En pleine crise politique, Borne participe à un CNR jeunesse

La Première ministre française Elisabeth Borne s'exprime lors de la 4e rencontre avec les jeunes de Matignon dans le cadre du Conseil national de la Refondation (CNR), à Paris, le 18 mars 2023 (Photo, AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne s'exprime lors de la 4e rencontre avec les jeunes de Matignon dans le cadre du Conseil national de la Refondation (CNR), à Paris, le 18 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 mars 2023

En pleine crise politique, Borne participe à un CNR jeunesse

  • « Quelles que soient les circonstances, j'ai une priorité, c'est vous, les jeunes», a déclaré la cheffe du gouvernement
  • Interpellée sur les difficultés d'orientation des élèves ou encore l'aide sociale à l'enfance, Mme Borne a promis de «relever le défi»

PARIS: La Première ministre Élisabeth Borne a participé samedi à un conseil national de la refondation (CNR) consacré à la jeunesse, à Matignon, deux jours après avoir engagé la responsabilité de son gouvernement sur la très contestée réforme des retraites.

"Quelles que soient les circonstances, j'ai une priorité, c'est vous, les jeunes", a déclaré la cheffe du gouvernement, souriante, entourée de plusieurs dizaines de jeunes, collégiens, lycéens, apprentis, étudiants, en ouverture de ce débat d'environ deux heures sur le thème de l'égalité des chances.

Elle était accompagnée de plusieurs ministres dont Pap Ndiaye (Éducation nationale), Olivier Klein (Ville et Logement), Jean-Christophe Combe (Solidarités), Isabelle Rome (Égalité femmes/hommes) et Charlotte Caubel (Enfance).

Interpellée sur les difficultés d'orientation des élèves, le harcèlement scolaire, les préjugés, la mobilité en zone rurale ou encore l'aide sociale à l'enfance, Mme Borne a évoqué des échanges et témoignages "très stimulants, très inspirants", et promis de "relever le défi".

"J'ai bien noté que la confiance, c'est aussi de démontrer qu'on prend vos propositions, qu'on en fait des mesures et qu'on en suit la réalisation", a-t-elle assuré dans son discours de conclusion, citant le permis de conduire à 17 ans, l'accompagnement de la sortie de l'aide sociale à l'enfance à sa majorité, la rénovation des logements étudiants du Crous et d'autres pistes évoquées par les participants.

"Je suis convaincue que plus que jamais, redonner confiance dans notre démocratie, c'est une priorité, au-delà des sujets dont on est en train de parler aujourd'hui", a-t-elle ajouté, dans une allusion aux critiques des oppositions et des syndicats qui l'accusent d'être passée en force en recourant à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le texte reculant l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64.

Après l'écologie, la vie quotidienne et l'avenir professionnel, il s'agissait de la quatrième rencontre thématique autour de la Première ministre avant l'engagement et la citoyenneté, le mois prochain. Cette série de débats doit déboucher au printemps sur des annonces, dans le cadre d'une feuille de route interministérielle sur la jeunesse.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.