2023 sera «l’année de la reprise» pour l’industrie de la crypto-monnaie, déclare Anthony Scaramucci, fondateur de SkyBridge Capital

Scaramucci a déclaré lors du talk-show hebdomadaire d’actualité d’Arab News : «la bonne nouvelle pour l’industrie de la crypto-monnaie est que les choses évoluent rapidement». (Photo, AN)
Scaramucci a déclaré lors du talk-show hebdomadaire d’actualité d’Arab News : «la bonne nouvelle pour l’industrie de la crypto-monnaie est que les choses évoluent rapidement». (Photo, AN)
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Publié le Dimanche 05 mars 2023

2023 sera «l’année de la reprise» pour l’industrie de la crypto-monnaie, déclare Anthony Scaramucci, fondateur de SkyBridge Capital

  • « Bien qu’il soit volatil, il s’agit d’un très bon début d’année pour la crypto-monnaie » a déclaré un financier et entrepreneur américain lors de l’émission « Frankly Speaking »
  • Il confirme que l’ancien président Trump a une « base très solide » et pourrait gagner à nouveau s’il se retrouve « face à dix ou douze Républicains »

DUBAÏ : Anthony Scaraucci, le banquier de Wall Street qui a fondé la société d’investissement SkyBridge Capital et le forum de leadership SALT, est certain que 2023 sera « l’année de reprise » pour l’industrie de la crypto-monnaie. 

Il ne conteste pas que 2022 a été une année terrible pour les actifs en crypto-monnaie, avec des milliards de dollars rayés du marché, plusieurs entreprises fermant leurs portes, et le bitcoin perdant près de 60% de sa valeur. Or, lors du talk-show hebdomadaire d’actualité d’Arab News, « Frankly Speaking », il a déclaré : « la bonne nouvelle pour l’industrie de la cryptomonnaie est que les choses évoluent très rapidement. »

« Dans le cas du bitcoin, il est probablement en hausse d’environ 30% à 40%. C’est volatil, donc ça bouge beaucoup. Mais ça a été un très bon début d’année pour la crypto-monnaie… Même si un léger recul s’est produit en février, le marché de la cryptomonnaie reste solide. Je suis confiant que ce sera une année de reprise pour la crypto-monnaie. »

S’exprimant depuis Abu Dhabi, où il assistait à la deuxième conférence Investopia, Scaramucci a abordé plusieurs sujets au cours de l’entretien. Il a également salué les opportunités économiques dans la région du Golfe et a confirmé son intention d’organiser la conférence SALT à Riyad. 

Comme de nombreux hommes d’affaires remarquables, il a connu sa part de hauts et de bas économiques. 

L’année dernière, Sam Bankman-Fried, fondateur de la plateforme d’échange de crypto-monnaie FTX, a payé 45 millions de dollars (1 dollar = 0,94 euro) pour une part de 30% de SkyBridge Capital, fondée par Scaramucci. 

L’accord a échoué après la faillite de FTX et l’ancien milliardaire a été inculpé en décembre d’une liste de crimes, notamment de fraude électronique, de blanchiment d’argent et de violations du financement électoral. 

Étant l’un des banquiers d’investissement les plus coriaces de Wall Street, cette décision de céder 30% de son activité à SBF serait-elle la pire affaire de sa vie ?

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Scaramucci a déclaré lors du talk-show hebdomadaire d’actualité d’Arab News : «la bonne nouvelle pour l’industrie de la crypto-monnaie est que les choses évoluent rapidement».  

« Je ne lui ai pas donné l’entreprise. Il l’a achetée et a payé 45 millions de dollars. Nous sommes actuellement en train de la racheter au tribunal des faillites » a déclaré Scaramucci qui a brièvement servi dans l’administration Trump en 2017. 

« Je lui ai fait confiance. J’étais proche de son père, et j’ai eu l’occasion de passer du temps avec sa mère. Les deux étaient professeurs à la Stanford Law School. Il s’agissait donc d’une vraie trahison pour moi. Je pensais réellement qu’il allait construire une nouvelle plateforme d’échange de crypto-monnaie ; un échange et un modèle de tokenisation pour des actifs différents. »

« Mais c’était un imposteur. J’ai été très déçu. »

Scaramucci a dit qu’il voulait faire un point important à cet égard : « J’ai amené SBP en Arabie Saoudite et aux Émirats Arabes Unis. Je ne pense pas que cette fraude aurait été dévoilée aussi rapidement si je ne l’avais pas fait » a-t-il déclaré à Katie Jensen, l’animatrice de « Frankly Speaking ».  

« Rien n’arrive par hasard. Mais il s’agit certainement de ma pire affaire. »

Selon Scaramucci, SkyBridge pourra racheter ses actions devant le tribunal de la faillite, et la société compte de nombreux « investisseurs engagés à long terme, ayant parcouru de nombreux cycles avec SkyBridge. »

Comparant son expérience douloureuse avec SBF à celle d’être conseiller de la Maison Blanche pendant seulement onze jours en juillet 2017, Scaramucci a déclaré : « Je dirais que c’était bien pire que de travailler pour le président Trump et aussi douloureux que d’être licencié de l’administration après seulement onze jours. »

Il a déclaré qu’il y avait un certain avantage à avoir été directeur de la communication de Trump. « Cela a renforcé mon profil et m’a donné la chance de dénoncer certaines choses que faisait le président. Ces actions étaient contraires aux valeurs du peuple américain. J’ai beaucoup appris » a-t-il déclaré. 

« Ce fut une expérience enrichissante d’un point de vue psychologique. C’est pourquoi j’apprécie cette période. Pourtant avec Sam, il s’agit d’une situation totalement différente.»

Avec les élections de 2024 qui s’approchent, Trump a annoncé son intention de se présenter à nouveau. Selon Scaramucci, l’ancien président pourrait avoir la chance d’être réélu. 

« Je dois être objectif. Pour le moment, nous n’avons que Nikki Haley comme autre candidate annoncée. Pourtant, s’il y a dix ou douze Républicains qui vont rivaliser avec Trump, je pense qu’il pourrait remporter l’élection vu qu’il a une base très solide » a-t-il déclaré. 

Pendant une grande partie de son mandat, Scaramucci a soutenu Trump. « Lorsque M. Trump s’en est pris aux quatre membres du Congrès disant qu’elles devaient retourner aux pays d’où elles venaient, c’était trop pour moi. » Il a ajouté que les évènements du 6 janvier au Capitole et le refus de Trump d’aider l’administration entrante a renforcé son opinion envers l’ancien président. 

Lorsqu’on l’a interrogé sur les rumeurs selon lesquelles il pourrait lui-même se présenter à la présidence en 2023, il a répondu en riant : « Je me présente uniquement à la réélection de mon mariage, OK. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com    


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".