La cryptomonnaie «stable» USDC prise dans la faillite de la banque SVB

Dans la nuit de vendredi à samedi, la valeur de l'USDC est tombée au plus bas niveau depuis sa création, autour de 94 cents, selon plusieurs plateformes de cotation, alors qu'elle est censée rester arrimée à la parité avec le dollar. (AFP).
Dans la nuit de vendredi à samedi, la valeur de l'USDC est tombée au plus bas niveau depuis sa création, autour de 94 cents, selon plusieurs plateformes de cotation, alors qu'elle est censée rester arrimée à la parité avec le dollar. (AFP).
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Publié le Lundi 13 mars 2023

La cryptomonnaie «stable» USDC prise dans la faillite de la banque SVB

  • Circle a annoncé ne pas être parvenue à retirer l'ensemble de ses dépôts au sein de Silicon Valley Bank (SVB), une banque californienne en faillite
  • Circle a révélé, sur son compte Twitter, que 3,3 milliards de dollars de ses avoirs étaient encore dans les caisses de SVB, inaccessibles en l'état

NEW YORK: La cryptomonnaie USDC, dite "stable" car théoriquement indexée sur le dollar, était chahutée dans la nuit de vendredi à samedi après que son créateur, Circle, a annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de la banque en faillite SVB.

Circle a annoncé ne pas être parvenue à retirer l'ensemble de ses dépôts au sein de Silicon Valley Bank (SVB), une banque californienne en faillite.

L'Agence américaine de garantie des dépôts, la FDIC, a pris vendredi le contrôle de l'établissement, qui devrait rouvrir lundi sous un nouveau nom.

Circle a révélé, sur son compte Twitter, que 3,3 milliards de dollars de ses avoirs étaient encore dans les caisses de SVB, inaccessibles en l'état.

La FIDC ne garantit les dépôts qu'à hauteur de 250.000 dollars par client et par banque.

Elle a indiqué vendredi qu'elle délivrerait un certificat aux déposants de SVB dont les avoirs dépassent ce montant.

Le remboursement de tout ou partie des dépôts au-delà de 250.000 dollars dépendra de la liquidation des actifs de la banque, a-t-elle précisé, un processus souvent long et aux résultats incertains.

Lancé en 2018, l'USD Coin ou USDC est une "stablecoin", c'est-à-dire une devise numérique indexée sur une monnaie créée par une banque centrale, en l'occurrence le dollar américain.

Il s'agit de la deuxième monnaie numérique dite "stable" par le volume en circulation (environ 40 milliards de dollars), derrière le Tether, et la quatrième cryptomonnaie au monde, selon le même critère.

Les stablecoins sont censés être adossés à des réserves équivalentes en actifs immédiatement mobilisables, pour l'essentiel du numéraire ou des titres financiers faciles à vendre.

Dans la nuit de vendredi à samedi, la valeur de l'USDC est tombée au plus bas niveau depuis sa création, autour de 94 cents, selon plusieurs plateformes de cotation, alors qu'elle est censée rester arrimée à la parité avec le dollar.

Les plus grandes faillites bancaires depuis 2008

La banque Silicon Valley Bank (SVB) a été placée vendredi sous le contrôle du régulateur américain FDIC, signant la faillite de l'établissement.

Il s'agit de la plus importante défaillance d'une banque depuis la crise financière de 2007/08.

Voici les principaux précédents pour des banques de détail, classés par la taille des actifs.

 

- HBOS (Royaume-Uni), le 17/09/2008 (690 milliards de livres d'actifs soit environ 811 milliards de dollars et 762 milliards d'euros)

- Washington Mutual (Etats-Unis), le 25/09/2008 (307 milliards de dollars, 288 milliards d'euros)

- Silicon Valley Bank (Etats-Unis), le 10/03/2023 (209 milliards de dollars, 196 milliards d'euros)

- SachsenLB (Allemagne), le 26/08/2007 (67 milliards d'euros, soit environ 92 milliards de dollars)

- Bradford & Bingley (Royaume-Uni), le 29/09/2008 (35 milliards de livres soit environ 63 milliards de dollars, 59 milliards d'euros)

- IndyMac (Etats-Unis), le 11/07/2008 (32 milliards de dollars, 30 milliards d'euros)

 

Ces établissements étaient tous des banques de détail, accessibles à tous les particuliers.

 

Par ailleurs, la crise financière a été marquée par la faillite de plusieurs banques de financement et d'investissement, en premier lieu Lehman Brothers, qui a déposé le bilan le 15 septembre 2008.

Elle affichait alors 639 milliards de dollars (600 milliards d'euros) d'actifs.

La bourrasque a soufflé sur d'autres stablecoins. Le Dai, quatrième devise "stable" par le volume en circulation, a également décroché à 94 cents, tandis que le Frax (6e) s'affaissait à 93 cents, au plus de son histoire.

La plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase a annoncé la suspension de la conversion d'USDC en dollars jusqu'à lundi du fait de l'activité exceptionnelle sur cet actif.

