Do Kwon, un «génie» sud-coréen des cryptomonnaies tombé en disgrâce

L'entrepreneur sud-coréen en crypto-monnaies Do Kwon (C), cofondateur de Terraform Labs (Terra Luna), est conduit au tribunal après avoir été arrêté à l'aéroport, le 24 mars 2023 à Podgorica. Le Monténégro a accusé Do Kwon, entrepreneur en crypto-monnaie en fuite, de contrefaçon. (Photo par Stringer / AFP)
L'entrepreneur sud-coréen en crypto-monnaies Do Kwon (C), cofondateur de Terraform Labs (Terra Luna), est conduit au tribunal après avoir été arrêté à l'aéroport, le 24 mars 2023 à Podgorica. Le Monténégro a accusé Do Kwon, entrepreneur en crypto-monnaie en fuite, de contrefaçon. (Photo par Stringer / AFP)
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Publié le Dimanche 26 mars 2023

Do Kwon, un «génie» sud-coréen des cryptomonnaies tombé en disgrâce

  • M. Kwon, 31 ans, est accusé de fraude depuis l'implosion en 2022 de son entreprise Terraform Labs, qui a fait perdre quelque 40 milliards de dollars aux investisseurs et a ébranlé les marchés des cryptomonnaies
  • La spectaculaire ascension de Do Kwon et sa chute vertigineuse sont aujourd'hui comparées aux péripéties d'Elizabeth Holmes, fondatrice de la start-up de tests sanguins Theranos reconnue coupable de fraude en 2022

SÉOUL : L'entrepreneur sud-coréen Do Kwon, aujourd'hui sous le coup de poursuites judiciaires après l'effondrement de sa cryptomonnaie Terra, était autrefois perçu comme un génie plein d'audace, auréolé d'une renommée mondiale.

M. Kwon, dont le nom complet est Kwon Do-hyung, a été arrêté jeudi dans un aéroport du Monténégro en possession de documents de voyage falsifiés du Costa Rica.

L'homme de 31 ans est accusé de fraude depuis l'implosion en 2022 de son entreprise Terraform Labs, qui a fait perdre quelque 40 milliards de dollars (37 milliards d'euros) aux investisseurs et a ébranlé les marchés des cryptomonnaies.

Peu après son arrestation, les Etats-Unis ont retenu plusieurs chefs d'inculpation contre Do Kwon pour avoir orchestré une «fraude aux actifs cryptos de plusieurs milliards de dollars». La Corée du Sud, où Do Kwon est recherché, a également dit vouloir le rapatrier.

Terra, sa cryptomonnaie dite stable, reposait en réalité sur un système de Ponzi, selon les experts.

Pas plus tard qu'en mars 2022, M. Kwon avait pourtant été qualifié de «génie» dans d'élogieux articles de médias sud-coréens, alors que des milliers d'investisseurs privés se pressaient pour injecter des fonds dans son entreprise.

«Kwon et son histoire sont un produit de notre époque», estime pour l'AFP Cho Dong-keun, professeur d'économie émérite à l'université Myongji.

«Il savait comment gagner le cœur de ceux qui cherchaient désespérément à faire fortune d'un coup. Il savait aussi comment exploiter leur anxiété et la transformer en immenses profits.»

- Liens avec l'élite -

Né en 1991, M. Kwon est élève au lycée des langues étrangères Daewon, prisé de l'élite sud-coréenne. Il étudie ensuite l'informatique à l'université américaine de Stanford et effectue apparemment des stages chez Apple et Microsoft. Il retourne ensuite en Asie pour créer sa propre entreprise.

En 2018, il fonde Terraform Labs avec Daniel Shin - lié par son oncle à la famille contrôlant le géant Samsung - et développe les cryptomonnaies Terra (TerraUSD) et Luna.

Il devient rapidement célèbre, notamment grâce aux relations de M. Shin, s'imposant comme une jeune figure de proue du secteur.

Terra est présentée comme un «stablecoin», un type d'actif crypto dont le cours est généralement adossé à des actifs stables comme le dollar pour éviter des fluctuations de prix trop importantes.

