TEHERAN/ ISRAEL : Aucune réaction des autorités israéliennes, mais d'après la chaîne de télévision israélienne Channel 12, le niveau de vigilance a été accru dans les ambassades de l'Etat hébreu. Le ministère des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire.
Le président iranien, Hassan Rohani, a accusé samedi l'ennemi juré de la République islamique de vouloir semer le « chaos » et a menacé de représailles au lendemain de l'assassinat d'un scientifique de haut rang du programme nucléaire iranien.
M. Rohani a néanmoins affirmé que l'Iran ne se laisserait pas entraîner dans un « piège » en hâtant sa réaction.
Mohsen Fakhrizadeh, 59 ans, a succombé après une attaque près de Téhéran contre sa voiture avec un véhicule piégé et une fusillade, a annoncé vendredi le ministère de la Défense, précisant qu'il était chef de son département recherche et innovation.
Fakhrizadeh faisait samedi la une de la quasi-totalité des journaux en Iran. Le quotidien ultra-conservateur Kayhan, titrant « Oeil pour oeil: Sionistes tenez-vous prêts ».
Samedi, des manifestants de la force paramilitaire Bassidj ont brûlé devant le ministère des Affaires étrangères à Téhéran, des drapeaux américains et israéliens ainsi que des portraits de MM. Trump et Biden.
L'ONU a « exhorté à la retenue et à la nécessité d'éviter toute action qui pourrait mener à une aggravation des tensions dans la région », a indiqué samedi son porte-parole. « Nous condamnons tout assassinat ou meurtre illégal ».
Berlin a appelé « toutes les parties à renoncer à toute démarche qui pourrait conduire à une nouvelle escalade ».
Quelques heures après l'attaque, le Pentagone a annoncé qu'il avait deployé le porte-avions USS Nimitz dans la région du Moyen-Orient, une décision inhabituelle car le porte-avions avait déjà passé des mois dans la région.
Les analystes ont comparé Fakhrizadeh à Robert Oppenheimer, le scientifique qui a dirigé le projet américain Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale qui a créé la bombe atomique.
Fakhrizadeh a dirigé le soi-disant programme AMAD de l’Iran qui, selon Israël et l’Occident, était une opération militaire examinant la faisabilité de la construction d’une arme nucléaire.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) affirme que le «programme structuré» a pris fin en 2003. L'Iran a assuré depuis longtemps que son programme nucléaire n'est destiné qu'à des fins pacifiques.