Plus de 16 milliards de dollars d'USDC ont été échangés sur les dernières 24 heures, selon des données publiées par Coinbase, un volume colossal par rapport aux montants détenus dans cette devise.

Quant à Binance, le plus grand site de transactions en cryptomonnaies, il a décidé d'interrompre la conversion d'USDC en BUSD, ou Binance USD, la devise "stable" de la plateforme.

"Comme d'autres clients et déposants qui dépendent de SVB pour leurs services bancaires, Circle se joint aux appels pour une poursuite d'activité de cette banque importante pour l'économie américaine", ont écrit les dirigeants de Circle.

Selon un document publié vendredi par le département californien de protection des consommateurs de service (DFPI), les ordres de retrait adressés à SVB ont atteint 42 milliards de dollars sur la seule journée de jeudi.

Tous n'ont pu être honorés, la banque arrivant à court de liquidités, ce qui a provoqué sa prise de contrôle par la FDIC.


L’Inde affirme être devenue la quatrième économie du monde, devant le Japon

La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions. (AFP)
La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions. (AFP)
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  • "Avec un PIB évalué à 4.180 milliards de dollars (3.555 milliards d'euros), l’Inde a dépassé le Japon pour devenir la quatrième économie mondiale, et est sur le point de déloger l’Allemagne de la troisième place dans les 2,5 à 3 prochaines années"
  • Selon le Fonds monétaire international, ce n’est qu'en 2026 que l'Inde figurera à la quatrième place : il estime que son PIB atteindra alors 4,51 milliards de dollars, contre 4.460 milliards pour le Japon

NEW DELHI: L’Inde est devenue la quatrième économie de la planète, devant le Japon, et les autorités espèrent qu'elle dépassera l’Allemagne d’ici trois ans, selon le bilan économique de fin d’année établi par le gouvernement.

La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions.

"L’Inde fait partie des grandes économies affichant la croissance la plus rapide au monde et est bien placée pour maintenir cet élan", affirme la note économique.

"Avec un PIB évalué à 4.180 milliards de dollars (3.555 milliards d'euros), l’Inde a dépassé le Japon pour devenir la quatrième économie mondiale, et est sur le point de déloger l’Allemagne de la troisième place dans les 2,5 à 3 prochaines années, avec un PIB estimé à 7.300 milliards de dollars d’ici 2030".

Selon le Fonds monétaire international, ce n’est qu'en 2026 que l'Inde figurera à la quatrième place : il estime que son PIB atteindra alors 4,51 milliards de dollars, contre 4.460 milliards pour le Japon.  Les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne sont, dans cet ordre, les plus grandes économies au monde, selon le FMI.

Les prévisions optimistes de New Delhi interviennent dans un contexte économique compliqué pour le pays le plus peuplé de la planète, avec 1,4 milliard d'habitants.

Fin août, Washington, le premier partenaire commercial du pays, a imposé une hausse de 50% des droits de douane sur les produits "made in India" arrivant aux Etats-Unis, en représailles à ses achats de pétrole russe.

La croissance continue reflète "la résilience de l’Inde face aux incertitudes persistantes (qui pèsent) sur le commerce international", estime le gouvernement.

Le PIB par habitant de l’Inde atteignait 2.694 dollars en 2024, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale, soit douze fois moins que les 32.487 dollars du Japon et vingt fois moins que les 56.103 dollars de l’Allemagne.

Plus d’un quart des habitants de l’Inde ont entre 10 et 26 ans, selon les données gouvernementales, mais le taux de chômage des jeunes diplômés reste très élevé.

Le Premier ministre Narendra Modi a annoncé des allégements fiscaux et des réformes du droit du travail après que la croissance économique a atteint un plus bas en quatre ans, au cours de l'exercice annuel clos le 31 mars.

La roupie indienne a atteint un niveau historiquement bas face au dollar début décembre — après avoir chuté d’environ 5% en 2025 — en raison des notamment inquiétudes persistantes liées à l’absence d’accord commercial avec Washington.


L'aéroport de Riyad presque à l'arrêt en raison de problèmes opérationnels

 L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
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  • Les compagnies aériennes publient des déclarations, tandis que des sources indiquent à Arab News que la pluie est à blâmer
  • Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne"

RIYAD: Des milliers de passagers voyageant vers et depuis l'aéroport international King Khalid de Riyad ont été laissés en plan alors que les principales compagnies aériennes se sont efforcées de proposer des vols alternatifs suite à une série d'annulations et de retards.

Saudia et flyadeal ont été parmi les compagnies aériennes qui ont rencontré des difficultés, les deux compagnies ayant publié des déclarations attribuant ces problèmes à des problèmes opérationnels temporaires.

Une déclaration de l'aéroport sur son compte officiel X a exhorté les voyageurs à contacter directement les compagnies aériennes avant de se rendre à la plate-forme d'aviation pour vérifier l'état actualisé et l'horaire de leurs vols.

