L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française.

BNP Paribas (-4,35% vers 12H10), la Société Générale (-5,91%) et le Crédit Agricole (-4,35%) ont immédiatement plongé après l'annonce, survenue peu après l'ouverture de la Bourse.

Vers 12H10, le CAC 40 dans son ensemble plongeait de 1,49%, après avoir brièvement chuté de plus de 2% peu après la démission de Sébastien Lecornu.

La chute des banques est "100% attribuable à cette décision politique", a indiqué à l'AFP Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France.

Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu.

"Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez.

Or sur le taux d'intérêt de la France à dix ans, "si le seuil des 3,60% est franchi, la dette française pourrait être exposée à des attaques massives, amplifiant la nervosité des marchés", s'est inquiété Antoine Andreani, qui dirige la recherche chez XTB France.

L'écart entre les taux d'emprunt français et allemand sur les marchés a quant à lui atteint 89 points de base dans la foulée de la démission du Premier ministre, au plus haut depuis janvier. La veille, l'écart était de 81 points de base.

"La démission de Lecornu plonge la scène politique dans l'incertitude. Les investisseurs craignent un effet domino sur la politique économique et budgétaire", a encore commenté Antoine Andreani.


Eolien en mer: TotalEnergies et EDF pourraient devenir partenaires dans la Manche

Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
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  • TotalEnergies, lauréat du projet éolien Centre Manche 2, pourrait s’allier à EDF après le désistement de son partenaire RWE, qui se retire du secteur des renouvelables
  • EDF, déjà impliqué dans le projet voisin Centre Manche 1, devient un partenaire stratégique potentiel

PARIS: Le géant français des hydrocarbures TotalEnergies, qui a remporté la semaine dernière l'appel d'offres pour le plus grand parc éolien en mer du pays, dans la Manche, pourrait finalement s'allier avec EDF sur ce projet, a-t-il indiqué vendredi, confirmant une information des Echos.

TotalEnergies a emporté la semaine dernière, face à EDF, l'appel d'offres pour le parc éolien Centre Manche 2, mais son partenaire au sein du consortium victorieux, RWE, a fait part de son intention de jeter l'éponge. Le groupe allemand, candidat lors du lancement de l'appel d’offres en 2022, a depuis décidé de réduire ses investissements dans les renouvelables.

EDF Renouvelables avait de son côté remporté en 2023 l'appel d'offres pour le parc Centre Manche 1, qui doit jouxter celui de TotalEnergies. Mais ses conditions financières sont moins favorables, avec un prix d'achat de l'électricité fixé à 44,9 euros le mégawattheure (MWh) contre 66 euros pour celui de TotalEnergies.

"Pour TotalEnergies, EDF est un partenaire naturel" en cas de départ de RWE, a déclaré un porte-parole du géant pétro-gazier à l'AFP. Le groupe a pour habitude de gérer en partenariats ses grandes infrastructures de production d'énergie, renouvelable ou de pétrole et de gaz.

Contacté par l'AFP, EDF Renouvelables n'a pas fait de commentaire.

Un observateur du dossier fait valoir que l'entreprise publique "a tout intérêt" à entrer dans le second parc "pour améliorer sa rentabilité" alors que son projet voisin est à la peine.

Selon Les Echos, qui cite une source proche du dossier, un abandon du projet Centre Manche 1 "n'est pas envisagé, mais dans les conditions actuelles, prendre une décision finale d'investissement n'est pas possible".

Centre Manche 1 doit avoir une puissance de 1 gigawatt (GW), soit la consommation électrique d’environ 800.000 foyers, tandis que celle de Centre Manche 2, de 1,5 GW, alimentera en électricité verte plus d'un million de foyers.