Corée du Nord: Kim veut accroître la production de «matériel nucléaire militaire»

Sur cette photo prise du 21 au 23 mars 2023 et fournie par le gouvernement nord-coréen, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un supervise un exercice dans la province de Hamgyong du Sud, en Corée du Nord. (AP)
Sur cette photo prise du 21 au 23 mars 2023 et fournie par le gouvernement nord-coréen, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un supervise un exercice dans la province de Hamgyong du Sud, en Corée du Nord. (AP)
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Publié le Mardi 28 mars 2023

Corée du Nord: Kim veut accroître la production de «matériel nucléaire militaire»

  • Le dirigeant Kim Jong Un a déclaré que la Corée du Nord devait se préparer à utiliser ses armes nucléaires «n'importe où et n'importe quand»
  • Il a aussi appelé les responsables à «développer sur le long terme la production de matériel nucléaire militaire afin de mettre en œuvre de manière approfondie le plan (...) d'augmentation exponentielle des arsenaux nucléaires»

SEOUL : Le numéro 1 nord-coréen Kim Jong Un a appelé à accroître la production de "matériel nucléaire militaire" et à fabriquer des armes plus puissantes, ont rapporté mardi les médias d'Etat.

Cette dernière menace de M. Kim, qui reprend une promesse antérieure d'augmenter de "manière exponentielle" la production d'armes nucléaires, intervient alors qu'un porte-avions de la marine américaine est arrivé mardi en Corée du Sud.

Après avoir discuté avec des responsables de l'institut d'armement nucléaire du pays, le dirigeant a déclaré que la Corée du Nord devait se préparer à utiliser ses armes nucléaires "n'importe où et n'importe quand", selon l'agence officielle KCNA.

Il a aussi appelé les responsables à "développer sur le long terme la production de matériel nucléaire militaire afin de mettre en œuvre de manière approfondie le plan (...) d'augmentation exponentielle des arsenaux nucléaires".

Le leader nord-coréen a également "encouragé la poursuite de la production d'armes nucléaires puissantes", a ajouté KCNA.

Lorsque le pays aura préparé "à la perfection" ses systèmes d'armes nucléaires, "l'ennemi nous craindra et n'osera pas provoquer la souveraineté de notre Etat, notre système et notre peuple", a dit M. Kim, selon la même source.

Des photos publiées par le journal officiel Rodong Sinmun montrent le dirigeant, entouré d'officiers en uniforme, en train d'inspecter une rangée de ce qui semble être des ogives nucléaires tactiques, identifiées comme "Hwasan-31" (volcan en coréen). Selon des tableaux et des diagrammes affichés sur les murs, ces ogives pourraient être montées sur différents types de missiles.

L'année dernière, la Corée du Nord s'est déclarée puissance nucléaire "irréversible" et M. Kim a récemment appelé à une augmentation "exponentielle" de la production d'armes, y compris d'armes nucléaires tactiques.

Début mars, il a également ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".

Septième essai nucléaire ?

La publication mardi de plusieurs informations relatives au nucléaire par les médias d'Etat semble indiquer que le pays se prépare à effectuer un septième essai nucléaire, selon les analystes.

"La Corée du Nord a dévoilé une ogive nucléaire tactique considérablement miniaturisée et beaucoup se demandent si elle peut réellement exploser", a déclaré Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut Sejong.

"La possibilité que comme prochaine étape la Corée du Nord procède à un septième essai nucléaire avec ces ogives nucléaires tactiques s'est accrue", a-t-il déclaré à l'AFP.

Pyongyang a pris l'habitude de procéder à des tirs et à des essais de missiles pour contrer les exercices militaires américains et sud-coréens, ce qui représente une dépense financière énorme et insoutenable pour ce pays appauvri, a déclaré un expert.

La Corée du Nord a prévenu de sa "réponse écrasante à chaque entraînement conjoint entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, mais au vu du nombre de missiles tirés, elle ne peut pas continuer ainsi indéfiniment", a estimé à l'AFP Park Won-gon, professeur à l'université Ewha de Séoul.

"Si c'est le cas, le septième essai nucléaire marquera une sorte de fin, ils se déclareront puissance nucléaire et se tourneront vers la négociation avec les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

«Drone nucléaire sous-marin» ?

L'armée nord-coréenne a affirmé mardi avoir effectué un deuxième essai de ce qu'elle a présenté comme un "drone d'attaque nucléaire sous-marin", dont le premier essai a eu lieu la semaine dernière.

La nouvelle arme, appelée Haeil (tsunami en coréen), a été testée la première fois, selon Pyongyang, en réponse aux récents exercices militaires américano-sud-coréens, les plus importants depuis cinq ans.

Mais Séoul a mis en doute cette allégation et dit "examiner la possibilité que cette affirmation soit exagérée et fabriquée".

Certains éléments indiquent que "la Corée du Nord développe des sous-marins sans pilote, mais on estime qu'elle n'en est qu'aux premiers stades", a déclaré l'état-major interarmées sud-coréen.

Pyongyang a cependant soutenu mardi que Haeil avait manœuvré sous l'eau "pendant 41 heures et 27 minutes en suivant un itinéraire simulé de 600 kilomètres" avant d'exploser sur une cible au large de la province du Hamgyong du Nord tôt lundi, selon KCNA.

Le test "a démontré toutes les qualifications stratégiques ainsi que la sécurité et la fiabilité du système d'armes", selon KCNA.

La Russie aurait mis au point une arme similaire, la torpille nucléaire Poséidon, mais la maîtrise de la technologie complexe requise pour ce type d'armement serait encore hors de portée de Pyongyang, selon des experts.

L'armée nord-coréenne a également effectué un exercice de tir lundi, simulant une attaque nucléaire à l'aide de missiles balistiques tactiques, a indiqué l'agence KCNA dans un communiqué distinct.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.