Patrice Paoli, le «communicant 2.0» du Quai d’Orsay… en langue arabe

Patrice Paoli, alors chef de la cellule interministérielle d'aide aux victimes des attentats de Paris, assiste à son audition devant la commission d'enquête parlementaire française sur les attentats de janvier et novembre 2015 à Paris, à l'Assemblée nationale française à Paris le 7 mars 2016. ( Photo DOMINIQUE FAGET / AFP)
Patrice Paoli, alors chef de la cellule interministérielle d'aide aux victimes des attentats de Paris, assiste à son audition devant la commission d'enquête parlementaire française sur les attentats de janvier et novembre 2015 à Paris, à l'Assemblée nationale française à Paris le 7 mars 2016. ( Photo DOMINIQUE FAGET / AFP)
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Publié le Vendredi 24 mars 2023

Patrice Paoli, le «communicant 2.0» du Quai d’Orsay… en langue arabe

  • Depuis quelques semaines, l’ambassadeur Patrice Paoli incarne la voix arabe de la diplomatie française dans les médias et sur les réseaux sociaux
  • M. Paoli a pour mission d’exprimer les positions de la France hors des sentiers battus des communiqués de presse et des interventions écrites

PARIS: Depuis quelques semaines, l’ambassadeur Patrice Paoli incarne la voix arabe de la diplomatie française dans les médias et sur les réseaux sociaux. Invité des médias arabophones français et étrangers, il s’exprime en arabe sur les sujets qui les intéressent.

Les abonnés de Twitter ont désormais l’occasion de voir Paoli s’exprimer en arabe sur des sujets divers dans de petites vidéos et d’échanger avec lui. Il s’agit d’une grande innovation pour le ministère des Affaires européennes et étrangères, plutôt connu pour son conservatisme.

M. Paoli a pour mission d’exprimer les positions de la France hors des sentiers battus des communiqués de presse et des interventions écrites. Cet ambassadeur polyglotte et fin connaisseur de la politique arabe de la France est en quelque sorte le «communicant 2.0» du Quai d’Orsay. Il a pour mission d’intervenir en arabe sur les plateaux de télévision et les radios arabophones sur des sujets précis qui concernent la politique étrangère de la France.

Ce poste se crée «au fil de l’eau», comme l’affirme Paoli à Arab News en français. «On va voir comment il va évoluer. Ma mission est de voir si ce mode de communication est utile et quelle est sa valeur ajoutée», confie-t-il.

Pourquoi lancer cette initiative en langue arabe à ce moment particulier? Est-ce parce que la France estime que sa politique dans la région n’est pas assez lisible, ou pour pallier un sentiment d’abandon lié aux impératifs de la guerre en Ukraine? Ni l’un ni l’autre, assure M. Paoli. Il existait un besoin, et l’idée «a pris forme à l’automne dernier, lorsque l’on m’a proposé ce poste à mon retour de Cuba».

Le but est d’avoir une communication plus personnalisée, et «de s’exprimer sur les différents sujets dans un langage simple en mettant des mots sur les situations d’une manière différente des communiqués de presse». Il s’agit aussi «de faire partager un peu ce qu’est la France et rompre avec l’image stéréotypée que l’on peut avoir du diplomate».

L’important pour M. Paoli est «de créer plus d’empathie, et peut-être d’humaniser et de donner un visage en complément de la communication institutionnelle». «Moi, je vais bientôt partir à la retraite, alors je m’occupe de définir le poste et de l’établir dans la durée; l’automne prochain, je passerai le relais à quelqu’un d’autre.»

«Un travail passionnant»
Sa mission consiste surtout à être présent sur les réseaux sociaux pour parler de sujets politiques, mais aussi culturels, historiques, et même littéraires et sportifs… Il s’agit «d’un travail passionnant que je mène avec la direction de la communication et de la presse. C’est un complément au travail remarquable de cette direction dans un monde de communication de plus en plus compliqué où il faut aller très vite et tenir compte de tout ce qui se passe», affirme-t-il.
En déplacement privé à Marseille il y a quelques jours, M. Paoli a publié de nombreux Tweets qui mettent en avant la pluralité de cette ville méditerranéenne, cité de brassage culturel et porte d’entrée de la France vers le Sud.

Alors qu’il était en déplacement au Caire pour participer à la réunion des ambassadeurs de France au Moyen-Orient, M. Paoli a montré à travers diverses publications sur Twitter les visites qu’il avait effectuées aux pyramides de Gizeh, ainsi qu’à la mosquée bleue, située au cœur de la capitale égyptienne et récemment rénovée. Il a également livré ses impressions sur son retour dans cette grande capitale arabe après des années d’absence.

Spécialiste du monde arabe, M. Paoli a baigné tout jeune dans la culture arabe au gré des postes occupés par son père, diplomate, puis au gré de sa propre carrière qui l’a mené en Égypte, au Yémen, en Jordanie et au Liban… Il a également été à la tête de la Direction de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de 2008 à 2012.

Penchant indéfectible pour la langue arabe
Son penchant indéfectible pour l’arabe remonte à l’enfance. Il parle très tôt plusieurs langues étrangères. À l’âge de 4 ans, vivant à Washington, il a été plongé dans un univers exclusivement anglophone. Plus tard, en Libye, il choisit l’allemand et le russe et apprend ces langues par correspondance.

La langue arabe s’est invitée dans sa vie alors qu’il étudiait au lycée français de Tripoli, où l’enseignement de cette langue était obligatoire. Les débuts étaient difficiles, se souvient-il, mais il est parvenu à décrocher un prix en langue arabe tant son admiration pour son père, diplomate et arabisant, était grande. Il rêvait de suivre sa trace.

Promesse tenue: M. Paoli a poursuivi ses études d’arabe classique à l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris, puis en passant le «Concours d’Orient» afin de rejoindre le corps des diplomates. C’est donc avec un grand enthousiasme qu’il a accepté ce nouveau poste, qui consacre une fin de carrière particulièrement harmonieuse. Le premier ouvrage qu’il a lu en langue arabe est Tambo le petit lion, que M. Paroli a d’ailleurs précieusement gardé: le livre trône sur une étagère de son bureau du Quai d’Orsay.

 


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.