En 2019, il figure parmi les 30 Asiatiques de moins de 30 ans listés par Forbes qui souligne que son «stablecoin a poussé 40 millions (de personnes) à travailler avec l'entreprise à son lancement en janvier 2018» et que «Terra a levé 32 millions de dollars auprès des géants des cryptos comme Binance».

- Parallèle avec Elizabeth Holmes -

Les experts avaient prévenu depuis longtemps que le modèle de M. Kwon était fondamentalement défectueux, certains le qualifiant même de système de Ponzi.

Contrairement à d'autres stablecoins adossés à de véritables actifs comme l'or ou des devises traditionnelles, Terra était algorithmique, liée à sa cryptomonnaie jumelle Luna, au moyen des mathématiques et de mécanismes d'incitation.

«Les stablecoins algorithmiques comme Terra/Luna étaient condamnés dès le départ», estime pour l'AFP Christian Catalini, fondateur du Cryptoeconomics Lab du MIT.

«Les choses peuvent fonctionner un certain moment, pendant que l'écosystème se développe, mais sont vouées à terme à une spirale fatale.»

Une enquête approfondie sur M. Kwon doit permettre de préciser les circonstances de l'effondrement de Terra et Luna, soutient-il, jugeant nécessaire d'apporter des améliorations à l'ensemble du secteur des cryptomonnaies.

«Nous devons garantir que les acteurs mal intentionnés ne puissent pas utiliser la technologie pour concevoir des escroqueries et perpétuer d'autres formes de fraude ou de crimes financiers», déclare-t-il.

La spectaculaire ascension de Do Kwon et sa chute vertigineuse sont aujourd'hui comparées aux péripéties d'Elizabeth Holmes, fondatrice de la start-up de tests sanguins Theranos reconnue coupable de fraude en 2022.

Do Kwon «est simplement comme Holmes, un autre membre de l'élite passé par Stanford», pour le quotidien Korea Economic Daily.

Cory Klippsten, patron de l'application d'achat de cryptomonnaie Swan.com, dressait lui aussi le parallèle avec l'Américaine sur Twitter en 2022, soutenant que «des niveaux effrayants d'arrogance (...) signifient une fraude dans 99,99% des cas».

Do Kwon avait quitté la Corée du Sud avant l'effondrement de Terra en mai 2022, réussissant jusque-là à échapper aux autorités sud-coréennes.

Séoul avait finalement annulé son passeport, demandant à Interpol d'émettre une notice rouge à son encontre.

«Un adulte responsable et entrepreneur serait resté et aurait fourni des explications», selon Cho Dong-keun.

«Le fait qu'il ait tenté d'échapper aux autorités en recourant même à de faux passeports témoigne de son caractère.»


Tensions diplomatiques: la Chine suspend ses importations de produits de la mer japonais 

Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
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  • La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île
  • La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent

TOKYO: La Chine va suspendre ses importations de produits de la mer japonais, ont rapporté mercredi des médias nippons, une nouvelle mesure punitive alors que les deux pays sont en pleine querelle diplomatique depuis des propos de la Première ministre japonaise sur Taïwan.

La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île.

Ces déclarations sont considérées comme une provocation par la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire.

La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent.

La sortie de deux films japonais a également été reportée en Chine après les propos de Mme Takaichi.

En rapportant la nouvelle suspension des importations de produits de la mer, les médias japonais, y compris la chaîne NHK, ont cité des sources gouvernementales anonymes.

La Chine explique que cette mesure est nécessaire pour surveiller les eaux usées traitées qui sont rejetées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, a indiqué la NHK.

Pékin n'a pas immédiatement confirmé cette nouvelle mesure.

La Chine n'avait que très récemment repris l'achat de ces produits après une interdiction imposée lorsque le Japon avait commencé à rejeter des eaux usées de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima en 2023.

En 2023, les cargaisons en direction en Chine continentale comptaient pour 15,6% des exportations de fruits de mer japonais, contre 22,5% en 2022.

Hong Kong représentait 26,1% des exportations de produits de la mer japonais et les Etats-Unis 15,7%.

Contacté par l'AFP, le ministère japonais de l'agriculture, qui supervise l'agence des pêches, et le ministère des Affaires étrangères n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.