Début de ramadan dans la violence pour les Palestiniens: Israël attaque un hôpital

Alors que le monde musulman célébrait mercredi l'avènement du ramadan, l'armée israélienne a lancé une vaste campagne d'incursions en Cisjordanie occupée et arrêté 28 Palestiniens (Photo, Reuters).
Alors que le monde musulman célébrait mercredi l'avènement du ramadan, l'armée israélienne a lancé une vaste campagne d'incursions en Cisjordanie occupée et arrêté 28 Palestiniens (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 23 mars 2023

Début de ramadan dans la violence pour les Palestiniens: Israël attaque un hôpital

  • La ministre palestinienne de la Santé a appelé les institutions de défense des droits de l'homme et le Comité international de la Croix-Rouge à agir de toute urgence
  • Les forces israéliennes ont lancé de manière intensive des obus de gaz lacrymogène en direction d'un hôpital de Ramallah, touchant des dizaines de patients, dont des nouveau-nés en couveuse

RAMALLAH: Alors que le monde musulman célébrait l'avènement du ramadan mercredi, l'armée israélienne a lancé une campagne massive d'incursions en Cisjordanie occupée et a arrêté 28 Palestiniens.

Plus tôt dans la journée, les forces israéliennes ont lancé de manière intensive des obus de gaz lacrymogène en direction d'un hôpital de Ramallah, touchant des dizaines de patients, dont des nouveau-nés en couveuse, ainsi que le personnel médical. Plusieurs patients se sont plaints de douleurs thoraciques aiguës.

La ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, a appelé les institutions de défense des droits de l'homme et le Comité international de la Croix-Rouge à agir de toute urgence contre les attaques croissantes d'Israël sur les centres de santé, les patients et le personnel ambulancier.

Selon un communiqué du ministère, «depuis le début de l'année, des dizaines de cas d'agressions directes et délibérées contre des centres de traitement dans différents gouvernorats ont été recensés.»

Les ambulances ont été prises pour cible et les secouristes ont été empêchés d'atteindre et de traiter les blessés, ce qui a entraîné la blessure de dizaines de patients à l'intérieur des centres de traitement et au cours de leurs transferts entre les villes et les centres médicaux, a ajouté le communiqué.

La mère d'un enfant malade décrit la situation : «nous n'avons pas dormi de la nuit à cause des gaz toxiques lourds tirés par les forces d'occupation en direction de l'hôpital. Mon fils souffre encore de ses effets. Son odeur persiste dans les salles des patients, gênant le travail des infirmières.»

Des témoins oculaires ont indiqué que les zones les plus touchées étaient les services de chirurgie cardiaque, de réanimation et de pédiatrie.

Par ailleurs, 2 000 prisonniers entameront une grève de la faim jeudi, premier jour du mois de jeûne, pour protester contre les mesures répressives annoncées par Israël sur recommandation de son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.

Les autorités pénitentiaires ont menacé de prendre des mesures punitives à l'encontre des prisonniers ayant l'intention d'entamer une grève générale, coïncidant avec le ramadan.

«Les ordres de l'administration pénitentiaire disciplineront les prisonniers en grève de la faim. L'administration pénitentiaire ne tolérera pas les troubles et les violations de la discipline et travaillera de manière professionnelle et résolue contre toute menace», a indiqué un communiqué.

Depuis le 14 février, les prisonniers protestent contre la mise en place de mesures sévères – notamment le rationnement de l'eau, la réduction de la durée des douches, le verrouillage des salles de bains et la fourniture de pain rassis aux prisonniers – prises à la demande de Ben-Gvir.

Dans certaines prisons, l'administration a renforcé ses méthodes de répression en utilisant des grenades assourdissantes et des chiens renifleurs.

Les prisonniers ont mené plus de 26 grèves coordonnées depuis 1970, grâce auxquelles ils sont parvenus à changer leurs conditions de détention.

Fin janvier, le nombre de détenus dans les prisons de l'occupation s'élevait à 4 780, dont 29 femmes et 160 enfants.

Le secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, Hussein al-Cheikh, a appelé le gouvernement israélien à cesser son harcèlement et ses mesures d'escalade contre les prisonniers qui vivent dans des conditions sordides, en violation des conventions internationales.

Dans un tweet, Al-Cheikh a appelé les organismes de l’étranger à intervenir immédiatement.

Nabil Abou Rudeineh, porte-parole de la présidence palestinienne, a déclaré que l'escalade israélienne systématique «contre nos prisonniers héroïques, dirigée par l'extrémiste fasciste Ben-Gvir, aura de graves répercussions».

Il a ajouté que la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité des Nations unies et le Conseil des droits de l'homme, «doit intervenir immédiatement et mettre fin à ces crimes contre nos prisonniers avant qu'il ne soit trop tard».

Il a également signalé que le président, Mahmoud Abbas, était en contact permanent avec toutes les parties internationales concernées afin de mettre fin aux attaques israéliennes contre les prisonniers et le peuple palestiniens.

Le porte-parole a ajouté que «le gouvernement extrémiste israélien essaye, par cette escalade délibérée, de contrecarrer tous les efforts internationaux visant à réduire les tensions».

Une réunion s'est tenue mercredi en fin de journée entre les représentants des prisonniers et l'administration pénitentiaire dans une ultime tentative de parvenir à un accord afin d'éviter une grève de la faim illimitée à partir du premier jour du ramadan. Au moment de la publication de cet article, on ne sait toujours pas si un accord a été conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.