Le communiqué dit ceci : "L'aéroport international King Khalid souhaite vous informer qu'en raison de la concomitance d'un certain nombre de facteurs opérationnels au cours des deux derniers jours - y compris plusieurs vols détournés d'autres aéroports vers l'aéroport international King Khalid, en plus des travaux de maintenance programmés dans le système d'approvisionnement en carburant - cela a eu un impact sur les horaires de certains vols, y compris le retard ou l'annulation d'un certain nombre de vols opérés par certaines compagnies aériennes".

L'aéroport a ajouté que les équipes opérationnelles travaillent "24 heures sur 24 en étroite coordination avec nos partenaires aériens et les parties prenantes concernées pour faire face aux développements et rétablir la régularité opérationnelle dès que possible", tout en prenant toutes les mesures nécessaires pour minimiser l'impact sur l'expérience des passagers.

Des sources aéroportuaires ont déclaré à Arab News que le problème était lié aux fortes pluies qui se sont abattues sur Riyad plus tôt dans la journée de vendredi. De l'eau s'est apparemment infiltrée dans les réservoirs de carburant censés ravitailler les avions à réaction avant leur décollage, et plusieurs compagnies aériennes se sont alors efforcées de reprogrammer les vols des passagers.

Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne : "Les clients concernés sont contactés par le biais de divers canaux de communication, et tous les changements de billets sont effectués sans frais supplémentaires.

Arab News a contacté Saudia pour de plus amples informations.

Toujours dans un communiqué publié sur X, flyadeal a déclaré que tous ses passagers touchés par la perturbation "seront informés directement par e-mail et SMS des options de rebooking et d'assistance".


IA: pour la présidente de Microsoft France, il n'y a pas de «bulle»

 "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
"Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
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  • Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde
  • En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute

PARIS: "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs.

Pour certains experts, les investissements colossaux dans l'IA semblent démesurés par rapport aux bénéfices générés, alimentant la peur d'une survalorisation du secteur.

Mais selon Corine de Bilbao, à la tête de la filiale française du géant américain des logiciels depuis 2021, "il y a des signes forts" de solidité comme le fait que cette technologie se diffuse "dans toutes les sphères de la société".

Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde, dans laquelle Microsoft a investi plus de 13 milliards de dollars.

En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute.

Un milliard d'agents IA

L'énergéticien français TotalEnergies utilise par exemple Copilot et des agents IA, capables de réaliser des tâches de façon autonome, à travers des cas d'usage "dans la maintenance, les achats, la sécurité", énumère la patronne.

Tandis que l'assureur italien Generali a "adopté massivement l'IA et automatisé plus d'un million d'opérations", ajoute-t-elle.

"Plus d'un milliard d'agents à l'échelle mondiale vont être diffusés dans les entreprises" d'ici 2028, s'enthousiasme Corine de Bilbao, citant une étude IDC pour Microsoft.

L'irruption de l'intelligence artificielle dans les entreprises peut toutefois se traduire par des vagues de licenciements comme chez Amazon, le groupe informatique HP ou encore l'assureur allemand Allianz Partners.

Microsoft France, qui compte près de 2.000 employés, a de son côté supprimé 10% de ses effectifs via un accord collectif de rupture conventionnelle sur la base du volontariat.  -

"C'est lié à la transformation de certains métiers, mais pas à l'IA", assure la dirigeante, ajoutant qu'en parallèle Microsoft est en train de recruter "des profils plus techniques", comme des "ingénieurs solutions", pour s'adapter aux demandes de ses clients.

"L'IA suscite beaucoup de peur", reconnaît Mme de Bilbao."On préfère parler de salariés augmentés" plutôt que d'emplois supprimés, poursuit-elle, beaucoup de tâches considérées comme rébarbatives pouvant être réalisées avec l'assistance de l'intelligence artificielle.

Selon elle, l'enjeu central est surtout celui de la formation des salariés à ces nouveaux outils.

"Nouvelle économie" 

"Il n'y aura pas de déploiement de l'IA s'il n'y a pas de valeur partagée, si l'ensemble des citoyens, des étudiants, des entreprises ne sont pas formés", souligne la patronne.

En France, le géant de Redmond (Etat de Washington) a déjà formé 250.000 personnes à l'IA sur un objectif d'un million d'ici 2027 et veut accompagner 2.500 start-up françaises.

"Un écosystème complet se développe entre les fournisseurs de modèles de langage, les infrastructures, on est en train de créer une nouvelle économie autour de cette IA", déclare Corine de Bilbao.

Microsoft a ainsi annoncé en 2024 un investissement de 4 milliards d'euros en France lors du sommet Choose France pour agrandir ses centres de données dans les régions de Paris et Marseille (sud), et construire un datacenter dans l'est de la France, près de Mulhouse.

"Ca avance très bien", explique-t-elle, sans donner de date à laquelle le centre sera opérationnel. "Cela ne pousse pas comme des champignons, ce sont des projets qui prennent quelques années en général", entre le dépôt de permis, de construction et l'accompagnement.

Pour 2026, le défi sera de passer d'une intelligence artificielle "expérimentale à une IA opérationnelle, qui délivre de la valeur pour les entreprises, à la fois sur leurs revenus, la productivité, et qui les aide à se transformer", conclut-elle.