Réforme de la justice en Israël: un ministre appelle à une pause

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a appelé samedi à un arrêt immédiat et temporaire des plans du gouvernement d'extrême droite visant à remanier le système judiciaire. (Reuters)
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a appelé samedi à un arrêt immédiat et temporaire des plans du gouvernement d'extrême droite visant à remanier le système judiciaire. (Reuters)
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Publié le Dimanche 26 mars 2023

Réforme de la justice en Israël: un ministre appelle à une pause

  • Les manifestations se succèdent chaque semaine depuis la présentation en janvier par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, d'un projet de réforme qui divise le pays
  • Suscitant l'inquiétude dans le pays mais aussi à l'étranger, la réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats

TEL AVIV: Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a appelé samedi soir à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire voulue par le gouvernement, au moment où des dizaines de milliers d'Israéliens continuent à manifester à Tel-Aviv contre ce projet controversé.

Les manifestations se succèdent chaque semaine depuis la présentation en janvier par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, d'un projet de réforme qui divise le pays.

Suscitant l'inquiétude dans le pays mais aussi à l'étranger, la réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.

Dans un discours samedi soir, M. Galant, pourtant du même parti que M. Netanyahu, le Likoud, a dit craindre qu'une poursuite des divisions au sein de la population sur ce dossier engendre une "vraie menace pour la sécurité d'Israël".

"Nous devons arrêter le processus législatif" pendant un mois, a-t-il encore dit, avant une semaine cruciale qui devrait être marquée par d'autres dispositions législatives et de nouvelles manifestations de masse.

"Je suis attaché aux valeurs du Likoud (...) mais les changements majeurs au niveau national doivent se faire par le biais de la concertation et du dialogue", a-t-il ajouté.

Propos «courageux»

Ses propos ont été salués par le chef de l'opposition, Yair Lapid, qui s'est félicité d'un "pas courageux (...) pour la sécurité d'Israël".

Deux députés du Likoud ont exprimé sur Twitter leur soutien à M. Galant, soulevant ainsi la question de savoir si le gouvernement pourrait compter sur la majorité s'il procède à un vote.

Le ministre de la Défense a appelé dans le même temps à l'arrêt des manifestations, au moment où quelque 200.000 manifestants étaient rassemblés à Tel-Aviv, selon l'estimation des médias israéliens.

"Nous sommes ici aujourd'hui pour manifester et joindre notre voix aux centaines de milliers, voire aux millions, d'Israéliens qui soutiennent les valeurs sur lesquelles ce pays a été fondé", comme la "démocratie" et la "tolérance", a déclaré à l'AFP Daniel Nisman, 36 ans, qui travaille dans le secteur de la high-tech.

"Les lois qui sont adoptées actuellement sont des lois qui visent à faire du gouvernement le seul maître à bord et à détruire la séparation des pouvoirs", a indiqué de son côté Daphne Oren-Magidor, 41 ans, historienne.

A Jérusalem, des milliers de manifestants ont défilé devant la résidence du président Isaac Herzog.

Pour Harriet Scher, 80 ans, les réformes "affecteront surtout les personnes à la marge: les lesbiennes, les gays et la population arabe. Ce ne sera pas bon pour le pays s'ils (les politiciens) ont un contrôle total sur la Cour suprême", a-t-elle ajouté.

Les principaux alliés d'Israël, y compris Washington, ont remis en question les projets visant à donner plus de pouvoir aux politiques et à réduire le rôle de la Cour suprême.

Le président américain Joe Biden a exprimé ses "inquiétudes" concernant ces réformes judiciaires, a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

Vendredi à Londres, où il a reçu M. Netanyahu, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné "l'importance de respecter les valeurs démocratiques qui fondent la relation (entre les deux pays), y compris dans le projet de réforme judiciaire en Israël", selon un porte-parole à Downing Street.

«Mettre fin à la division»

M. Netanyahu et ses alliés d'extrême droite et ultra-orthodoxes estiment nécessaire ce projet de réforme pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

Les députés israéliens devraient se prononcer la semaine prochaine sur un des éléments centraux de la réforme, au coeur des inquiétudes de ses détracteurs, prévoyant le changement dans le processus de nomination des juges.

M. Netanyahu, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, s'est engagé jeudi soir dans un discours à "mettre fin à la division au sein du peuple", tout en soulignant sa détermination à faire avancer la réforme.

Le lendemain, il a été rappelé à l'ordre par la justice qui a jugé "illégale" son intervention publique, compte tenu de ses procès en cours pour corruption.

Le texte du projet a été amendé en commission pour en adoucir la teneur en vue de parvenir à un vote plus large, mais sans l'appui de l'opposition qui continue d'exiger "une pause" dans le travail législatif sur la réforme avant toute négociation avec la majorité.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com